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Et s’il n’en restait qu’un ?

Publié le 06 novembre 2009 par H16

On en a parlé il y a quelques jours : la droite n’est plus que l’ombre d’elle-même. Derrick peut en témoigner : c’était déjà pas brillant brillant il y a 20 ans, mais à présent, c’est un cloaque sans nom. Et, pire, le gouvernement semble lui-même gangréné tant et si bien qu’on se demande qui, dans ce fourbi, pourrait être sauvé.

L’actualité n’est en effet pas tendre avec les ministres de la République, ni même avec les députés, les porte-paroles, les secrétaires d’état ou les conseillers généraux. Qu’ils soient, d’ailleurs, de la majorité ou de l’opposition, ils semblent tous concernés par l’État français, actuellement doté de ce don redoutable, à la Midas, du Toucher de Merde.

Là où le légendaire roi de Phrygie changeait tout ce qu’il touchait en or, la charge du pouvoir de l’Etat français semble indéniablement transformer en gros colombin fumant tous ceux qui l’ont un jour exercée.

Parce que je suis quelqu’un de profondément gentil, je n’évoquerai pas le douloureux exercice du pouvoir lorsqu’on est Président, puisqu’en deux ans, celui-ci aura épuisé jusqu’au malaise le pauvre Nicolas dont les courbes de popularité ressemblent à s’y méprendre à celles d’un ancien président actuellement en délicatesse avec la justice, mais après douze années de pratique.

La République serait-elle devenue six fois plus dure ? Ou la situation, six fois plus désespérée ? Ou, plus prosaïquement, le chef suprême ne s’est-il pas tout simplement cramé les nerfs six fois plus (trop ?) vite sur des problèmes qui auraient mérité, à tout le moins, de la pondération et une saine réflexion ? Pondération et saine réflexion qui permettent d’éviter, justement, le surmenage et cette impression qu’on a laissé de sales traces dans le fond d’un pantalon que même une douche à deux-cents patates n’arrivera pas à ravoir.

Si l’on ne considère donc plus le président, peut-être ses conseillers tiennent-ils mieux la route ?

Evidemment, on se devra d’écarter Louvrier, dont les performances régulièrement décevantes ne permettent pas de relever un niveau pourtant tombé bien bas.

Quant à Guaino, c’est un véritable poème de bêtises arrogantes à lui tout seul : il en est à réclamer à cors et à cris d’accroître la dette générale de l’état dans des proportions pharaoniques histoire, probablement, de faire claquer cette Vème république avec panache. Si un jour il se suicide, il sera bien du genre à le faire par explosifs, au milieu d’un centre commercial bondé, en criant « Vive Keynes ! ».

Ayant écarté l’effervescent président et les abrutis tumultueux qui lui servent d’appendices conseillant, peut-être trouverons-nous quelque espoir de lucidité dans un gouvernement qui tient la barre du pays depuis un moment déjà ?

On pourrait tenter Frédéric Lefebvreuh hu hu hu non excusez-moi, c’est nerveux. On voit mal comment qualifier cet étonnant cabot dont la souplesse oratoire lui aura permis des contorsions dignes d’un cirque de renom. Sa dernière en date consistait à relier, dans une danse sautillante, la fumeuse loi HADOPI avec – argh – l’identité nationale.

Non, décidément, il ne fait pas l’affaire.

Eric Besson n’est pas non plus au top : entre ses grossières démonstrations à des cameramen et l’amateurisme complet avec lequel il a lancé sur internet le débat sur l’identité nationale, on ne peut rien garder.

D’ailleurs, on ne peut que pleurer sur l’absence de compétence de ces sémillants quinquagénaires : entre la Pudibonde du Poitou qui nous avait bien fait rire avec son … comment dire… site internet (?) et, à présent, les bricolages approximatifs d’Eric pour tenter de faire croire à l’utilité d’un débat sur la question, on se demande exactement quand Internet va pénétrer le monde politique.

Rendons-nous à l’évidence : nos politiciens sont totalement à la ramasse dans ces technologies. Dans un monde qui se fait de plus en plus technoïde, c’est tout à fait symptomatique du décalage croissant qui existe entre ces bidouilleurs de plume protégés des contingences matérielles et le citoyen lambda qui doit, lui, s’adapter à un monde de plus en plus complexe.

Et s’il n’en restait qu’un ?

Que nous reste-t-il ?

Hortefeux ? Allons, un peu de sérieux ! Entre ses blagounettes vaseuses et, dernièrement, sa proposition aussi inutile qu’impraticable d’imposer un couvre-feux aux mineurs, on sent le pauvre ministre coincé en roue libre, lancé sur sa vitesse initiale sur une pente glissante qui n’aboutira probablement qu’à un talus salvateur où il aura la présence d’esprit, peut-on souhaiter, d’y rester définitivement planté pour le restant de son mandat.

A l’étage Xavier Bertrand, point de salut non plus : on est sur la même longueur d’onde que tout le reste des Joyeux Turlurons du Tout Sécuritaire En Carton. Pour lui, les caméras de surveillance, c’est trop de la balle et tout ça. Las. Si des caméras (ou des couvre-feux) résolvaient ce genre de problèmes, ça se saurait.

Et on pourra toujours dire « oui, mais bon, au moins, ils font quelque chose ! » … Même pas : ce sont des annonces qui, dans les faits et pour des raisons évidentes de moyens, ne seront jamais suivies d’actions concrètes.

Et chez les femmes, même cacophonie.

Michèle Alliot-Marie ? Patatras : elle chute, elle aussi, dans le registre des lois émotionnelles et autres agitations médiatiques pour brosser les journalistes dans le sens du poil.

Rama Yade ? Mieux vaut l’oublier, elle ne fera plus très long feu.

Triste constat. Ce sont finalement ceux qui ne font rien qui émergent. Fillon (toujours premier ministre, selon mes renseignements), Devedjian (rappelez-vous, le ministre de … ahh… zut, de quoi, déjà ? Bof, passons), Borloo (pilote d’essai chez Johnnie Walker ministre de la verdure)… Autant dire, le fond du panier.

On ne peut pas, décemment, retenir quelqu’un par défaut. Alors ? Tous à la poubelle ?

Je reste complètement interdit, désemparé devant ce vaste néant.

D’autres blogueurs auront peut-être plus d’idées ? Si l’on devait en sauver un, dans le gouvernement actuel, qui serait-il ?

Pour ma part, je n’en vois point.

Ce pays est foutu…


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