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Mes premières 24 heures en Inde

Publié le 09 novembre 2009 par Wilverge

Mes premières 24 heures en Inde

Tiruchirappali, Inde
Mon premier pas vers l'inconnu est amorcé. Je m'apprête à entrer sur une terre mystérieuse dont tous les voyageurs rencontrés aiment bien rendre à la fois effrayante et attirante dans leurs récits.
Avant de franchir les portes de sortie de l'aéroport, un contrôle anti-H1N1 est fait comme dans tous les aéroports mais ici, c'est à l'indienne. C'est-à-dire une jeune fille qui nous tend un thermomètre buccal que nous devons tous pincer avec nos doigts à tour de rôle. Si je me souviens mes cours sur la prévention des infections, le vecteur principal de transmission de la grippe est par les mains… L'infirmière en moi essaie de ne pas trop y penser, de plus, Will en gentleman passe avant moi pour récolter le plus de bactéries possible et m'éviter ainsi d'attraper une tuberculose.
Le contrôle passé avec succès, c'est parti, l'aventure commence.
Dans la rue des sacrées grosses vaches sacrées se vautrent ou mâchouillent le rare gazon du terre-plein et des détritus pas difficiles à trouver. Un homme en saisit une par le museau et l'embrasse avant de poursuivre son chemin, ça c'est s'assurer une place au paradis. Un autre plus réservé lui donne une petite tape sur les fesses puis s'embrasse les doigts.
Mes premières 24 heures en Inde
En traversant la voie ferrée, une bande de jeunes enfants nous courent après pour se présenter. «What your country from?». «What's your name?». «Photo, photo please!» C'est le début d'une longue journée à répondre à ces deux mêmes questions, à serrer une centaine de mains et à agrandir considérablement notre collection de portraits. Chacun veut une parcelle de lui au Canada et prend la pose pour nous avec le plus grand des plaisirs, et ce même dans le marché de produits frais.
Mes premières 24 heures en Inde
Notre progression dans la ville se fait lentement, évitant les bus, les voitures, les tuk-tuks, les motos, les vélos, les gens, les marchands et les nombreux animaux. Il faut plus que jamais garder constamment l'œil sur la route pour ne pas tomber dans l'égout à ciel ouvert, le trou de boue, le tas de déchets, la crotte sacrée ou s'enfarger sur quelqu'un qui dort au bord de la route dans un grand sac de plastique.
Toujours, nous avançons dans cette grande ville du sud de l'Inde connue sous son petit nom de Trichy, plus commode à dire que son grand nom qui contient pratiquement la moitié de l'alphabet.
Des odeurs viennent titiller mon odorat, certaines meilleures que d'autres. Une vaste gamme d'émanations passant par celle des pâtisseries, aux épices orientales, à une odeur connue de tourtière, au thé chai et malheureusement le tout entrecoupé d'une horrible bouffée d'urine chronique.
Je me dis alors que ça va jusqu'à présent, je ne suis pas trop dépaysée. L'Inde ne me semble pas encore si étrange que ce que l'on m'avait dit.
Puis elle apparaît, la bête que nous avions traquée à Bornéo dans son élément sauvage mais ici, elle est là devant moi à se balader dans une ruelle avec son maître. Un énorme éléphant peint, chaînes aux pattes déambulant dans la ville travaillant pour son propriétaire et non pas pour le plaisir des touristes. Nous sommes à la fois stupéfaits et exaltés. Wow!
Mes premières 24 heures en Inde
Dhal makhani, gobi, paneer, naan, aloo massala, biryani, etc. Non, je ne vous parle pas des dieux hindous; je viens de m'asseoir au restaurant. J'ai beau lire et relire, rien n'évoque une image dans ma tête. Sauf le naan, ça je connais.
- Alors, ce sera un naan et un aloo massala please.
Qui ne tente rien n'a rien!
C'est alors que le serveur secoue la tête de gauche à droite comme pour dire que non, ils n'ont pas cet item.
Je change alors mon choix et il me refait la même chose après chaque plat mentionné.
Coup dont ils n’ont rien dans ce resto!
Puis je regarde autour de moi pour réaliser que tout le monde brasse la tête en parlant comme des « bubble head ». En fait il ne m'a jamais dit non, il ne faisait que prendre ma commande! Il faut le savoir.
Ce n'est probablement que le début des détails comme ça qu'il faut savoir, une chose à la fois. Pour l'instant, mes premières vingt-quatre heures ont été éprouvantes. Je rentre à l'hôtel les pieds et les jambes absolument dégueulasses. La douche froide est grandement appréciée et je sombre dans le sommeil avant même de toucher l'oreiller.
- Nad en adaptation.

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