La grande mode sur internet, ce sont les classements. Les Top ceci, les 20 plus grands cela, les 15 manières de..., les 100 premiers.... Parfois, c'est pertinent ; le plus souvent, c'est assez fatigant. Car à quoi bon vouloir classer absolument une réalité informe et changeante. Je n'aurais pas le temps de développer ici, mais cette manie du classement n'éclaire en rien la réalité. Elle ne produit qu'une vague photo instantanée qui nous écarte de l'essence des choses. Ainsi, je suis résolument contre les classements du style "de tous les temps": le plus grand sportif de tous les temps, la plus grande chanteuse de tous les temps, les plus grande audiences de tous les temps... On s'extasie devant les performances télévisuelles engendrées par la mort de Michael Jackson, et on oublie que Diana a fait bien mieux, si je puis dire, dans ce domaine. Il faut absolument prouver quelque chose, et moi je pense qu'il n'y a rien à prouver. Qu'il faut prendre tout cela avec beaucoup de distance.
Il faut dire aussi que j'ai une incapacité foncière à classer les choses. Surtout sur ce blog. J'essaie de faire comme tout le monde, mais je n'y parviens pas. Mes classements s'effondrent toujours au dernier moment. Mes thèmes ne vont jamais jusqu'au bout. Mes tentations de taxinomie finissent en eau de boudin. Je m'en suis aperçu à nouveau hier en faisant des photos. Cela a commencé comme ça. J'allais à un rendez-vous et, en passant, je vois deux électriciens qui réparaient des câblages électriques sur le trottoir, rue Etienne Marcel. Je les prends en photo avec mon portable.







J'ai regardé ensuite le nom du peintre, Georges Scott, un illustrateur spécialisé dans les images militaires, qui avait un talent fou et qui n'a pourtant fait que peindre des bidasses, des galonnés et des vieilles badernes. Et là, je vois les drôles de chaussures des bonshommes. Mon dialogue intérieur s'enrichit d'un sourire jusqu'aux oreilles...



