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(Mini-série UK) Garrow's Law, épisode 1

Publié le 04 novembre 2009 par Myteleisrich @myteleisrich

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Après avoir pu combler mes penchants pour le XVIIIe siècle grâce à Nicolas le Floch sur France 2, voici que BBC One a débuté ce dimanche soir la diffusion d'une nouvelle mini-série de 4 épisodes d'1 heure chacun, Garrow's Law, qui se déroule à cette même époque. Avant de regarder l'introduction du premier épisode, j'ignorais qu'il s'agissait de l'adaptation de faits réels, le personnage principal ayant bel et bien existé, ce qui ajoute une touche de réalisme à l'ensemble.

Cette fiction se présente comme une chronique judiciaire du système britannique de la fin du XVIIIe siècle, à travers le parcours d'un  fougueux "barrister" ("avocat", traduira-t-on, même si l'équivalence avec le système français n'existe pas, le terme restant donc intraduisible), William Garrow. A une époque où les droits de la défense relevaient d'une chimère, où il est exceptionnel pour les accusés les plus modestes d'être défendus par un barrister au cours du procès, nous suivons les balbutiements du système judiciaire moderne (technique des contre-interrogatoires, etc...). La mini-série dispose d'une certaine crédibilité historique, car, sur fond de corruption et de misère sociale, dans le Londres géorgien, ce sont des affaires dont les compte-rendus ont été retrouvés dans des archives qui sont transposées à l'écran.

Le casting se révèle globalement solide. D'ailleurs, s'il y a bien un acteur britannique qui n'a apparemment aucun problème pour décrocher des rôles-titres dans les séries outre-Manche, en ce moment, c'est bien Andrew Buchan. Je me demande comment il parvient à gérer son emploi du temps, car j'ai l'impression de le croiser dès que j'allume mon petit écran. Il faut dire que je suis aussi en train de finir de regarder la saison 2 de The Fixer. Il m'a en tout cas plutôt impressionné, dans un rôle très énergique, incarnant parfaitement l'idéalisme de la jeunesse.
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Dans l'ensemble, l'heure passe sans qu'on y prenne garde. C'est le choix du divertissement qu'ont fait les scénaristes. En effet, même si l'épisode n'hésite pas à souligner toute la misère sociale du Londres de l'époque, on reste dans le cadre d'un costume drama très propret. Cherchant à trouver un équilibre précaire entre un certain réalisme et un refus d'apparaître trop sombre. Si bien qu'on reste un peu sur sa faim dans la reconstitution de la ville de l'époque. Il faut dire que je garde à l'esprit, comme référence, la noirceur si prenante de l'excellente mini-série, City of Vice (de Channel 4, sur Henry Fielding et la formation de Bow Street Runers), qui demeure pour moi ce que la télévision britannique a fait de mieux en terme de série historique judiciaire/policière (parmi ce que j'ai pu voir sur le sujet).
Si le portrait social garde donc une saveur d'inachevé, en revanche, il en va différemment de la reconstitution des procès, où l'ambiance du tribunal est très bien retranscrite. Ce sont des scènes que j'ai adorées. S'immerger dans un système judiciaire d'une autre époque, qui nous semble si frustrant et dont les imperfections et les vices sont criants, a quelque chose passionnant, sans même que l'on soit un adepte des legal dramas. L'audience devant jury se transforme souvent en pièce de théâtre. Le défendeur est bien seul, confronté à ses accusateurs, comme à un public qui transforme la salle en une forme d'arène. L'arbitraire règne. La recherche de la vérité n'est pas l'objectif premier, tandis que l'on exhibe, avec un voyeurisme assumé, l'envers du décor de la cité londonienne. L'ensemble est traité de façon dynamique : la pratique de la loi se situe à mille lieues des exigences modernes, et pourtant les problématiques restent familières.
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La figure du héros est représentée par William Garrow, barrister énergique qui "n'a pas fait les bonnes écoles, etc...", mais qui a des idéaux pleins la tête et une certaine conception de la justice qui paraît bien utopique à ses contemporains. Ses rêves se heurtent à la réalité d'un système dévoyé. Cependant, car c'est cela l'enjeu principal de la mini-série, il décide de s'attaquer à ces dérives en les combattant avec ses propres armes, c'est-à-dire en venant défendre à l'audience des clients. Ce premier épisode traite des débuts de Garrow. Suivant un parcours initiatique classique, il se déroule sans surprise, de façon assez cliché. L'échec amer auque succède l'euphorie de la réussite. Si le scénario apparaît sans surprise, il en va de même pour les personnages : plutôt bien écrit, mais sans réelle originalité et globalement -pour le moment du moins- unidimensionnels. Le duo formé par Garrow et son "mentor"/"associé" fonctionne bien. Ajoutons à cela une pincée de touche féminine, et le cahier des charges est rempli.
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Bilan : Au final, j'ai passé une heure divertissante et rythmée. La mini-série trouve aisément un équilibre entre petites pointes plus légères et moments sérieux. Le coktail se révèle agréable à suivre. Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la reconstitution des procès, apportant une perspective historique intéressante et un décalage par rapport aux préoccupations modernes qui laisse songeur.
Cependant, ce premier épisode déroule sa partition d'une façon trop convenue pour prétendre à un autre statut que celui de simple divertissement très honnête. Il y a du souffle, mais il manque une réelle valeur ajoutée, une profondeur dans le scénario et les personnages. Peut-être est-ce un manque d'ambition, cela laisse en tout cas l'impression que les scénaristes ont choisi la facilité.

Reste, en fin de compte, un moment sympathique à passer devant son petit écran.


NOTE : 6,5/10

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