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Qu’est-ce qu’il y a dans la tête d’un anatomiste ? (1)

Publié le 10 novembre 2009 par Caroline

Qu’est-ce qu’il y a dans la tête d’un anatomiste ? C’est la question que je me pose depuis quelques temps. En effet, étant contrainte de me plonger dans la matière, dans le système nerveux en général et le cerveau en particulier, j’ai essayé de comprendre ce qu’il y avait dans celui des anatomistes, ces étranges personnes qui ont passé leur vie le nez dans la viande froide et formolée dans l’unique but d’accoler leur nom à un morceau de chair, celui-ci n’étant parfois pas plus gros qu’une tête d’épingle. À mont tour, j’ai disséqué proprement, la vie des vaniteux scientifiques (excusez le pléonasme) que j’étais amenée à rencontrer, question de se distraire de la grise substance.

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Prenons Félix Vicq d’Azyr, par exemple, c’est vrai qu’il porte un beau nom, mais était-ce la peine de le laisser à la postérité ainsi :

Je ne prétends pas présenter une liste exhaustive des éléments anatomiques qu’il a cru bon, non seulement de décrire mais en plus de les baptiser sans aucune modestie de son nom.

Tout ce que j’ai énuméré plus haut, n’est pas bien gros, ce qu’il appelle la grande fissure faisant moins de cinq centimètres, mais tout se situe dans la boîte crânienne. Quand on lit la biographie de ce prétentieux, on note ceci :

Durant la Terreur, sa qualité de premier médecin de la reine Marie-Antoinette en 1789 et de médecin consultant de Louis XVI lui fera craindre pour sa vie.

Pour sa vie ? J’aurais dit plutôt pour sa tête. Combien de générations ont souffert et continueront à souffrir à cause cet obsédé du scalpel, shooté au formol ? Sa tête aurait roulé dans la sciure, combien la vie, la mienne, aurait été plus belle ! D’ailleurs, j’y pense : n’a-t-il pas profité de l’invention d’un de ses confrères, le docteur Guillotin, pour se fournir en viande fraîche ? Je l’imagine ramassant discrètement la tête que le couperet vient de détacher, la cachant sous sa cape, courant ainsi à travers les rues de Paris, de la place de Grève jusqu’à son laboratoire au Jardin des Plantes, et jouissant à l’avance des sévices qu’il allait faire subir à son butin. Un fou, en somme.
à suivre…


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