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Paso Doble n°157 : La normalisation du Sarkozysme

Publié le 05 novembre 2009 par Toreador

A las cinco de la manana…

L’Alter-sakozysme de Droite

Reprenant un thème que j’avais abordé dans un billet intitulé « Droite travail vs Droite Famille« , Ca réagit a creusé les dissensions actuelles en prédisant l’émergence d’une droite alter-sarkozyste. Malakine a rebondi dessus en imaginant une alternative (sacrément composite, allant de NDA au Modem) à Sarkozy : la droite plurielle. Parallèlement à cela, je lis des articles intitulés «Haro sur Guaino » ou sur Yade.

L’analyse de Seb est très bonne mais mérite d’être complétée. En effet, le point central n’est pas tant que la majorité Sarkozyste se fissure quelque peu, mais surtout que la droite est en train de sécréter les anti-corps pour éliminer les éléments étrangers que Sarkozy lui a inoculé le temps d’une campagne. Voici venue la seconde tentative de normalisation du « Sarkozysme de transgression », que le système, à la faveur de ses premiers échecs, essaye de digérer.

Pour info, la première tentative avait conduit à déblingblinguiser le Président Sarkozy.

De la transgression à la régression

Première victime : l’ouverture, honnie par la droite conservatrice. Les figures les plus en vue de cette révolution ont la tête sur le billot ou sont carbonisées (Amara, Mitterrand, Yade) et ceux qui ne l’ont pas doivent se démener pour donner des gages de conservatisme. Je pense à Besson et son débat sur l’identité nationale, ou Kouchner qui évite désormais de prononcer le mot « droits de l’Homme ». Quant à Allègre, la Droite a réussi a définitivement lui barrer la route du maroquin qu’il convoitait.

Deuxième victime : la génération Sarko, ces petits jeunes que le Président a voulu mettre tout en haut de la hiérarchie et qui, un à un, se sont cassés les dents : Martinon, Sarkozy et dans un certain sens, encore Yade. La Droite, pour qui l’ancienneté et le mérite ont un sens, n’est pas fâchée de voir ces contre-exemples de méritocratie redescendre de leur piédestal. Sauf erreur de ma part, les trois ont chuté autant (sinon plus) à cause de leurs « amis » que de leurs adversaires…

Troisième victime : l’hétérodoxie et la libre-pensée. Guaino, le gaullo-républicain un poil gauchiste de l’Elysée, avec ses idées transgressives de grand emprunt, est le grand diable qui concentre les piques. Ses meilleurs adversaires viennent de sa propre famille politique – on aura noté que Séguin a pris le parti de la rigueur (et brocardé le Sommet pour la Méditerranée) tandis que Fillon, autre séguiniste, a porté l’estocade.

Balladurisation en cours

Les raisons de cette normalisation sont multiples : 2012 semble beaucoup plus proche que 2007 ; la rumeur de reprise laisse croire qu’il est désormais nécessaire de revenir à un fonctionnement normal ; et la frilosité idéologique de la « base » n’a d’égale que sa versatilité lorsqu’il s’agit de se trouver un mentor politique.

La Droite traditionnelle tente son grand come-back. Retour aux valeurs sûres du mouvement : la maîtrise des déficits, un conservatisme de bon aloi, et un fonctionnement normal de la Vème République avec un Premier ministre tampon. C’est dommage car le Sarkozysme risque d’y perdre ce qu’il avait de meilleur – cette propension à ouvrir de grands débats d’idées dans la société française.

La fin du Sarkozysme Funky ?

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