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Winter of Sam

Publié le 24 octobre 2007 par Frednetick

Et si l’hiver ne tardait pas à poser sa froide étreinte sur les Etats-Unis? Bien sûr ce thème est une arlésienne des anti-capitalistes et prête relativement facilement le flan à la critique pourvue qu’elle soit relativement aiguisée.

En dépit d’un roulis assez inquiétant les EU restent et demeurent en effet la première puissance mondiale. Pourtant comme l’histoire ne cesse de vouloir le rappeler aux oreilles des plus optimistes, le rôle du leader n’a jamais empêché la chute, au contraire.

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

La France, la Grande-bretagne et l’Espagne ont plus ou moins dominés l’espace mondiale dans les siècles passés, chacun sur la base d’une force propre. Militaire souvent, économique parfois, intellectuelle plus rarement.

Aujourd’hui la domination états-unienne est quasi globale, tirée par une économie gigantesque, génératrice du plus gros PIB par hab du monde ou quasiment1 , dépensant plus que les 10 pays suivants en terme de dépenses militaires et irradiant de sa culture de masse les grands écrans et mp3 du monde.

Rarement domination ne fût plus écrasante, plus globale, plus totale.

Et c’est peut être là que réside le terreau de la chute. Nombre de pays sont désormais non seulement opposés économiquement aux EU mais aussi idéologiquement.

D’un côté les pays musulmans et africains qui prennent relativement mal le fait de ce voir imposer des valeurs et des conditions économiques qui ressemblent plus à des fourches caudines qu’a des caisses de supermarché. Pliés sous le poids d’un pays qui pèse de tout son gras économique sur des territoires bien peu armés, ces pays tolèrent de moins en moins d’être pris pour des vaches à lait, fussent-elles sacrées. Les EU profitent et sucent le sang jsuqu’à laisser des cadavres exsangues. Dans leur précipitation ils oublient parfois que l’on devrait vraiment tuer les gens plutôt que de les laisser pour mort, cela évite le ressentiment et la haine.

De l’autre côté, un groupe encore plus dangereux pour l’ogre. Car en plus d’être de taille de plus en plus conséquente, ils adoptent un comportement mimétique qui fait peur. Loin de réfuter le modèle économique et d’user de moyens connus des seuls mages noirs pratiquant la goétie la plus torve, ils jouent le jeu. Et ils le joue tellement bien qu’ils en arrivent à concurrencer le leader.

Quand on évolue sur un terrain et que l’on ne cesse de rappeler les règles, aussi connues sous le sobriquet de consensus de washington, il devient pour le moins problématique de se les ignorer à son tour sauf à vouloir faire profiter le monde d’un amphigouri nauséabond, mélange particulièrement réussi, mais peu convaincant, de mauvaise foi et de crasse bétise.

Or aujourd’hui, c’est sur le terrain économique que le bat blesse. Déficit commercial gigantesque bien connu, déficit budgétaire maitrisé à coup de coupes dans les budgets publics, et surtout dette faramineuse des ménages américains.

Une dette principalement dûe aux efforts financiers consentis en matière immobilière et qui trouvent un tragique dénouement pour près de 3 millions de membres des classes moyennes.

Un autre problème que vont devoir affronter les EU et qui pour le moment ne s’est fait que doucement sentir c’est le poids des retraites sur les comptes de entreprises US.

Car si le régime de retraite en France est en “danger” il est sur le point de détruire des pans entiers de l’économie américaine, plombant les résultats et la compétitivité des mastodontes. Le choix d’un régime privé de retraite a aussi ses désavantages.

Lesquels ont encore une solution. Ne plus payer de retraite à leurs anciens employés. La faillite ou la ruine de retraités, voilà grosso merdo à quoi s’expose aujourd’hui une entreprise comme Général Motors.

Le rêve américain c’est dépenser sans compter. Une gabégie financière qui tient plus de la course en avant, sans jamais se retourner, que de la gestion en bon père de famille.

Tiraillés et concurrencés par les Chinois sur le plan économique, et désormais les tripes sociales rongées par un mouvement de fond dont on peine à voir l’horizon, les EU vont sans doute s’en sortir. C’est aussi ça la force d’un pays dont la phrase gimick est “sky’s the limit”.

Pour nous tout est possible, pour eux le ciel est la limite. Ceci dit, pour atteindre le ciel on peut voler ou mourir. Pour voler il faut des plumes, gageons qu’ils sauront en conserver assez dans la tempête qui s’annonce.

Prions enfin pour que les plus démunis ne soient pas plumés pour engraisser les oies déjà dodues. Et ça, rien n’est moins sûr.

Cacher cette brillante littérature


  1. dépassés par des pays amis des flux financiers comme l’Irlande ou le Luxembourg ou particulièrement peu significatifs comme la Norvège [Retour]

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