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Israël et la critique

Publié le 30 octobre 2009 par Sergeadam
Israël et la critique Gideon Levy, éditorialiste de Haaretz, s’inquiète de l’isolement croissant sur la scène internationale d’un Israël qui assimile toute critique à une manifestation d’antisémitisme, y compris lorsque ces critiques émanent de ses amis les plus proches. [1]
Récemment, Israël s’en est pris au reste du monde, lui portant coup après coup. Alors que la Chine ne s’est toujours pas remise de l’absence du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman à la réception à l’ambassade de Tel-Aviv - lourde punition pour le soutien de la Chine au rapport Goldstone - la France panse ses plaies après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait mis son « veto » à une visite de son ministre des Affaires Etrangères à Gaza. Et Israël vient à nouveau de porter un coup sévère : son ambassadeur à Washington, Michael Oren, va boycotter la semaine prochaine la conférence organisée par J Street, la nouvelle organisation de lobby pro-israélien [2] .
La Chine, la France et J Street finiront par se remettre de ces boycotts, tout comme la Turquie se remettra de la révolte des vacanciers, [3] et on peut s’attendre à ce que même les Suédois et les Norvégiens se remettent des vives réprimandes d’Israël [4] . Mais un pays qui attaque et boycotte tous ceux qui ne sont pas exactement en accord avec ses positions officielles se verra isolé, abandonné et détesté, à l’image de la Corée du Nord aujourd’hui ou de l’Albanie hier. Il est plutôt surprenant qu’Israël utilise cette arme, car il sera bientôt lui-même la victime ces boycotts.
Article complet Association France Palestine

[1] Alors que toute autre nation se remettrait en cause, souligne-t-il, Israël semble au contraire vouloir multiplier les rebuffades et distribue des gifles diplomatiques tous azimuts, de la France à la Chine. ---
L’histoire comme la géographie d’Israël expliquent la prévalence du sentiment obsidional qui a toujours guidé les actes de ses dirigeants. L’absence de profondeur stratégique, la mythologie du peuple élu y ont un rôle, à l’évidence. Mais ils n’auraient certainement pas une telle prégnance sans le souvenir de l’Holocauste. Les juifs d’Europe ont été trahis de façon infâme par les sociétés dont ils pensaient faire partie. En France, des anciens combattants de 1914-1918, couverts de médailles pour les sacrifices endurés, ont été déportés vers la mort par la police obéissant aux ordres de Vichy.
Ce traumatisme fondateur suffit à lui seul à expliquer pourquoi les dirigeants israéliens peuvent être enclins à ne faire confiance à quiconque. Une première fois abandonnée par la communauté des hommes, la nation juive ne veut désormais compter que sur elle-même pour garantir sa survie et paraît accepter le destin terrible de n’avoir d’autre horizon qu’une guerre perpétuelle. En semblant avoir perdu - pour l’instant, espérons-le - la volonté de retisser cette confiance, de rechercher une paix juste, de nouer des liens apaisés avec l’ensemble de la région, Israël s’enferme dans une logique jusqu’au-boutiste, devenue imperméable aux appels à la raison, fussent-ils lancés par ses amis les plus proches. Si cette peur fondatrice - réelle mais aussi coupablement instrumentalisée par des démagogues - l’emporte, avec tout ce qu’elle peut avoir aussi d’irrationnel, d’incommensurable par essence, si Israël se refuse à faire la paix, ou pire encore si Israël choisit d’attaquer l’Iran, alors un spectre d’outre tombe aura remporté une ultime et sinistre victoire. Le peuple juif, prisonnier du souvenir de l’horreur glaçante, serait une nouvelle fois la victime de la folie meurtrière hitlérienne. Contre Info.
[2] se définit comme un mouvement pro-israélien pour la paix, affirmant vouloir infléchir la politique américaine au Moyen Orient. - ndt

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