Dames de choeur - Chanteuses cultes (par Joris Capel).

Charismatiques, passionnées, touchantes, troublantes parfois, elles ont fait vibrer la France entière, grâce à leurs voix, servant des paroles inoubliables. Leurs répertoires appartiennent au patrimoine national. Portraits.
Barbara : "J'aime mieux vivre en enfer que mourir en paradis."

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Rose Hommage à Barbara® (Delchifrou)
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Née Monique Serf, Barbara alias la "Dame brune" (1930-1997), fut témoin dans son enfance, pendant l'Occupation, des drames de la Shoah. Elle gardera de cette époque une sensibilité à fleur de peau et une générosité qui lui vaudront de tisser, avec son public, une relation intime. Au-delà de la beauté de son répertoire (L'Aigle noir, Marienbad, Göttingen), l'artiste s'est distinguée par des prestations scéniques empreintes d'une émotion rare.
Mistinguett : "Avez-vous l'impression que la Terre tourne ? Non. Alors, vous n'avez jamais été embrassée comme il faut."

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Mistinguett photographiée par Nadar
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De son vrai nom Jeanne Bourgeois, Mistinguett (1875-1956) est emblématique de la vie artistique parisienne du début du XX ème siècle et de l'entre-deux-guerres, période durant laquelle elle fut l'égale des grandes stars de la chanson française, comme Maurice Chevalier (avec lequel elle eut une liaison passionnée d'une dizaine d'années). Elle mena avec talent las plus grandes revues de la capitale, au Moulin Rouge, aux Folies Bergères, ou encore au Casino de Paris.
Edith Piaf : "Il faut tant et tant de larmes, pour avoir le droit d'aimer."

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Buste d'Édith Piaf à Kielce (Pologne)
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Enfant de la balle, femme de caractère à la vie peuplée de chagrins immenses, Edith Piaf (1915-1963) est LA chanteuse française la plus connue hors des frontières. Sa voix était chargée d'émotion, d'une puissance surprenante pour un corps si frêle. Ses plus grands succès (La vie en rose, Hymne à l'amour, Non, je ne regrette rien) sont des standards indémodables, que l'on fredonne ou chante encore, presque cinquante ans après sa mort.
Juliette Gréco : "Je me suis mariée trois fois par politesse."

Symbole de la vie parisienne de l'après-guerre, Juliette Gréco (1927-) a côtoyé, à Saint-Germain-des-Près, la fine fleur des intellectuels (Sartre, Queneau, Prévert) et des artistes (Boris Vian, Miles Davis) de l'époque. Grâce à un répertoire à la fois cérébral et sensuel (Jolie Môme, Déshabillez-moi, Si tu t'imagines), Juliette Gréco bénéficie d'un fan club indéfectible. Elle continue aujourd'hui d'enregistrer des disques, en s'ajoignant les talents d'auteurs comme Benjamin Biolay et Miossec.
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Et aussi Maria Callas

Américaine d'origine grecque, "la" Callas (1923-1977) fascina tant par la qualité de ses prestations (La Norma, de Bellini, La Tosca, de Puccini...) que par sa vie amoureuse ressemblant à celles des héroïnes qu'elle incarne. Fatiguée des honneurs et des passions, épuisée, elle se retira en 1976, confiant à sa soeur : "J'ai perdu ma voix, il ne me reste plus qu'à mourir."