Magazine Société

Étudiants chinois à Toulon ? Pas qu'à Toulon...

Publié le 21 octobre 2009 par Philippejandrok

c7353741065f52af7a1801f285ea976c.jpgAujourd’hui, c’est décidé, je vais être plein de positivité ; je vais faire de l’humour, je vais rire, vous amuser, je vais cesser de fouiller dans la fange pour en retirer ces sempiternelles escrocs, voyous, politiques, salauds… je vais, hum !

Nan ! Je vais faire comme d’habitude et vous réserverais l’humour pour demain, parce que tout de même, cette histoire là n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd :

L’affaire des étudiants chinois à l’Université de Toulon ne m’a pas étonné le moins du monde, d’autant que les déclarations de son président Laroussi Oueslati qui se retranchait derrière l’outrage qui lui était fait, le faisait passer pour un individu plus suspicieux qu’il n’y paraissait.

L’homme n’est pas n’importe qui, bardé de diplôme, Conseiller régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, délégué aux affaires des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, administrateur de l’École de journalisme et de communication de Marseille et administrateur de Toulon Var Technologie et du Pôle de compétitivité mondial Mer depuis 2004, un homme, en tout point irréprochable, on s’en serait douté.

Pourtant, dès septembre 2009 des soupçons pèsent sur lui et un rapport de l’IGAENR (Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche) fait apparaître des « irrégularités graves, liées aux procédures d’admission des étudiants étrangers à l’université de Toulon ». De son côté, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, demande immédiatement un rapport concernant cette afffaire qui a déjà franchi les limites du campus. Les enquêteurs du ministre, experts de l’IGAENR, ont indiqué dans leurs conclusions que :

 « le president (Laroussi Oueslati) et son équipe de direction ont entravé l’enquête administrative, avec des mises à l’écart, pressions, intimidations et menaces de représailles à l’encontre d’enseignants-chercheurs et de personnels de l’université et une saisine de documents qui peut laisser supposer une tentative de destruction de preuves ».

Un type formidable ce president, si formidable que la Ministre a tout de même decidé de le suspendre et de demander au recteur d’assumer l’intérim à sa place à l’Université de Toulon.

Laroussi Oueslati va donc faire l’objet de poursuites disciplinaires, tout comme ses complices présumés, le vice-présidents du conseil d’administration et le vice-président du conseil des études et de la vie universitaire, du beau monde, tout de meme.

Les soupçons de corruptions semblent être bien plus que de simples soupçons, mais, comme toujours, les conséquences de cette affaire seront disciplinaires, et pas judiciaires, encore un exemple de corruption qui sévit dans les plus hautes sphères de notre état. Si cela se trouve, le prochain argument de défense de la blonde ou de Laroussi dans cette affaire portera sur son origine, comme une action de xénophobie contre sa personne.

À présent, et toujours dans le même registre, je vais vous faire part d’une expérience vécue à l’Université de Strasbourg lorsque j’étais en séminaire de Maîtrise il y a, hum, il y a longtemps, vous allez comprendre le rapport, si, si je vous assure.

Nous étions là, mes camarades et moi dans une salle du premier étage du Palais Universitaire, réunis à notre premier cours de maîtrise en compagnie de notre Directeur d’Institut, Monsieur Gagean. Un homme de forte stature, pétillant d’intelligence et d’humour. Autour de cette grande table se trouvait une étudiante asiatique que nous ne connaissions pas et que personne n’avait jamais vue auparavant. Nous faisons un bref tour de table pour nous présenter les uns après les autres, avançant ainsi nos sujets d’étude et les directeurs que nous souhaiterions éventuellement choisir pour nous suivre. Arrive enfin le tour de notre charmante asiatique qui se présente :

- Kim Yong Lee, Bonne jour.

-

Bonjour Mademoiselle

. Lui répondent nos pairs.

-      - 

Bonne jour.

Reprend elle avec déférence.

- -

Je vous écoute.

Lui demande poliment Monsieur Gagean, s’ensuit un long silence. De notre côté nous avons vite compris qu’elle ne parle pas un mot de Français mais elle est charmante. Je vous écoute… vous souhaitez faire une maîtrise ?

-

- Ah oui !

- -

Dans quel domaine ?

- -

Ah oui !

-

- Pardonnez-moi Mademoiselle, mais parlez vous le Français ?

- -

Ah oui !

-

- Bon, avec qui voudriez-vous faire votre maîtrise ?

-

- Avec qui ?

