Acheter un produit de marque, c’est passer un contrat avec l’entreprise qui la possède pour s’assurer un produit de qualité. La marque, pour une entreprise, c’est par conséquent un outil de fidélisation et de développement : elle y joue son image. Elle se doit donc d’être attentive à sa marque et notamment aux utilisations frauduleuses qu’on peut en faire. Pour cela, la loi permet à une entreprise de protéger sa marque. Si une marque est protégée, l’utiliser sans s’être accordé avec son propriétaire, c’est entrer dans le domaine de la contrefaçon. Pour la marque et pour l’entreprise qui la possède, outre l’atteinte à la propriété, la conséquence de la contrefaçon est l’atteinte à son image, conduisant à des pertes sur le marché. Pour le consommateur, c’est une tromperie qui peut avoir de graves répercussions.
Prenons un exemple dans le secteur de la santé, qui n’a pas eu de conséquences dramatiques – ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Johnson & Johnson Vision Care, division de Ethicon S.A.S, est spécialisé dans la mise au point et la fabrication des lentilles de contact : parmi leurs marques principales, on compte les lentilles ACUVUE et SUREVUE. En 2004, des opticiens et des ophtalmologues signalent à Johnson & Johnson Vision Care une croissance des cas d’irritations oculaires et de mauvaise correction de la vision avec les SUREVUE. Quand on propose une lentille qui, comme son nom l’indique, vise à donner une vue sûre tant au sens d’une acuité visuelle infaillible que d’un respect de la physiologie du globe oculaire, le problème est grave : les effets signalés mettent en danger le confort visuel et la santé oculaire des utilisateurs, et contredisent l’image que la marque avait bâtie. Johnson & Johnson Vision Care identifie rapidement la présence d’une contrefaçon commercialisée en imitant les boîtes SUREVUE. Seuls des pictogrammes de sécurité implantés uniquement sur les boîtes de la marque distinguent visuellement les produits originaux des contrefaits. Ainsi la contrefaçon fut facilement éliminée.Cet exemple illustre le bien-fondé de la lutte contre la contrefaçon et pour le respect du droit des marques. Celui-ci n’est pas qu’un moyen de protéger le propriétaire de la marque, il permet aussi de faire d’une marque un gage de qualité et de sécurité.