Émission de France Culture, partiellement entendue :
- D’un côté des sortes de microstructures ou machines, faites atome par atome. De l’autre des modifications du vivant aussi atome par atome.
- Tout cela serait déjà entré dans notre vie. Notamment des composés d’argent qui permettent de combattre les odeurs (réfrigérateurs…).
- Le tout ne serait pas sans risques, ces microstructures présenteraient les mêmes caractéristiques que l’amiante, et seraient en passe de polluer beaucoup de choses (eau, air).
- Par ailleurs 50% des budgets seraient militaires, avec, j’ai cru comprendre, un intérêt pour les applications de ces travaux au cerveau.
- Globalement aucun contrôle, les nanotechnologies sont le terrain de jeu de sympathiques bricoleurs.
Réflexions :
- Les nanotechnologies paraissent une sorte d'étape ultime de l’idéologie occidentale : c’est l’illusion de pouvoir reconstruire le monde brique à brique, élément élémentaire par élément élémentaire. Par contraste, la pensée orientale perçoit le monde comme continu, et croit que l’homme doit l’utiliser, s’y inscrire, mais non le modifier.
- Notre pensée est fondamentalement incorrecte : elle ignore la « complexité » du monde, le fait que la somme des composants n’a rien à voir avec ces composants, et d’ailleurs qu’il n’y a pas de composants insécables. Mais elle a eu des résultats, imprévus (notre science et notre technologie moderne), qui nous ont donné l’avantage sur l’Orient. L’Occident est innovant. D’ailleurs, impossible d’échapper à notre innovation : elle peut donner un avantage décisif. Nous sommes tous obligés de nous y livrer.
- Pour parvenir à éviter des conséquences désastreuses pour la planète, il faut donc une coordination globale. Or, notre idéologie individualiste n’y est pas propice : elle crée des spécialistes, qui, n’ayant qu’une vision extrêmement réduite du monde (expert jamais sorti de son laboratoire), sont incompréhensibles, et incontrôlables à la fois par la société et par leur propre conscience.
- Les nanotechnologies pourraient produire, comme les dernières innovations financières, le phénomène culturellement usuel d’une crise de folie américaine ; cette technologie étant aux mains d’apprentis sorciers, il y a de bonnes chances qu’elle suscite rapidement un malheur. Si nous y survivons, nous trouverons l’envie de contrôler notre élan innovateur.
Compléments :
- Biohacking.
- Pensée chinoise.