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Cécilia Sarkozy bat la retraite et les retraites

Publié le 24 octobre 2007 par Alain Hubler

30 18 octobre 2007La journée du 18 octobre dernier a été une journée chaude en France : annonce officielle du divorce du couple Sarkozy et grève contre la réforme des régimes spéciaux. Cette journée m’a donné l’occasion d’évaluer comment une partie de la presse romande couvre des événements d’une importance inégale à mes yeux. Certains ont avancé que l’annonce officielle du divorce entre Cécilia et Nicolas Sakozy en pleine journée de grève serait pas un hasard. Il faut bien reconnaître que cela est une éventualité tout à fait crédible.

Le premier divorce d’un président de la République en fonction s’est disputé l’actualité avec la grève la plus massive depuis celle engendrée par une première tentative de réforme des régimes de retraite, en 1995.

C’est ainsi que, jeudi dernier, alors que Cécilia prenait le large, 74% des employés de la SNCF se mettaient en grève. Si Cécilia Sarkozy voulait partir en train, elle a dû avoir de la peine car seul 46 TGV sur 200 ont circulé.

La vie, ou l’Elysée, ou encore de fins stratèges, ont donc contraint la femme du président de la République française à battre en retraite au moment même où les syndicats de la fonction publique essaiyaient de contraindre le gouvernement Fillon de faire de même sur la réforme du régime des retraites, plus particulièrement les régimes spéciaux. Quelles retombées dans la presse romande ? Quelle a été la couverture médiatique en Suisse romande de ces deux événements ? Quel espace la presse romande a-t-elle accordé à ces deux affaires qui, ne le perdons pas de vue, touchent une famille, certes présidentielle, pour l’un et 1,6 million de personnes de manière directe pour l’autre.

Je commence ma tournée, non exhaustive, des médias du 19 octobre par la

  • Télévision suisse romande (TSR) qui a consacré exactement 2 minutes et 4 secondes à chacun des deux événements dans le journal télévisé de 19h30.

C’est ce que l’on appelle l’égalité de traitement.

Je poursuivrai par ordre alphabétique avec les quotidiens papiers.

  • 20 minutes : 1/2 page pour le divorce et 4/10ème pour la grève.
  • 24 heures : 1 page «Point fort» et la «Une» pour le divorce et une petite brève pour la grève.
  • Le Courier : 1/5ème de page pour le divorce et 2/3 de page et photo de «Une» pour la grève.
  • Le Matin : 5 pages, dont la «Une», pour le divorce et 1/2 page pour la grève.
  • Le Matin Bleu : 3/10ème pour le divorce et 3/10ème pour l’utilisation des Vélib’ pour cause de grève.
  • Le Temps : 1/2 page pour le divorce et 1/8ème et 3 photos pour la grève.

Un total approximatif nous donne donc 7,5 pages pour le divorce contre 2,2 pages pour la grève.

Première conclusion, la presse suisse romande accorde beaucoup plus d’importance au divorce présidentiel qu’au mouvement de grève à la SNCF. Il y a deux exceptions notables, la TSR qui accorde exactement le même temps d’antenne pour les deux événements et Le Courier qui accorde plus d’importance à la grève qu’au divorce.

Deuxième conclusion, si Nicolas Sarkozy avait pour ambition d’effacer des médias les mouvements d’opposition à la politique sociale de son gouvernement à coup de presse people, c’est réussi, au moins en Suisse romande.


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