Appartenir à une nation, c’est faire partie d’une communauté. Etant donné la devise de notre République, on pourrait même dire que c’est être dans une fraternité. Lorsque le territoire et les valeurs de la patrie ont été menacés, des millions de Français qui nous ont précédés ont dû donner leur vie. C’est même une large part d’une génération masculine qui a disparu pendant la guerre de 14-18, décimant des familles entières. Ces héros ont su faire passer l’intérêt de la collectivité avant leur intérêt personnel. Nous avons la chance de connaître la paix dans notre pays, qui ne réclame plus de nos jours tant d’abnégation. On ne nous demande plus maintenant le sacrifice suprême.
Le plus souvent, un Etat n’a pas de ressources propres. Il doit cependant assurer à ses citoyens un certain nombre de services : l’éducation, la défense, la sécurité, la justice, des infrastructures de communication, etc.. Il les finance en percevant des impôts. Le but d’un citoyen ne doit pas être de payer le moins possible d’impôts, souvent en fraudant. Ce doit être de s’efforcer d’obtenir, par l’intermédiaire de ses élus, que ceux-ci soient équitablement répartis et judicieusement employés. Pour faire bref, nous dirons qu'en temps de guerre, il faut parfois donner à son pays à sa vie ; en temps de paix, il suffit de donner de l’argent.
Ceux qui s’exilent pour éviter de pays l’impôt, manifestation la plus tangible de l’appartenance à un pays, ne sont pas des évadés fiscaux comme on a pris la déplorable habitude de les nommer. S’exprimer ainsi revient à dire que la France serait une prison. Or, s'il est généralement assez difficile de s’évader d’une prison. ces émigrés n’ont eu à surmonter aucun obstacle pour abandonner leur pays. Ce sont tout simplement des déserteurs, des traîtres à leur patrie. Certes, nous ne sommes pas en temps de guerre et, de surcroît, la peine de mort a été heureusement abolie.
Je pense toutefois que, de même que l’on organise, et je m’en félicite, des cérémonies d’accession à la nationalité française, on pourrait procéder à des cérémonies de déchéance de cette même nationalité française où l’on déchirerait publiquement carte d’identité et passeport de ces émigrés modernes. Il y a cependant mieux à faire que de consacrer l’indignité de ces individus par des manifestations auxquelles ils se déroberaient vraisemblablement. Dans nos temps bienheureux de libéralisme effréné, où la seule valeur est l’argent, pourquoi ne pas imiter le pays phare, royaume par excellence du capitalisme, les Etats-Unis d’Amérique ?
Là-bas, tout citoyen est imposé sur l’ensemble de ses biens et revenus, où que ceux-ci se trouvent ou soient perçus, et ce quelque soit son pays de résidence. Une idée à importer de toute urgence.