-

- Avec qui voudriez-vous faire votre maîtrise Mademoiselle ?

-

- Ah ! Avec Meu sieur Gaaaa…geon

-

- Et vous avez déjà vu Monsieur Gageon pour votre sujet ?

- -

Ah oui…

-

- Et Monsieur Gagean est d’accord pour vous suivre ?

-

- Ah oui…

-

- Hem ! Je suis Monsieur Gagean.

-

- Oh !

elle se leva immédiatement et le salua comme on salue un maître. Boo jour Meu..ssieu Gaaa geon.

 A la vue de ce spectacle ridicule nous éclatons de rire, mais, je me souviens d’avoir été particulièrement furieux de voir comme nous avions souffert pour en arriver là et que cette jeune fille qui n’alignait pas deux mots de Français était en maîtrise et l’obtiendrait sans la moindre difficulté, pourquoi ? L’explication vient à la suite, soyez patients.

Après ma maîtrise et un bref passage à la TV, je décidai de reprendre mes études et de faire un DEA en cinéma, puisque un de mes anciens profs, outré par mon attitude d’électron libre, il est nécessaire de préciser que j’avais décidé de ne pas travailler avec lui puisqu’il considérait mon travail comme moyen, et que j’exposai déjà à l’époque en galerie et que le public l’appréciait bien mieux que lui. Je décidais donc de changer de directeur et d’en trouver un qui ne me mettrait pas des bâtons dans les roues. Évidemment, il ne supporta pas son éviction tout a fait dans les règles, mais il était pour moi inconcevable de travailler avec un directeur qui méprisait et désavouait son propre étudiant, il perdait par là même 4 500 francs, payé par l’Université pour le travail qu’il n’aurait pas fait avec moi. Il était furieux, tiens je me demande encore pourquoi ?

En conséquence, ce petit directeur d’institut qui avait pris la place du regrèté Monsieur Gagean, qui avait été nommé à des fonctions plus gratifiantes, me fit venir dans son bureau le jour de ma soutenance pour me prévenir qu’il n’était même pas question d’envisager de continuer mes études dans son institut et qu’il y veillerait personnellement, tout simplement parce que j’avais choisis un autre directeur que lui. Je me souviens encore de ses paroles :

- Jandrok, je vous interdit de continuer vos recherches dans cet institut.

-      

- Vous n’en avez pas le droit.

-      

- Mais j’ai ce pouvoir.

Pauvre petit arrogant minable que le pouvoir corrompt, et qui rend encore plus con les imbéciles.

Je fis donc mon DEA dans un autre institut, le département Cinéma auprès d’un homme extraordinaire, Pierre Haffner, deux thèses de philosophie, un esprit remarquable et un humour qui correspondait parfaitement au mien. Ensemble, nous étions comme larrons en foire et il respectait mes points de vue, au point de rédiger une demande de dérogation dans les formes et dans les termes les plus élogieux pour me permettre de devenir son étudiant chercheur. Cette demande devait être contresignée par ce prof d’origine polonaise qui avait souhaité mettre un terme à ma carrière universitaire. Pauvre petit homme qui se prenait pour Bonnard 100 ans plus tard et qui peignait avec ses pieds des niaiseries à faire pleurer, sans parler des travaux d’étudiants qu’il volait et intégrait à ses propres tartufferies. Lorsqu’il me vit arriver avec ma demande de dérogation à contresigner, il me dit :


- Ah ! Jandrok, pas chez nous, souvenez-vous, je vous ai prévenu.

-     -  

Ce n’est pas chez vous Monsieur.

-     -  

Faites-voir

, il jubilait rien qu’à l’idée de me sacquer, je tendis le document à cet espèce de salopard frustré qui se délectait dans son abus de pouvoir, ce n’est pas dans notre institut, n’est-ce pas ?

-

Non Monsieur.

- -

Mais alors où ?

- -

Département cinéma.

-

- Ah !

Et puis il se mit à lire le texte élogieux rédigé par Pierre Haffner à mon égard, qui se trouvait sous yeux. Qui a écrit ça ? Demanda-t-il vindicatif, comme si il avait l’intention d’aller casser la gueule au connard qui avait osé prendre ma défense.

-

- Pierre Haffner !

-

Ah ! Pierre Haffner… Fort, bien, fort bien, bon, je signe où ?

-

- Vous signez là !

