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Comment les Business Schools ratent le train de l’économie de la collaboration

Publié le 21 octobre 2009 par Entrepriseglobale

Fin 2008, un certain nombre d’intellectuels avaient attribué la responsabilité de la crise financière à l’enseignement dispensé dans les écoles de commerce et autres Business Schools.

Une partie de ces dernières encouragent leurs étudiants à cultiver une mentalité de tueur. A se comparer en fonction de la taille des bonus engrangés et de la hauteur du chèque encaissé à la sortie. D’où une forme de surenchère et de déconnexion par rapport à la réalité.

Un ode à la compétition en dissonance avec l’époque nouvelle

Voila un boulet supplémentaire tiré en direction des Business Schools. Il prend la forme d’une réflexion soumise par Charles Green, fondateur de la société de conseil TrustedAdvisor.

Les Business Schools, observe Charles Green, exaltent la compétition, que ce soit pour entretenir un avantage compétitif, pour accroître le patrimoine des actionnaires ou, simplement, pour jouir du sentiment de la victoire. Objectif: gagner. Ce faisant, les business schools délaissent la notion et l’esprit de collaboration, pourtant plus approprié à notre époque hyper-connectée…

« Demandez à un diplômé de MBA de formuler une autre vision du monde économique qu’un univers concurrentiel, il vous récompensera d’un regard vitreux, lance Charles Green (…) Or, dans un environnement connecté et plat comme le nôtre, où les coûts de transaction sont faibles, il serait simplement plus économique de ’se fier à’ plutôt que de ‘concourir contre‘. »

Penser en termes de succès plutôt que de victoire

Quelles sont les alternatives, alors ?

«  »Arrêtez de penser en termes de victoire, dans une logique de jeu à somme nulle et de paranoïa. Pensez plutôt en termes de succès, préconise Charles Green. Succès conquis grâce aux actions conjointes avec des tiers. Evitez de construire des murs d’enceinte autour de l’entreprise. Pensez commerce, échange, avant compétition ».

Charles Green va plus loin. La collaboration devrait être le nouveau Key Success Factor, dit-il, ajoutant:

« Si la collaboration n’est pas stratégique pour votre entreprise, c’est que vous avez un problème….« 

Les blogueurs en avance sur les experts et les profs de management

Aujourd’hui, les Business Schools et les experts du management devraient tracer la voie qui conduira les entreprises vers cet âge collaboration. Ils devraient produire de la science sur la thématique de la collaboration. Or, les Business Schools sont muettes.

Etrangement, donc, le champ de la collaboration est aujourd’hui defriché par d’autres types d’acteurs, constate Charles Green :

lls viennent du monde des blogs et des réseaux sociaux. Les précurseurs et les théoriciens de la collaboration sont des consultants, des free lances, de blogueurs jouissant d’une forte visibilité grâce à leurs écrits et leurs prises de position innovantes et roboratives, quelques poissons pilotes issus de grandes entreprises. Aux Etats-Unis, Charles Green cite des personnalités comme Chris Brogan and Julien Smith, Robert Scoble, Philip Evans (BCG), Dov Seidman… Dans le paysage francophone, on pourrait, de même, évoquer Bertrand Duperrin, Fred Cavazza, Michèle Blanc, Claude Malaison, et bien d’autres.

« Ces nouveaux leaders ne s’épanchent pas seulement avec talent sur les réseaux et les médias sociaux. Ils les utilisent dans leurs activités quotidiennes, sur le terrain, dans un esprit de totale collaboration. »

En d’autres mots, pour comprendre et apprendre les logiques collaboratives émergentes, lisez les blogs. Cela vaut aussi pour les professeurs d’écoles de commerces…


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