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Grèves et Grand-Paris

Publié le 22 octobre 2007 par Jean-Paul Chapon

Trois petites réflexions autour de la grève des transports et du Grand-Paris.

Tout d’abord, la grève des transports de jeudi et vendredi dernier permet d’une certaine façon de répondre à une question qui revient régulièrement à propos d’un futur Grand-Paris : quelles limites lui donner ? A cette question, on pourrait répondre par une boutade : les limites du Grand-Paris sont les limites de la zone qui était en rouge sur les écrans de Sytadin au plus fort des embouteillages de ces deux jours (je n’ai pas pu faire de capture d’écran, le site étant saturé ;-). Plus sérieusement, ces grèves montrent par leur impact sur la circulation une zone d’intérêts et de problèmes partagés. Les « commutants » de banlieue vers Paris, de banlieue vers la banlieue et de Paris vers la banlieue, tous également touchés par ce même grippage du système dont ils sont tous des utilisateurs communs.

La seconde remarque est qu’on le veuille ou non, la question prioritaire et première pour l’agglomération parisienne ou le Grand-Paris, ce sont les transports en commun. Il suffit qu’ils s’arrêtent un jour pour que l’on assiste au plus grand dysfonctionnement de toutes les activités, jusqu’au Parisien qui signale aujourd’hui que la piscine Pailleron dans le 19ème arrondissement a été fermée trois fois en trois jours (dont dimanche) faute de présence de maîtres-nageurs en nombre suffisant. Et si jeudi, on a pu dire que cela n’avait pas été trop la « panique » car la grève était annoncée, de nombreuses journées de RTT avaient été posées, etc, il n’en a pas été de même vendredi, journée de cauchemar sur routes et dans les transports pour tous les parisiens intra et extra-muros, heures d’embouteillages prises sur des journées de travail écourtées et désorganisées, fonctionnement au ralenti de l’activité, risques sur la sécurité, etc..

La troisième remarque qui est en quelque sorte le corolaire de la précédente, c’est que dans une métropole de la taille du Grand-Paris, ni la voiture, ni les deux roues motorisés, ni les vélos enfin ne sauraient représenter une alternative sérieuse aux transports en commun. Seuls des moyens de transports de masse répondent à une demande à la taille de la Ville. Le Grand-Paris est une ville mobile, des millions de déplacements (de l’ordre de 20 millions) sont nécessaires quotidiennement à son fonctionnement, et les infrastructures routières ne suffisent pas à absorber le trafic généré, qu’ils soit automobile, moto ou même cycliste, j’ai même vu pour la première fois des embouteillages de vélos sur les pistes cyclables ;-) La solution n’est pas de développer l’infrastructure routière, notamment dans la zone dense, mais de développer l’infrastructure de transports en commun, en particulier dans la zone dense, à commencer par Métrophérique, et le maillage des réseaux existants.

Bref, une (petite) démonstration par l’absurde que pour ce Grand-Paris que nous habitons et partageons sans le savoir, les transports en commun sont la priorité absolue. Cela demande une détermination politique, une vision globale et cohérente et des engagements autrement plus volontaristes qu’aujourd’hui, SDRIF compris…

Jean-Paul Chapon

ps : Certains bien sûr crieront à l’évidence devant ces trois réflexions, mais si c’est tellement évident, on peut se demander pourquoi on en est encore là, y compris en dehors des journées de grève…


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