Exister est un fait, vivre est un art

Le quotidien des Français est en plein bouleversement depuis quelques années. La crise économique et financière et ses conséquences ont permis une prise de conscience collective et plusieurs éléments concourent à modifier nos modes de vie et nos comportements. Je lisais récemment dans un article de presse une interview de Gérard Mermet, sociologue, qui indiquait que « les consommateurs français sont à la recherche d’un nouveau modèle et sont en train d’en essayer plusieurs : frugalité, prime au qualitatif, achats responsables, recherche du moins cher, déconsommation ». Une liste, non exhaustive, de 10 « révolutions » de nos modes de vie peut être dressée :

-On ne jette plus sans trier au préalable nos déchets : 63% des déchets d’emballage sont recyclés en France contre 25% en 1992.

-On n’a plus besoins de posséder en son nom propre et les services de location sont en plein essor. La notion de propriété a perdu de sa pertinence dans certains domaines de consommation (exemple le plus frappant est le Vélib’ et tous les autres systèmes de location de vélo dans les villes; dans quelques temps nous verrons également apparaître l’Autolib’, sujet dont j’ai déjà traité sur ce blog).

-On ne vit plus sans connexion : les nouvelles technologies font partie intégrante de notre façon de vivre : entre mai 2008 et mai 2009 l’augmentation de la part du budget des ménages consacrée aux dépenses numériques est de 4.3%. Plus de neuf Français sur dix disposent d’un téléphone mobile soit 59 millions d’habitants.

-On délaisse le petit écran, notamment la jeune génération qui passe plus de temps devant un écran d’ordinateur ou de console vidéo.

-On retourne vivre en ville : les grand pôles urbains redeviennent attractifs : le prix du carburant ayant connu une véritable flambée et les prix de l’immobilier commençant à se stabiliser ont permis un retour progressif au centre-ville

-On veut tout gratuitement : de la musique téléchargée illégalement sur le web, aux films ainsi qu’à l’information (journaux gratuits et site d’information sur Internet).

-On achète d’occasion : le marché du dépôt-vente est estimé à 6 milliards d’euros en 2008. Les vide-greniers, les enchères en ligne connaissent une explosion croissante.

-On achète moins en grande surface tout en privilégiant les commerces de proximité. Ainsi 78% des Français souhaitent faire leurs courses près de chez eux. Moins dupes du packaging et plus attentifs à la qualité des produits, les Français-consommateurs jugent la valeur ajoutée de certains produits.

-On mange autrement en redécouvrant les fruits et légumes de saison. En Ile de France, on dénombre 80 groupes d’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) où toutes les semaines les consommateurs commandent un panier de légumes et fruits de saison.

-On lâche de plus en plus sa voiture : trop chère, toujours polluante malgré les efforts des constructeurs automobiles, entretien, embouteillage, accidents, autant d’aspects négatifs qui limitent son utilisation. On utilise davantage son véhicule pour de longs trajets, la voiture ne fait plus rêver…

On le constate les consommateurs-citoyens deviennent de véritables acteurs et ne sont plus aussi inactifs que par le passé. Cela ne signifie pas pour autant que nous ne consommons plus et sommes devenus des acètes mais nous consommons différemment en intégrant les exigences écologiques avec une recherche de sens.