Si le monde entier devait voter pour l'élection de Barack Obama il y a bientôt une année, il aurait été élu avec un taux digne des dictatures bananières. Les plus beaux discours que nous ayons jamais entendus sortaient de sa bouche avec un naturel, une assurance et une confiance telles que son propre parti, divisé entre sa rivale ex femme d"un des Présidents américains les plus populaires et lui-même fut enthousiasmé. Il fallait que du miel sorte de sa bouche pour que noir, de père africain musulman, sans grande expérience, il puisse battre la grande Hillary Clinton puis défaire un vétérant du Vietnam rompu aux rouages de l'administration américaine, l'ancien "prisonnier de guerre", John Mc Caine.
Si Barack Obama a bénéficié de l'impopularité de George Bush il s'est aussi démarqué de la sale guerre en Irak promettant le retrait des troupes avant fin 2011, il s'est voulu conciliant à l'égard de l'Iran au moment où aux Etats-Unis la main tendue sonnait comme une capitulation, il s'est engagé à trouver une issue au conflit en Palestine et surtout, surtout, il s'est engagé à fermer la prison de tortures de Gantanamo dont le nom restera gravé pour l'éternité sur la tombe de W. Bush. Ajoutez à cela le charme et le charisme, une petite famille heureuse et sans problème, et vous admettrez qu'il avait tout, pour un démocrate, pour séduire l'électorat même le plus républicain.
Son discours le soir de son éléction était historique, il était plus qu'un message de paix, il représentait tout ce qu'on imagine du êve américain; "Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est encore vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir." dit il en ouverture. "Yes we can" Oui nous pouvons, un slogan de campagne est entré dans l'histoire de l'humanité comme un engagement de refaire le monde, un monde d'injustice et de guerres dans lequel nous vivons en un monde de justice et de paix qu'il nous promet.
Récemment encore à l'Université Al Azhar du Caire, il fit un de ses plus grands discours à l'adresse des musulmans du monde entier, ceux qui ont été malmenés par les guerres de Bush : "Je suis venu ici au Caire en quête d'un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas et qu'ils n'ont pas lieu de se faire concurrence. Bien au contraire, l'Amérique et l'islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain." dit il dans un élan d'espoir et d'humilité.
Beaucoup d'espoir, peut être trop même; car à aujourd'hui, malgré ces beaux discours, l'aveu de Barack Obama est " je ne mérite pas de figurer parmi les grands hommes qui ont réçu ce Prix Nobel".
Gantanamo n'est pas fermée, l'Irak héberge encore 120 000 soldats, l'Afghanistan en compte 50 000 de plus, en Palestine, les balbutiements au sujet de l'arret des colonisations israéliènnes sont vite oubliés pour faire place à ... la volonté du plus extrémiste des premiers ministres qu'Israël ait eus, en Honduras, un chef d'Etat élu démocratiquement est délogé manu militari et en Iran, "la main tendue" a voulu "twitter" les élections.
Mais, peut être que, comme il l'a dit lui même, lors de son premier discours aprés les élections "La route sera longue. Le chemin sera escarpé. Nous n'atteindrons peut-être pas notre but en un an ou même en un mandat, mais il n'y a jamais eu autant d'espoir que ce soir, et le peuple américain y arrivera."
Le Prix Nobel attribué à Barack Obama est un message d'espoir que sa foi dans la justice et dans la paix puisse triompher malgré le chemin escarpé et les entraves. C'est un Nobel remis pour les actions pour la paix que le monde entier attend de lui, sachant qu'il aura à faire la guerre aux lobbies guerriers et à ceux qui veulent engouffrer l'Amérique dans de nouvelles aventures auto-destructrices au moment où elle est déjà empiétrée.