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Essai KTM 125 EXC, 200 EXC et 300 EXC : tester les KTM enduro 2010

Publié le 29 octobre 2009 par Doud

... La KTM 125 EXC 2010 représente l'arme absolue en enduro, idéale pour débuter avec un moteur à la fois docile et vif, disposant d'un couple impressionnant pour cette cylindrée. Et si vous voulez passer à la vitesse supérieure, cette moto en est largement capable et ne rechigne pas à jouer haut dans les tours. Seul son manque de coffre pourrait lui porter préjudice à l'abord de certains franchissements (grande montée, bourbier). C'est sans doute pour palier ce problème que KTM a développé la 200 EXC 2010. Bonne idée somme toute, seulement voilà, cette 200 ne semble pas tout à fait aboutie. En effet, il est difficile de savoir sur quel pied danser, la moto ne disposant pas du coffre nécessaire pour rouler avec un rapport au-dessus alors qu'elle s'emballe rapidement, voire violemment, lorsqu'on la relance... Pour la définir en un mot, nous pourrions dire qu'il s'agit là d'une moto "on/off" de ce trio enduro 2-temps 2010.
Sa grande soeur, la KTM 300 EXC 2010, quant à elle, confirme rapidement ce que sa sonorité laissait entendre : un moteur de feu qui pousse sévère lorsqu'on tourne la poignée !...

Gamme enduro KTM 2010 125 EXC, 200 EXC et 300 EXC : 1er essai

Les motos 2-temps sont un vrai succès commercial pour KTM. Afin de conserver son statut de leader sur le marché de l'enduro, la firme orange offre un petit lifting à ses modèles 125, 200 et 300 EXC, tout d'abord esthétique, mais aussi mécanique. Objectif, une plus grande fiabilité grâce à une meilleure résistance aux chocs, ce qui n'est pas négligeable en enduro.

Du beau matos en série

Les trois modèles à l'essai (125, 200 et 300 EXC) sont de visu très similaires et la finition de chacune flatte immédiatement l'oeil. Des jantes Excel noires alliées à d'imposants moyeux taillés dans la masse, un freinage assuré par Brembo, un embrayage hydraulique Magura, des protections de cadre, un guidon sans barre et un kit déco : un tel équipement fait plaisir à voir sur des motos de série. Du côté des spécificités enduro, on retrouve un ensemble bavette/feu arrière qui se fond parfaitement dans la ligne de la moto, un commodo au guidon simple mais efficace, un compteur digital très compact et amplement suffisant, ainsi qu'une plaque phare au style moderne. L'apparence compacte des blocs 2-temps est ici atténuée par le volume des réservoirs, qui descendent plus bas que sur les modèles cross, afin d'offrir une plus grande autonomie. L'ensemble reste tout de même très accessible, notamment pour changer une bougie (ce qui n'est pas rare en enduro).
Finalement, qu'est-ce qui différencie donc ces trois évos 2010 ? Il suffit de passer du côté gauche de la 300 EXC pour voir un carter beaucoup plus volumineux que sur les autres, englobant le démarreur électrique (seule moto disposant de cette option sur les trois). Les pots d'échappements sont, logiquement, propres à chacune, et bien qu'ils soient "de toute beauté", il faudra s'attendre à ce qu'ils s'abiment étant donné leur exposition importante, notamment celui, très volumineux, de la 200 EXC. Par ailleurs, celle-ci ne dispose pas de boîte à clapets V-Force 3 contrairement à tous les modèles de la gamme 2-temps 2010. Allons maintenant marquer les chemins italiens de nos crampons.

Léger en 125, fatigué en 300 !

