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Ça bloque au “bloc”

Publié le 09 novembre 2009 par Jlhuss

bloc-operatoire.1257708672.jpgC’est épisodique, lancinant, une vraie chronicité ! Dès que l’on aborde le douloureux problème de la restructuration des moyens sanitaires, le même scénario : Cris scandalisés (“Morts assurés”) d’un côté et satisfaction (“Ils sont tellement mauvais”) de l’autre. La dernière séance, traitait des “blocs opératoires” : il est proposé de considérer comme anormal et même dangereux le maintien en activité de telles unités peu performantes. Elles ne répondent plus aux impératifs d’une chirurgie moderne, tant sur le plan technique que sur celui des hommes et des personnels.
Personnellement je suis atterré d’entendre la démagogie des uns et l’auto satisfaction des autres dans des débats biaisés aux relents populistes.

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Démagogie évidente quand on appuie sur le bouton de la peur et de la “proximité” … Que de billevesées proférées au nom de cette “proximité”. Comme si le fait d’être à 10kms d’un bloc opératoire changeait quoique ce soit par rapport à 50 kms! Ceux qui osent  proférer de tels mensonges sont très malhonnêtes.

Nos concitoyens ne s’y trompent d’ailleurs pas : ils délaissent d’eux-mêmes les petites structures peu actives et manquant “d’entraînement” pour préférer celles, même plus éloignées mais performantes quand ils sont eux-mêmes directement concernés ou leur famille.

La satisfaction outrancière de certains autres n’est pas plus réjouissante; ils semblent oublier parfois que la médecine ou la chirurgie sont techniques certes, mais autre chose aussi : une écoute, une personnalisation, une humanité …
Il faut donc réunir les deux objectifs : l’obligation de la qualité et celle de l’écoute attentive. Ce n’est pas facile; c’est possible.
Plus personne, sauf les moins bien informés ou des personne âgées sensibles à la désinformation, ne désire privilégier la proximité à la qualité; mais tout le monde recherche aussi la considération personnelle, le fait de ne pas apparaître comme un numéro. La médecine, au sens large, ne peut d’ailleurs se satisfaire des “numéros”. Il y a un patient, toujours original, avec ses antécédents, son mode de vie, ses particularités. Leprotocole” informatisé ne peut pas tout régler. Il y a aussi des moyens de diagnostic de plus en plus élaborés, de transport sophistiqués qui permettent de rapprocher ce qui paraît s’éloigner.

Mais le débat, lui, ne bouge pas d’un pouce. D’un côté, les blouses blanches, des grands pontes de la médecine qui, même si l’époque des mandarins est révolue, évaluent leur parcelle de pouvoir au nombre de lits dont ils disposent, aux effectifs qu’ils commandent et au classement de leurs services dans les palmarès régulièrement publiés dans les médias. De l’autre, les cols blancs, des directeurs gestionnaires sous pression économique, des administratifs soumis aux restrictions budgétaires, à la maîtrise des charges et au pouvoir politique. Et au milieu, des élus locaux, des petits chefs de cantons, des soignants locaux irréductibles, qui agitent les épouvantails, celui de la mort programmée en particulier, pour essayer d’émouvoir le public, de lui faire peur. Depuis longtemps à mon avis, les gens sensés ont compris que qualité n’était pas obligatoirement associée à proximité. Et que le jeu valait bien de temps en temps un petit déplacement.

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En marge un problème demeure, et il n’est pas mince.
Les mêmes qui ne cessent de promouvoir une organisation plus rationnelle, plus performante, plus « techniquement recentrée » se font tirer l’oreille dès que le petit hôpital demande secours et acceptation d’un patient : -Ok d’accord, mais avez-vous fait un scanner ? -Une IRM ? -êtes-vous certain de ceci de cela ? -Avez-vous vérifier ça et ça ! Etc.

Il est très juste, normal et sanitairement judicieux de restructurer les moyens hospitaliers, mais il faut que les nouveaux référents acceptent les charges supplémentaires que cela suppose pour eux ; qu’ils soient plus larges dans leurs critères d’acceptation du patient. On ne peut pas à la fois déclarer l’obsolescence de tel ou tel établissement et  lui réclamer la performance. Les remises en question ne doivent pas être hémiplégiques.

L’exemple type de l’information d’apparence objective et malhonnête (c’est bien fait : du grand art !) :

Hôpital : on ferme ! - France5


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