Afghanistan : De la mascarade Karzaï à une solution politique

Après plus de deux mois d’attente et de rebondissements et un premier tour - entaché de fraudes massives - en faveur de Hamid Karzaï, les autorités afghanes ont proclamé ce dernier vainqueur de l’élection présidentielle.

Les autorités afghanes ont une grande responsabilité dans cette situation. Mais la responsabilité des États-Unis, de l’Union européenne et de l’ONU est également engagée. Ils n’ont jamais réussi à coordonner leurs efforts pour assurer l’organisation d’un scrutin juste et équitable.

Devant cette impasse politique, qui s’ajoute à l’impasse militaire dans laquelle la coalition internationale se trouve depuis huit ans, il est temps de réfléchir sérieusement aux moyens de mettre fin à cette guerre absurde.

Le fiasco de l’élection afghane complique davantage la tâche du président des Etats-Unis, Barack Obama, qui comptait sur la formation d’un gouvernement plus légitime et plus crédible pour décider d’une nouvelle stratégie en Afghanistan. Il est désormais urgent d’insister auprès du président afghan pour la formation d’un gouvernement plus représentatif, mieux disposé à appliquer les règles de bonne gouvernance et surtout qui ait une véritable volonté de lutter contre la corruption et le trafic de drogue.

Ces exigences doivent être celles de l’ensemble des pays engagés en Afghanistan. Le Parti socialiste s’étonne que le président Sarkozy se démarque une nouvelle fois de Barack Obama en apportant « son soutien entier » au président afghan, en oubliant de rappeler aux autorités afghanes leurs obligations de respect de ces exigences dans un pays où nous sommes engagés militairement, au prix de la vie de nos soldats, pour que ce pays trouve la paix, la sécurité et le bien être.

Le Parti socialiste demande la réunion d’une Conférence internationale sous l’égide de l’ONU, avec la participation de toutes les composantes de la société afghane ainsi que des pays voisins de l’Afghanistan, pour réfléchir à une solution politique. Cette guerre ne peut et ne doit pas durer indéfiniment au risque de déstabiliser l’ensemble de la région.

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