Toutes trois démarrent au quart de tour, une des joies du 2-temps ! En fervents défenseurs de la moto verte, les Autrichiens nous proposent ici des motos au bruit feutré, sans excès de decibels. Une mention spéciale au 300 et à sa belle sonorité rauque, qui semble offrir de la puissance à revendre à chaque coup de gaz. Sur une terre blanche ombrienne très poussiéreuse et parsemée de gravillons roulants, c'est un vrai cauchemar pour trouver l'adhérence ! Pourtant, on parvient à tirer son épingle du jeu au guidon des Oranges, grâce à l'amortisseur très confortable et redoutablement efficace. Mêmes compliments pour la fourche, cependant attention aux sols glissants, sur lesquels il n'est pas rare de perdre l'avant au freinage. Le mordant prononcé de l'étrier avant (disque de 260 mm) n'est d'ailleurs pas étranger à ces petites frayeurs... En revanche, dès que l'on retrouve un minimum d'adhérence, cette puissance au levier droit se révèle des plus agréables et permet de retarder quelque peu la pression.
Question maniabilité, la 125 remporte indéniablement la palme. Joueuse et légère, elle se guide exactement où l'on souhaite et fait preuve d'une agilité incomparable entre les arbres. La 200 EXC, affichée au même poids que la 125, paraît plus lourde, sans doute à cause de l'inertie plus importante du moteur. Quant à la 300 EXC, la différence de gabarit se fait de suite sentir : la souplesse est au rendez-vous certes, cependant à rythme élevé il sera éreintant de tenir la cadence toute une journée à son guidon. En 125, 200 ou 300 cm3, la gamme EXC semble donc taillée pour la rando, mais un pilote aguerri en trouvera rapidement les limites. Un simple réglage de suspensions et ça repart !

La 200 EXC, moto "on/off"

Si les réactions des châssis des KTM EXC 2010 sont à peu près similaires, chacune dispose d'un comportement moteur bien particulier. La 125 représente l'arme absolue en enduro, idéale pour débuter avec un moteur à la fois docile et vif, disposant d'un couple impressionnant pour cette cylindrée. Et si vous voulez passer à la vitesse supérieure, cette moto en est largement capable et ne rechigne pas à jouer haut dans les tours. Seul son manque de coffre pourrait lui porter préjudice à l'abord de certains franchissements (grande montée, bourbier). C'est sans doute pour palier ce problème que KTM a développé la 200 EXC. Bonne idée somme toute, seulement voilà, cette 200 ne semble pas tout à fait aboutie. En effet, il est difficile de savoir sur quel pied danser, la moto ne disposant pas du coffre nécessaire pour rouler avec un rapport au-dessus alors qu'elle s'emballe rapidement, voire violemment, lorsqu'on la relance... Pour la définir en un mot, nous pourrions dire qu'il s'agit là d'une moto "on/off" de ce trio enduro 2-temps 2010.
Sa grande soeur, la 300 EXC, quant à elle, confirme rapidement ce que sa sonorité laissait entendre : un moteur de feu qui pousse sévère lorsqu'on tourne la poignée ! Très complet, le bloc autrichien encaisse sans broncher les sous-régimes tout en développant un couple phénoménal. Ce comportement moteur se montre d'ailleurs très agréable et reposant dans les chemins sinueux, tandis qu'il sera d'une efficacité hors norme en montée, un vrai tracteur ! Au moment d'arriver en spéciale, vous pourrez lâcher les chevaux si vous le souhaitez : dès les mi-régimes, la 300 se transforme en une moto vive, à l'allonge surprenante, avec laquelle exploser les appuis de poussière devient un jeu d'enfant. En revanche, sachez-le, ce pilotage n'est pas de tout repos.

Bilan KTM enduro 2010 : Le bonheur est-il encore dans le 2-temps ?

Je ne pourrai pas le nier, c'est au guidon de ces 2-temps que j'ai pris le plus de plaisir sur cet aride et glissant circuit italien de 8 km. La KTM 125 EXC, joueuse et agile, semble être aussi bien la meilleure école pour le débutant qu'une arme redoutable pour l'amateur de petit (et même moyen) gabarit. La 300 EXC conviendra quant à elle parfaitement à l'enduriste possèdant un minimum d'expérience et recherchant la simplicité pour la promenade, mais également à un pilote aguerri traquant la performance. Quant à la 200 EXC, elle fait en quelque sorte figure de "vilain petit canard" : une moto bâtarde, qui n'aura pas fait beaucoup d'adeptes parmi les essayeurs, avec un moteur qui n'encaisse pas très bien les sous-régimes et peu linéaire lorsqu'il s'agit de relancer la machine. Faites votre choix !

Par Arnaud Vibien, photos Alessio Barbanti et Gary Freeman pour KTM

KTM 125 EXC 2010


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