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23 ans et toutes mes dents

Publié le 24 octobre 2009 par H16

Au détour d’un lien, je me rends compte que mon collègue Hérétique me fait des guilis-guilis par internet. Et moi, je suis comme ça, j’aime bien les guilis-guilis par internet, puisqu’ils reviennent à poser une question, faire une chaîne, en quelque sorte. La question, on la trouve déjà sur quelques blogs, comme Unique et Commun à la fois, Disparitus ou Coucous : que faisais-je à 23 ans ?

La réponse courte serait : je travaillais.

Replongeons nous à cette époque. J’avais presque toutes mes dents.

La n°21 avait été cassée (et correctement réparée) pendant ma 14ème année – une sombre histoire de bord de piscine pas vu alors que je tentais une apnée un peu trop longue et manifestement pas trop concentrée. Bing.

23 ans et toutes mes dents

Les 18,28,38 et 48 ont été enlevée vers 20 ans, lorsque leur pousse anarchique risquait de poser des problèmes aux copines d’à-côté.

A part ça, tout le monde dentaire qui compte était donc là pour mes 23 ans.

Je disais que je travaillais.

Déjà libéral dans l’âme, j’avais décidé de tester mon autonomie financière en m’éloignant un tantinet de ma famille et en collant 6000 km entre elle et moi. Je fomentais déjà d’insidieuses prises de pouvoir libérales au sein d’une grosse institution internationale et gloutonne, dans laquelle j’avais réussi une infiltration passable.

Je n’y ai pas réussi un sabotage libéral d’envergure mais j’ai appris plein de choses sur les rouages de la diplomatie internationale et l’attrait extraordinaire que ces grosses boutiques supra-étatiques offrent en terme de pouvoir aux puissants de ce monde. J’ai noté qu’il s’agissait aussi de bons gros fromages pour les petits malins qui parvenaient à les utiliser pour leur compte personnel. Depuis, l’actualité m’a renforcé dans ce sentiment. Après tout, je ne suis pas désabusé pour rien…

Dans le quartier où j’habitais, il m’arrivait d’acheter des quinces. Ce sont des coings, en français, et ça se trouve de temps en temps, à l’automne notamment. On les découpe en petits cubes, on fait bouillir de l’eau dessus jusqu’à obtenir un jus orangé qui sent bon.

Ensuite, on filtre tout ça (ce qui peut prendre du temps) et on fait cuire le jus filtré obtenu avec du sucre dans une proportion à peu près de 1 pour 1 en poids, en ayant eu la présence d’esprit de presser au torchon (toute une technique, je vous montrerai à l’occasion) les restes de pulpe du fruit afin d’en extraire toute la pectine sournoisement stockée dans les gros pépins de ce fruit charnu.

On laisse reposer et refroidir.

Et ensuite, on obtient de la gelée de coing délicieuse.

23 ans et toutes mes dents

On pourra l’étaler avec beaucoup de plaisir sur des toasts, sur des morceaux de pain frais, sur des crêpes (évidemment !), ou sur une page de journal suite à un faux-mouvement mal ajusté pour éviter la tasse de thé chaud Earl Grey qui se marrie fort bien avec ce genre de tuerie gastronomique.

Je dis ça, je dis rien.

Et ici, j’ai fait exactement la même chose que l’Hérétique : j’ai divagué sur un truc connexe mais pas tout à fait dans le sujet initial. Et pour en revenir à mes 23 ans, disons qu’ils se sont passés dans la découverte d’un autre pays que le mien, et notamment de cette consternante vérité que, eh bien oui, l’herbe est parfois plus verte ailleurs.

Depuis, beaucoup d’années ont passé ; à présent, les gelées sont englouties d’autant plus vite que mes enfants les adorent (ils ont raison, c’est fait maison), et je constate tous les jours avec un peu de tristesse que si l’herbe est moins verte là-bas qu’elle ne le fût à cette époque, elle l’est quand même plus qu’en France où toute la classe politique s’acharne à désherber consciencieusement le pays…

Mon thé est fini, ma tartine à la gelée de coings aux parfums de madeleine de Proust aussi, et je vais donc profiter de ma conclusion pour taguer de fiers cuistots de la blogosphère, par exemple

  • Criticus qui va pouvoir se remettre de ses derniers billets kilométriques par un petit sujet léger à traiter en moins de 1000 mots,
  • b.mode de Ruminance pour qu’il oublie son cafard en nous parlant de ses jeunes années au sein d’un groupe de Chippendales (si si, je vous jure),
  • Aurélien, parce qu’il a su nous parler avec brio des fichiers du Fisc mais que j’aimerai qu’il nous éclaire sur son passé de rappeur couvert de bagouses dorées,
  • et l’un des rédacteurs (peu importe lequel) du Comité de Sévice Public dont la lecture éventuelle rend mes soirées plus … moins … comment dire… ennuyeuses.

Et vous, qu’avez-vous fait de vos 23 ans ?


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