Et je pointai du doigt l’endroit sur le papier. Nul n’était de taille pour s’opposer à mon nouveau directeur qui pouvait se montrer implacable avec les cons, surtout avec celui-là qui avait trop peur de s’en faire un ennemi. Il signa bien malgré lui ma dérogation, et je fis mon DEA qui fut publié par l’institut uun an plus tard, mais n’obtint pas la moindre bourse pour terminer ma thèse qui aurait apporté sa pierre à l'édifice de la culture française, parce que de la culture, les français s’en fichent tant qu’elle ne brille pas dans les salons parisiens.

Mes recherches m’amenèrent jusqu’à la FEMIS, anciennement l’IDHEC, la plus fameuse école de cinéma française à Paris. Je pus y mener des entretiens, et surtout un, avec un ancien technicien qui m’apprit comment fonctionnait cette école dans laquelle je rêvais d’entrer depuis que j’étais enfant, mais…

 - Vous comprenez jeune homme, ici, nous avons un fonctionnement particulier, et les places sont chères. D’abord, nous avons les fils et les filles de la grande famille du cinéma, puis, nous avons les étudiants européens, africains, chinois, vietnamiens, marocains, algériens, enfin, tous les pays avec lesquels nous avons des accords et ensuite, s’il reste de la place, le commun des mortels, c’est à dire vous, les autres, mais comme les quotas sont remplis, vous avez là une école d’élite, même si les résultats finaux ne sont pas toujours ceux escomptés.

 Grace à cet homme j’avais enfin compris pourquoi j’avais raté mon concours d’entrée dans cette école, mais j’avais autre chose à faire que de me lamenter sur mon sors, j’avais une enquête à réaliser.

De retour à Strasbourg, je m’entretins de mes recherches avec Pierre, je faisais le point et nous partagions également des moments de franche camaraderie. Un après-midi de printemps, nous avions rendez-vous dans son bureau à la Fac et j’attendais patiemment mon tour, lorsqu’il sortit avec une charmante jeune fille d’origine coréenne. Il lui demanda de revenir plus tard avec d’autres description de son travail. Pierre me fit entrer et me donna un dossier :

- - Tiens, lis ça !

C’était un plan de maîtrise dans les formes, tout semblait parfait et remarquablement exprimé, j’étais bluffé.

- Tu en penses quoi ? Me demanda-t il

-

Il me semble très bien ce sujet, quel est le problème ?

-

Le problème,

me dit il dépité, c’est que cette jeune fille qui vient de sortir est incapable d’aligner deux mots de français l’un derrière l’autre et que ce plan, quelqu’un d’autre l’a fait à sa place. À ton avis, que dois-je faire ?

- -

Sacque là ! Il n’y a pas de raison. Tu sais ce que j’ai du endurer pour en arriver là, et toi qui m’engueules systématiquement pour une virgule ou un point.

- -

C’est vrai, tu écris comme un pied.

-      - 

Peut-être, mais j’écris, alors que celle-là, même si elle a un beau petit cul, elle n’écrit même pas notre langue, alors sacque là !

-

Je ne peux pas faire ça.

- -

Ce sont les quotas d’étrangers, les accords tacites qui t’en empêchent…

-

- D’où tiens tu cette information ?

-

- Ne te fatigue pas Pierre, tout le monde le sait sur le campus.

 À présent, je vous demande si vous croyez encore à l’innocence de Monsieur Laroussi Oueslati à Toulon, parce que ses pratiques, on les connait depuis plus de 20 ans et les journalistes ne se réveillent qu’aujourd’hui ? Comme la cavalerie, ils arrivent bien en retard.

 Allez donc trainer dans les couloirs des universités, allez-y, fréquentez les étudiants, parlez avec eux, je ne peux compter combien j’ai vu d’étudiants incompétents obtenir leurs diplômes alors que d’autres plus capables, timides, peu enclins à gérer leur stress ne les obtenaient pas parce qu’ils échouaient à l’examen finale malgré leur véritables capacités.

 Le système mafieux de la Faculté de Toulon, ne me surprend pas, et je comprends également pourquoi nous étions à Strasbourg assaillis par des vagues d’étudiants marocains telle année, de Coréens, telle autre et comment on demandait un degré d’excellence pour les étudiants français, alors que l’on pratiquait un laxisme scandaleux avec les étudiants étrangers. Ce n’est pas du racisme, je vous assure, c’est juste une question de justice, en fait, non, c’est sans doute une question d’argent. L’argent, le nerf de la guerre et de toutes les actions. Plus une faculté a d’étudiants, plus elle est subventionnée, c’est un cercle vicieux.

Allez, nous vivons une époque formidable…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Philippejandrok 11422 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine