Le président de l'Indonésie Susilo Bambang Yudhoyono a-t-il apporté son soutien à un complot visant à déclencher des poursuites judiciaires contre deux vice-présidents de la Commission pour l'éradication de la corruption (KPK) ? C'est en tout cas, lit-on dans le quotidien Kompas, ce qui ressort de l'enregistrement d'une conversation entre le frère d'Anggoro Widjojo, suspecté de malversations au ministère de la Communication, et plusieurs hauts magistrats et policiers. Le porte-parole de la présidence a nié ces allégations, affirmant que l'enregistrement avait été fabriqué de toutes pièces, rapporte pour sa part The Jakarta Post.
La presse indonésienne s'est rapidement emparée de l'affaire, la lutte contre la corruption constituant l'un des principaux chevaux de bataille du président, réélu en juillet pour un second mandat. Mais, estime Bambang Widodo Umar, professeur spécialiste des affaires criminelles de l'université Indonesia, il est vain d'espérer une enquête policière impartiale, la police étant elle-même soupçonnée de vouloir affaiblir la Commission pour l'éradication de la corruption dans une lutte de pouvoir acharnée entre le lézard (la KPK) et le crocodile (la police). C'est au Parlement d'exiger des clarifications de la KPK, de la police et des magistrats, a-t-il confié à Kompas : "Et s'il le faut, le président pourra être lui aussi convoqué pour explications."
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