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Les séries jouent avec nos nerfs

Publié le 22 octobre 2009 par Joachim
Bon, cette vidéo a deux ans déjà et a dû faire 72 fois le tour du net, mais toujours à la pointe du buzz, je ne la découvre que maintenant.


Quelque part, ça tombe bien, puisque jouant de nostalgiques clins d'oeil à une technologie obsolète (sonneries stridentes de modem, imprimantes à chariot), elle joue avec malice du dramatique ressort du retard à l'allumage. Le plus étonnant dans ce parodique "24 heures au temps du tatoo", c'est tout de même une certaine persistance du suspense en même temps que son altération. On est toujours sur les nerfs, mais davantage à cause du piétinement de l'action que d'une course contre la montre. La vraie menace n'est pas tant dans le compte-à-rebours que dans le parasitage de la communication et la cacophonie de la technologie. Et puis, depuis Indiana Jones, c'est sans doute le premier film d'action qui rend aussi hommage à l'archéologie (des médias).
Bon, cette vidéo a six semaines déjà et a dû faire 48 fois le tour du net, mais toujours à la pointe du buzz, je ne la découvre que maintenant :

Quelque part, ça tombe bien puisqu'elle doit vraiment être l'une des pires du réseau et cumule à peu près tout ce qui nous fait parfois maudire la viralité d'internet : addiction, perte de temps, énervement sur la souris, degré 0,5 de l'interactivité et qui plus est récompense dérisoire de tous ces vains efforts (puisque si j'ai bien compris arrivé au terme des quatre -peut-être plus- niveaux, on a juste droit à un teaser sans doute aisément accessible en un autre clic mieux placé).
Il n'empêche que ce petit jeu où la figure de la terreur joue a cache-cache dans d'anodins plans d'ensemble évoque indéniablement Caché (Michael Haneke 2005) et les moments de décryptage inquiet du couple Auteuil-Binoche devant des images d'une banalité a priori affligeante. On se souvient aussi de la simili énigme du dernier plan du film : la foule d'une sortie d'école (où d'après l'AFP, des indices seraient cachés). Nouvel envoi vidéo du harceleur ? Ou vague (et quasi illisible) solution-résolution lâchée par le réalisateur qui, après avoir violenté la psyché de ses personnages s'apprête à titiller plus directement celle de ses spectateurs ? Habile ambivalence narrative... sauf que le refus de lever l'ambiguïté (tout en annonçant qu'elle ne devrait pas persister) vire là à la complaisance pour ne pas dire à la gratuité, et en viendrait même à jeter le doute sur l'habileté du scénario et de la mise en scène du long-métrage que l'on vient de voir. De l'art de (presque) tout gâcher en un seul plan. S'il y a bien quelque chose d'irritant chez Haneke, c'est toujours ce dévoiement de l'hitchcockienne manipulation de spectateur, de toute façon bien éloignée de la malice de l'original ou du foisonnement délicieusement pervers de Lynch.
Pour ainsi dire, ce teaser de Dexter annonce plus franchement la couleur et atteint plus directement son but : se délecter de la torture mentale infligée au spectateur et le transformer en pelote de nerfs.
Et si cette petite suite de plans où se cache l'affreux gentil méchant était le meilleur pire film de Michael Haneke ?

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