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Le social, l'être humain? une seconde nature pour l'Europe

Publié le 02 novembre 2009 par Enzodaviolo

L’Europe libéral, ça fonctionne, pensez donc !

Quand il s’agit d’instaurer un système monétaire favorable au libre échange des flux financiers, c’est une réussite.

Lorsqu’il s’agit de s’entendre sur une idée du Capo Sarko pour faire de l’expulsion d’étrangers en bande organisée à 27, une priorité dont on se gargarise car bien entendu l’Europe ne peut accueillir toute la misère du monde, comme dirait Rocard, le projet est en cours de finalisation avancée.

Quand il s’agit de restreindre les capacités de différents secteurs de la société à se protéger des dégâts de la concurrence libre et non faussée que l’on souhaite étendre à la sécurité alimentaire, à l’éducation, aux transports, à la santé, l’Europe s’exprime d’une seule voix pour rappeler où sont les priorités !

Par contre, en matière de préoccupations bassement focalisées sur le bien être humain, sur les acquis sociaux pour les populations, bref tout ce qui représente un coût non immédiatement rentable pour le capital, là la discrétion est de mise quand ce n’est pas une volonté affichée de rappeler les travers de sociétés trop portées vers le bien être social.

Vous en doutez encore ?

Voyez pourtant les propos récents d’un europhile convaincu, social démocrate de son Etat, et simple directeur promulgué au FMI par la France Umpiste, le bien nommé Strauss Kahn. Comme il peut (*) peu pour le commun des mortels, il se rappelle à son bon souvenir en se montrant récemment inquiet après la promulgation par le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, d'une loi augmentant le salaire minimum.

L’Ukraine, candidat prochain à l’entrée dans l’Europe, et sous perfusion du FMI depuis quelques années, doit reprendre un droit chemin social pour lui permettre d’intégrer le lieu de la péréquation sociale minimisée, l’Europe de Lisbonne.

Voilà pourquoi le FMI se montre inquiet par la voix de son président parce qu’une mission récente du Fonds en Ukraine a conclu que les politiques dans certains domaines, dont la nouvelle loi sur le salaire minimum, menaçaient la stabilité du pays, a indiqué M. Strauss-Kahn qui s’est montré inquiet de la promulgation de cette loi.

Il faut dire que Iouchtchenko fait fort puisqu’il prévoit par la loi d’imposer au patronat une augmentation du salaire minimum de 11%, le minimum vital devant lui augmenter de 12% au 1er novembre, puis de 18% au 1er janvier prochain.

La crainte du FMI dictée par la voix du directeur Strauss Kahn n’est pas feinte puisque non seulement la couleur est affichée mais la menace proférée par un risque de suppression de l’aide apportée.

Je ne saurais trop conseiller à l’Ukraine de surtout attraper la perche tendue par la prison dorée que représente le FMI, sinistre bourreau de l’Argentine en son temps, pour disposer librement des choix voulus par son peuple, visiblement pas encore sous le joug des libéraux de l’Europe. Certes, la manne financière importante consentie par le FMI peut sembler utile de premier abord mais quand on sait en quoi il sous-entend une politique de désendettement aveugle au bénéfice des détenteurs de capitaux et non du peuple, il serait judicieux de s’en passer.

Au-delà du cas de l’Ukraine, je ne sais pas vous, mais moi cette Europe là, j’en ai pas beaucoup envie ! ça n’est pas nouveau car on voit bien depuis plus de 10 ans à quel point les choix politiques nationaux tendent tous vers une réduction des systèmes sociaux les plus évolués comme celui de la France pour uniformiser à la baisse les protections sociales dans le but de diminuer le coût du travail et faire de l’être humain le plus petit dénominateur commun.

Mais voir à ce point la décomplexion envahir les dirigeants d’instances que l’on voudrait a priori neutres (sans illusions), incite au minimum à la vigilance et surtout au combat contre l’ennemi libéral qui dirige l’Europe actuelle, tout sauf dirigée dans l’intérêt du plus grand nombre et bien prévue pour protéger les intérêts des plus riches.

L’être humain pour l’Europe, pas une seconde nature, juste une nature qui mérite peu ou pas d’attention.

(*) oui je sais le jeu de mot est faible, mais le « yes we kahn » trouve ici un sens paradoxal. 


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