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Variations sur l'inexpliqué

Publié le 03 novembre 2009 par Valabregue

(5 commentaires)

Rupert Sheldrake poursuit  avec une constance remarquable ses recherches sur la télépathie.Il est même maintenant financé par le Trinity College de Cambridge depuis 2005.

Vous pouvez vous enregistrer sur son site (http://www.sheldrake.org/). En cliquant sur " Téléphone Telapathy Test " vous inscrivez votre nom et votre numéro de portable, puis les numéros de portables de trois personnes de votre choix. L’ordinateur choisit au hasard l’une des trois personnes l’appelle et lui signale qu’il va la mettre en contact avec vous. Puis il vous appelle : " l’un de vos trois contacts est en ligne. Devinez lequel ? " ; vous parlez à la personne une minute (pas plus car c’est lui qui paye). L’ordinateur recommence 6 fois et donne le taux de réussite.

Ce travail intéresse Google, qui pense en tirer un produit grand public.

L’expérience est aujourd’hui modifiée pour qu’elle ne soit pas contestée (qu’on ne puisse pas suspecter celui qui est appelé par l’ordinateur de vous appeler avant). L’ordinateur appelle et dit qu’il va appeler au hasard une des trois personnes et vous demande laquelle.

Sheldrake pense que la télépathie marche mieux entre des gens qui ont des liens affectifs.

Sheldrake fait aussi des expériences pour tester notre capacité de savoir si quelqu’un vous écoute.

A force de ténacité, il est devenu ami avec la ligue britannique des sceptiques.Il explique que son hypothèse de conscience étendue au delà du cerveau, si elle était validée par l’expérience enrichirait la physique. Le matérialiste de base est considéré de plus en plus comme un fanatique et non comme un scientifique.

Sheldrake vient de lancer un pavé dans la marre publié par plusieurs journaux, mis en ligne sur www.edge.org , intitulé " implosion de la bulle matérialiste ".

Le matérialiste réductionniste n’arrête pas de repousser à plus tard la preuve que la conscience n’est qu’une sécrétion du cerveau, que l’humain n’est qu’un animal, que la vie n’est pas différente de la matière inerte, que l’univers n’a aucun sens...

Depuis qu’on a décrypté le génome la capacité à expliquer les différences entre 30 000 individus s’est réduite. Statistiquement par exemple notre taille dépend à 80, 90 % de notre ascendance. On a étudié cet aspect du génome et on a trouvé environ 50 gènes impliqués, mais leur observation ne permet de prédire que 5 % de la taille. On appelle cela " l’héritabilité manquante ".

Pour lui la transmission des formes dépend d’autre chose que les gènes. Il appelle cela la résonance morphique. Une nouvelle discipline l’épigénétique, pour qui l’hérédité est une affaire d’interdépendance, qui dépasse la seule question des gènes est maintenant acceptée et a le vent en poupe.

Sheldrake a fait un pari (publié dans le New Scientist) avec Lewis Wolpert, biologiste et défenseur acharné de l’interprétation matérialiste et mécaniste de la vie, un de ses plus grands détracteurs que d’ici vingt ans on ne pourra toujours pas expliquer entièrement les formes d’un ver nématode (le gars avait accepté au départ sur la souris puis s’est rétracté peu à peu en proposant le poulet, puis la grenouille). Mais même sur le vers, Wolpert a refusé les termes du pari qui parlait de prédire les formes tridimensionnelles des acides aminés et des protéines.Comment passe-t-on précisément de la séquence d’ADN aux formes d’acides aminés, puis à celles des protéines , puis à celles des cellules, puis à celles des tissus, puis à celles des organes et du cablage du système nerveux ? Pour Sheldrake, on a besoin d’une hypothèse comme la sienne, des champs morphogénétiques qui guident les acides aminés dans la bonne direction.Il rappelle qu’on avait cru en découvrant les gènes Hox (gènes architectes) sur la mouche drosophile se tirer d’affaire ; jusqu’à ce qu’on découvre les mêmes gènes chez la souris, la mouche à vinaigre ou l’homme. Ce qui prouve bien que ces gènes ne prouvent rien.

D’une façon générale, il montre que la science actuelle fonctionne sur des systèmes de croyances parfaitement discutables. Il rappelle que Paul Feyerabend dès 1970, devant la rigidité de l’enseignement scientifique, appelait à une séparation de la science et de l’Etat.

Il propose le 1% pour la science populaire (nous avons la même proposition pour l’éducation), repris par Nature et New Scientist.

Il conclue son interview en faisant état de l’importance de recontacter un grand récit, une nouvelle vision devant la faillite des grand récits au plan matérialiste et politique. Il ne sait pas le formuler, mais estime que le grand récit qui pourrait mobiliser devrait intégrer la tradition chrétienne, l’expérience mystique, la méditation, une conscience écologique, une philosophie, une science et une médecine holistique, des communautés locales, une relation forte à la terre où l’on vit ainsi qu’à l’histoire et aux traditions.

Pour éviter que l’on bascule vers des régimes autoritaires basés sur la peur.

Amis lecteurs auriez-vous pensé qu’une réflexion sur la télépathie allait déboucher sur un tel voyage ?

Il s’agit des extraits d’un interview de Patrice Van Eersel, publié dans le numéro 63 de " Nouvelles Clés ".

Sheldrake a publié, il y a quelques années, un livre que nous vous recommandons : 7 expériences qui pourraient changer le monde

Commentaire(s)

Cet Article soumis à Alain Prochiantz a suscité beaucoup de "réserves", c'est un euphémisme. Nous proposerons sous peu à nos lecteurs un résumé (accessible) de la conférence au collège de France sur le futur du Sapiens.

