"A Jérusalem on prie, A Haïfa on travaille et à Tel-Aviv on s'amuse", tout est dit. Surnommée la Bulle, elle vit sous la menace constante des missiles, mais les
filles ne s'arrêtent jamais de danser, les militaires d'oublier, l'alcool ne cesse d'y couler, et la communauté homosexuelle d'y croiser les religieux orthodoxes. Refuge ultime de
toute une génération désabusée. A l'occasion des 100 ans de la fondation de la capitale économique d'Israël, pimpmynews retourne sur la ville qui cristallise les contradictions du pays et
vous donne les clés pour les comprendre
Le 3 août 2009, la
communauté homosexuelle est sous le choc après la fusillade mortelle qui a ciblé une association gay et lesbienne. Au même moment, le film d'Haim Tabakman, Eyes Wide Open (Amours Interdits), une histoire d'amour gay au coeur de la communauté ultra orthodoxe sortait sur les écrans. Coïncidence tragique? Non c'est
presque le quotidien à Tel-Aviv.
Ville Côtière fondée en 1909, "la Bulle" vit sous la menace des missiles de Gaza,
si près et tellement loin des 2,4 millions de Palestiniens en Cisjordanie, à 60 km de Jérusalem., Tel-Aviv a très tôt refermé ses portes sur la triste réalité. Dans la rue, juifs orthodoxes
croisent des jeunes non-pratiquants, adeptes du culte du corps. Certains quartiers sont traversés le vendredi par des parades gays mais ils restent calmes le samedi pour respecter le shabbat. Le
ministre du tourisme israélien lance une vaste campagne pour faire de Tel-Aviv la capitale mondiale des gays, un moyen de promouvoir le pays comme libéral. Si la ville est souvent louée chez nous
pour son sens de la tolérance, la réalité est toute autre. Elle cristallise les contradictions d'un pays qui se veut à la fois modere et tourné vers son héritage culturel. Comme tout ce qui
est bordeline, parfois ça craque : en 2005 un ultraorthodoxe poignarde 3 jeunes lors d'une parade gay.
Mais qui sont
ces ultra-orthodoxes? Les Haredims ou juifs-orthodoxes ont une pratique religieuse particulièrement forte. Ils rejettent toute modernité et ne s'expriment qu'en yiddish. La femme n'a qu'un
but reproductuer, vous les reconnaîtrez donc à la horde d'enfants suivant chaque épouse ( 10 à 15) pendant que le mari étudie dans des écoles talmudiques. Et l'homosexualité est considérée comme
irrecevable dans la Torah (Lévitique chapitre 18 verset 22).
Alors comment concilier les deux? La solution vient peut-être du rabin
Ron Yosef ou comment concilier son identité religieuse avec son identité sexuelle. Il a crée HOD (acronyme hébraïque signifiant homosexuels religieux). Lancé en février 2008, le site vise à
sensibiliser la communauté religieuse, à promouvoir un dialogue dans un esprit plus tolérant et à apporter un soutien psychologique au public religieux gay.
« L’acte homosexuel est prohibé par la loi juive, mais le fait d’être attiré par une personne du même sexe ne l’est pas », souligne le rabbin Yosef. Louable tentative de remédier à cette
situation schyzophrénique dans un pays qui ne l'est pas moins.
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