Magazine Insolite

Numa Numa fanfaronne

Publié le 28 octobre 2009 par Didier Vincent
Une nouvelle drogue : la web came.



C'était l'époque - celle que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître- de la préhistoire du buzz. Le mot même n'existait pas. Poster une vidéo sur You Tube était incongru et original. Underground.
Cet Allemand s'était filmé avec sa webcam à lipdubber un tube roumain planétaire qui squattait honteusement le top 50 depuis des mois.
Numa Numa Yé .  Ce tube, c'est Dragostea Din Tea du groupe Ozone (qui en tient une couche) et qui a été remixé mille fois. D'ailleurs, je crois que les chenapans avaient volé la mélodie au folklore local.
L'ado décomplexé, avec une simple vidéo, tel un Moïse écartant le mer Rouge des médias traditionnels, inaugura notre époque où tout le monde n'a que ce mot là à la bouche : buzz. Loin d'être une buse, il est devenu célèbre en Allemagne où il est l'invité de shows télévisés et autres émissions. Sa vidéo séminale caracole dans le top 10 des vidéos les plus vues sur You Tube.
Internet a diffracté les flux d'informations. Au rebours des médias des années d'après guerre qui étaient mainstream et uniques, la toile est éparse, insaisissable, sans centre. Des communautés entières coexistent sans vraiment communiquer. L'unité du web est un leurre. Un buzz, c'est donc quand une singularité portée par une communauté en dépasse les frontières et, de loin en loin, va colorer, attirer d'autres communautés. C'est un phénomène de percolation. Et ce qui est le plus curieux, c'est qu'internet a besoin de la reconnaissance des médias traditionnels (radios, télés, presse) parce qu'ils lui donnent une dimension plus lisible, préhensible.
Je suis parti un peu loin de notre bon Numa Numa qui incarne le Buzz Guru des années 2000 et qui, en trouant la couche d'Ozone, a inauguré une époque de réchauffement fantastique.

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