D'ores et déjà nous pouvons dire que pour Prochiantz :"un gène fonctionne en réseau, si l’on modifie les connexions cela modifie beaucoup de choses sans que la structure des gènes soit modifiée" (sous entendu on a pas besoin d'autres hypothèses).

Nous restons persuadés que les hypothèses de Sheldrake sont les seules que nous avons trouvées qui seraient susceptibles d'expliquer les pigeons voyageurs, le fonctionnement des termitières et d'autres phénomènes inexplicables dans le cadre de la science classique (les visualisations à distance par exemple).

Et jusqu'à preuve du contraire la science est là pour tenter d'expliquer ce qu'elle constate.

Nous espérons que sur ce sujet un véritable débat s'instaure, afin que nous puissions mieux comprendre pourquoi "ça coince".

"Pour Sheldrake, on a besoin d’une hypothèse comme la sienne, des champs morphogénétiques qui guident les acides aminés dans la bonne direction."

Cette phrase me donne à penser que peut-être les influences astrales de naissance en font partie et que l'association du thème astral et des gènes sont "des" sinon "les" déterminants sur lesquels on réfléchit. Si cela est vrai, Sheldrake pourrait bien perdre son pari ! Et vous, vous en pensez quoi ?

La théorie de l'information, purement quantitative, rend compte des signaux matériellement détactables, mais pas de leur signification. Dès qu'on pose la question de la signification, le Grand Taboo matérialiste intervient en hurlant que l'on essaie de revenir à l'erreur de Descartes. Et les matérialistes font des recherches sur le cerveau par exemple, en détectant les courants qui circulent dans le tissus nerveux... Ils sont dans la situation d'un analphabète qui multiplierait les mesures de courants en divers endroits d'un micromudule d'ordinateur, sans se douter qu'il y a un programme en cours.

Je trouve ces délires fatigants et stériles. Une phrase comme « ce qui prouve bien que ces gènes ne prouvent rien » renvoie à cette recherche de causalité qui constitue le fiasco de notre logique. Quand Antoine V. dit la science est là pour expliquer ce qu’elle constate, je dirai plutôt que la science est là pour constater ce qu’elle explique, ou plus exactement ce que les mathématiques permettent de théoriser. Si elle ne constate pas du tout la prédiction de la théorie, elle va se poser d’autres questions, mais sans perdre de vue son objectif qui est lepourquoiparceque.

Il serait temps de balbutier sérieusement une Grammatologie du corps, du vivant, pas du cadavre. L’ordinateur est un cadavre qui sert de modèle au vivant. Le cadavre rentre peu à peu dans le vivant. Le silence se fait sur la vrai nature des communications complexes qu’opère le vivant. Nos mots, nos échanges de sens, nos constats ne sont qu’empreints d’une erreur qui est le sens. Je ne vais pas revenir pourtant à une pensée intéressante sur ce point, celle de Foucault dans les mots et les choses. Et si je parle de Grammatologie du corps, c’est que notre corps s’écrit du savoir d’un scribe. Mais la médecine ne sait pas lire le corps, pas plus la science n’accède au savoir du scribe. La science opère sur le corps d’une écriture qui fige, momifie la parole. L’opération qu’elle voudrait mener c’est son éternité. La science opère sur le corps mort de l’écriture mathématique.

Engageons nous à penser sur ce sujet, et non sur les imbécilités néopostmodernes de Sheldrake et ses sbires.

Soyons sérieux.

Je trouve ces délires fatigants et stériles. Une phrase comme « ce qui prouve bien que ces gènes ne prouvent rien » renvoie à cette recherche de causalité qui constitue le fiasco de notre logique. Quand Antoine V. dit la science est là pour expliquer ce qu’elle constate, je dirai plutôt que la science est là pour constater ce qu’elle explique, ou plus exactement ce que les mathématiques permettent de théoriser. Si elle ne constate pas du tout la prédiction de la théorie, elle va se poser d’autres questions, mais sans perdre de vue son objectif qui est lepourquoiparceque.

Il serait temps de balbutier sérieusement une Grammatologie du corps, du vivant, pas du cadavre. L’ordinateur est un cadavre qui sert de modèle au vivant. Le cadavre rentre peu à peu dans le vivant. Le silence se fait sur la vrai nature des communications complexes qu’opère le vivant. Nos mots, nos échanges de sens, nos constats ne sont qu’empreints d’une erreur qui est le sens. Je ne vais pas revenir pourtant à une pensée intéressante sur ce point, celle de Foucault dans les mots et les choses. Et si je parle de Grammatologie du corps, c’est que notre corps s’écrit du savoir d’un scribe. Mais la médecine ne sait pas lire le corps, pas plus la science n’accède au savoir du scribe. La science opère sur le corps d’une écriture qui fige, momifie la parole. L’opération qu’elle voudrait mener c’est son éternité. La science opère sur le corps mort de l’écriture mathématique.

Engageons nous à penser sur ce sujet, et non sur les imbécilités néopostmodernes de Sheldrake et ses sbires.

Soyons sérieux.

Faut se calmer Benja-mine , moi je suis d'un naturel curieux et s'il est vrai que la science s'est beaucoup occupé des cadavres, c'est en train de changer. Les nouvelles n'arrivent pas au fond de ta campagne !!

S'intéresser à la télépathie, c'est à dire au fugace est aussi intéressant que de s'intéresser à l'immortalité des cellules.

Ceci dit tu as raison de souligner le paradoxe de la phrase sur "cela ne prouve rien".

Bon, je ne crois pas à la voie unique pour tenter de décrire les choses qui nous arrivent. Et j'oeuvre pour qu'il y ait un échange entre Prochiantz et les partisans de Sheldrake et il aura lieu.


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