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Sarkozy et ses bras cassés

Publié le 13 octobre 2009 par Pguillery

Sarkozy et ses bras cassés Le candidat disait qu'il gérerait la France comme une entreprise. Deux ans après, au delà de tout ce qui ne va pas, on constate que Sarkozy & Cie ne savent même pas (plus?) gérer le seul truc pour lequel on leur reconnaissait du mérite jusqu'à présent : la communication. Ça gène même Le Figaro. Mais où va t'on ?

"C'est vrai, en ce moment, il y a un petit coup de vague à l'âme", admet un homme du président. "Nous traversons une séquence qui n'est pas formidable", admet, à contrecœur, un autre. La liste des difficultés du moment s'allonge en effet pour le chef de l'État. [...] Ce qui contrarie le plus l'entourage élyséen, c'est l'idée que les fondamentaux du sarkozysme ont été ébranlés ces derniers temps. Le chef de l'État ayant fait une campagne contre l'esprit de Mai 68, il se retrouve aujourd'hui caution de Frédéric Mitterrand. Lequel, avec un autre ministre d'ouverture, Bernard Kouchner, a volé au secours de Roman Polanski : des décalages qui le mettent en porte-à-faux avec son électorat de droite. L'Élysée est également outré des procès en népotisme ou en "berlusconisation" qui fleurissent dans la presse."

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Sarkozy et ses bras cassés


Selon les proches du chef de l'État, Nicolas Sarkozy s'estime à nouveau la cible des médias. Crédits photo : Le Figaro

L'entourage de Nicolas Sarkozy reconnaît certaines erreurs de communication.

"C'est vrai, en ce moment, il y a un petit coup de vague à l'âme", admet un homme du président. "Nous traversons une séquence qui n'est pas formidable", admet, à contrecœur, un autre. La liste des difficultés du moment s'allonge en effet pour le chef de l'État. De la taxe carbone au RSA jeunes, de la cagnotte pour lutter contre l'absentéisme à la polémique sur La Poste, les incompréhensions s'accumulent sur le front des réformes. Un élu de la majorité résume drôlement la situation : "Régis Debray a dit que Nicolas Sarkozy posait les termes de la conversation nationale. Depuis la mi-septembre, on n'a plus beaucoup de contrôle sur la conversation nationale." Un point de vue qui fait sourire un fidèle du chef de l'État. "On ne voit plus beaucoup le président en ce moment", confie ce dernier. "Les messages vont lui remonter par la base", se rassure-t-il. "En 2012, ce sera une autre histoire", ajoute-t-il.

"Il est certain que nous n'avons pas suffisamment bien expliqué certaines mesures, mais nous ne sommes pas aidés par nos élus, qui crient avec les loups", peste un autre conseiller. Même si les sondages pour le moment n'accusent pas encore de baisse critique. La dernière livraison du baromètre Ipsos-Le Point, qui a été réalisé après le "20 heures" de Frédéric Mitterrand jeudi, n'enregistre qu'une baisse de deux points de la cote de confiance pour Nicolas Sarkozy (à 44 %). Outre le très joli score de l'UMP David Douillet au premier tour de la législative partielle dans les Yvelines, l'Élysée souligne aussi que depuis 2007 "l'UMP a gagné 85 élections partielles et en a perdu 84". Pas de quoi paniquer, donc. Même si les sondeurs du président s'attendent à un passage à vide dans l'opinion : "Il y a une reprise économique, mais les Français voient surtout le chômage qui augmente."

"Valeurs du sarkozysme"

Mais les tensions ne sont pas seulement liées à la politique économique. Ce sont les "valeurs du sarkozysme" qui sont aussi malmenées depuis quinze jours, comme dans les premiers mois de l'année 2008, quand l'opinion rejetait le nouveau style du chef de l'État. L'affaire Polanski puis l'affaire Mitterrand ont rudement secoué la carlingue élyséenne. La polémique autour du ministre de la Culture a cassé la dynamique suscitée par sa nomination en juin. "C'est vrai, Mitterrand, ça n'a pas marché", confie un proche du président, un peu las. Les attaques contre Frédéric Mitterrand ont beaucoup inquiété à l'Élysée, "nettement plus que la polémique sur Jean Sarkozy ", prévient d'emblée un collaborateur élyséen.

Nicolas Sarkozy, quant à lui, "s'estime à nouveau la cible des médias", selon ses proches. Le sort réservé à son fils Jean, qui devrait prendre en décembre la présidence de l'Epad dans les Hauts-de-Seine, lui paraît être le signe que les journalistes veulent s'en prendre à sa famille.

Au-delà du mea culpa sur le manque de pédagogie, et du fatalisme sur les "emmerdes qui volent toujours en escadrille" , comme disait Jacques Chirac, ce sont l'agacement, voire l'exaspération, qui pointe. Ainsi, le dispositif de la cagnotte imaginé à titre expérimental "est une idée de Martin Hirsch", rappelle l'Élysée. "Le président n'était même pas au courant, elle figurait dans un catalogue de 192 mesures !" , souligne un conseiller qui regrette que l'on mette cette mesure sur le même plan que la taxe carbone. Il n'empêche : l'effet est négatif dans l'électorat, à droite comme à gauche.

Mais ce qui contrarie le plus l'entourage élyséen, c'est l'idée que les fondamentaux du sarkozysme ont été ébranlés ces derniers temps. Le chef de l'État ayant fait une campagne contre l'esprit de Mai 68, il se retrouve aujourd'hui caution de Frédéric Mitterrand. Lequel, avec un autre ministre d'ouverture, Bernard Kouchner, a volé au secours de Roman Polanski : des décalages qui le mettent en porte-à-faux avec son électorat de droite. L'Élysée est également outré des procès en népotisme ou en "berlusconisation" qui fleurissent dans la presse - y compris internationale à propos de la future promotion de son fils à l'Epad. L'Élysée se défend d'avoir mis la main dans cette opération interne au conseil général des Hauts-de-Seine : "Le président ne donne aucun coup de téléphone au conseil général", jure un fidèle du président.


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