Les chaines de l'esclavage

Recueil de nouvelles
Archipel de Fictions
Editions Florent-Massot
Association Euro-Africaine
Parution Octobre 1998 - 380 pages

En 1998, pour célébrer le cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage, l’association Euro- Africaine a demandé à vingt-six écrivains originaires d’Afrique, d’Amérique et des Caraïbes d’écrire une nouvelle sur l’esclavage.
Issus de milieux sociaux et culturels très divers, s'échelonnant sur plusieurs générations, ils ont brodé sur le thème de l'eclavage une tapisserie extravagante de fictions où s'enlacent l'Histoire et le monde contemporain.
Sinuant sur les traces vives de la Traite, de son schisme racial, épinglant les formes actuelles de l'esclavage, tressant quête de liberté sortilèges littéraires, ce bombardement imaginaire jaillit dans une effervescence de langues corrosives.

On a rarement l'occasion de lire des textes traitant de l'esclavage et également peu d'occasion de découvrir des auteurs d'Afrique ou des Caraïbes.
Parmi les auteurs dont j'ai préféré la nouvelle, je citerais Florent Couao-Zotti qui nous conte un Roméo et Juliette à Ouidah (Bénin), siège du vaudou mais aussi foyer de la traite des esclaves, et rapproche deux familles au passé ennemi et met en lumière les contradictions portées par les Agoudas, béninois d'origine brésilienne.
Dany Laferrière lui, nous raconte avec originalité et mystère un mariage dicté par les dieux vaudous.
Beaucoup d'écrivains ont parlé d'esclavages contemporains, ou simplement intemporels, tels Boubacar Boris Diop avec cet homme exploité qu'on appelle Diallo et qui tuera son maître ;
Ahmadou Kourouma avec cette jeune fille envoyée travailler dans une famille d'une grande ville ;
Louis-Philippe Dalembert avec Mamadou, cet esclave de riches fonctionnaires qu in'aura pas su se défaire de ses chaînes ;
Michèle Rakotosson avec ce cri étouffé de la grande misère sans liberté;
Tierno Monénembo avec cette histoire d'amour passionnelle entre un Ouest-Africain et une Antillaise, à Nantes, qui s'inscrit dans un fort héritage esclavagiste ...
Et puis, pour en citer encore une dernière, Véronique Tadjo a décrit avec une grande justesse et beaucoup de sensibilité l'histoire terrible d'une nounou... pour nous ouvrir les yeux.
Enfin voilà, ce furent mes préférées, il en reste beaucoup d'autres à découvrir. Si les nouvelles sont de qualité inégale, le recueil n'en est pas moins dénué d'intérêt et de belles découvertes.