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Lamour toujours

Publié le 27 octobre 2009 par Malesherbes

Après avoir connu la gloire sportive, avec notamment deux titres de champion olympique au sabre à Los Angeles en 1984 et à Séoul en 1988, ainsi qu’un titre de champion du monde au sabre à Lausanne en 1987, Jean-François Lamour a aussi servi la République. Après divers postes de conseiller technique pour la jeunesse et les sports de 1993 à 2002 où il devint ministre des sports, il fut ensuite ministre de la Jeunesse, des sports et de la vie associative de 2004 à 2007. Il est actuellement député de Paris (13° circonscription) et conseiller de Paris du 15° arrondissement. Il préside également le groupe UMP au Conseil de Paris. On reste médusé devant tant d’adresse, de maîtrise et de science politique.

Vendredi 23 octobre, M. Lamour intervient au cours de la discussion de l’amendement 48 de la commission des finances après l'article 4 du projet de loi de finances pour 2010 (établissement d'une taxe additionnelle à l'impôt sur les sociétés pour 2010). Il déclare notamment : « Vous avez reconnu, madame la ministre [ Christine Lagarde], que le président de la commission des finances [M. Didier Minguaud, PS] avait été convaincant. J’ai le même avis que vous et c’est en partie la raison pour laquelle j’ai voté son amendement en commission des finances ». Il s’est également réclamé de Nicolas Sarkozy, déclarant : « Le Président de la République est revenu du G20 avec une victoire dans son escarcelle : il a fait comprendre à ses homologues qu’il fallait encadrer les bonus. Où en sommes-nous aujourd’hui ? ». Il a ajouté : « Les banques, on peut le dire, se sortent correctement de cette affaire, à tel point d’ailleurs qu’elles renouent avec les profits […] et font des provisions pour payer des bonus à leurs traders. Voilà ce qu’on entend un peu partout, ce qu’on lit dans les journaux, et je ne vous cache pas que c’est particulièrement irritant[…] L’amendement présenté par le président de la commission des finances me semblait donc être un bon amendement d’appel ».

En toute logique, après de telles déclarations, il me semble qu’il devait voter en faveur de cet amendement, ce qu’il a d’ailleurs fait, actionnant également le bouton de vote pour Geneviève Colot. Jugez donc de ma surprise lorsque je le vois ensuite dire à la télévision : «  je m’apprêtais à voter contre cet amendement qui taxait les banques à hauteur de 10% et une petite erreur technique ne me permet pas… ». Si un doigt peut s’égarer depuis un premier siège de député, j’ai dû mal à comprendre comment l’erreur peut se répéter depuis un second. J’ignorais jusqu’ici qu’on pouvait qualifier une admonestation d’erreur technique. Mais il serait temps que cet honorable élu apprenne que, dans la vie des vrais gens, les erreurs sont le plus souvent irrattrapables et rarement pardonnées. Mais au Parlement, quand le résultat n’est pas conforme aux vœux du Pouvoir, on revote.

Je suis persuadé que des centaines de milliers, voire davantage, d’électeurs ont réalisé que, le dimanche 6 mai 2007, ils s’étaient trompés. Alors, chiche, on revote ?


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