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L’ignominie de l’identité nationale.

Publié le 10 novembre 2009 par Marx
              
                             Nous voilà repartis comme en 40, chacun va pouvoir débattre de ce qu’est un français, un bon français pour les uns et un français par extension pour les autres. L’identité, comme le papier qui la confirme et il ne suffit pas d’être un homme ou une femme, la génétique pourrait le cas échéant s’inviter dans le débat pour la déterminer.
                        La bourgeoisie qui n’a jamais eu de patrie hormis celle de la fortune et du taux d’intérêt, aime bien utiliser cette notion pour amuser et diviser le bon peuple. Elle qui n’a jamais eu de patrie au sens jauressien du terme et au moins depuis la Restauration, accorde volontiers les qualités nationales à ceux de son rang et de sa classe. Elle n’est pas regardante quant à qui défend ses intérêts de classe. Par contre elle s’avère redoutable et cruelle pour tous ceux qui pourraient les écorcher ou les combattre. Elle a toujours considéré la nation comme une communauté d’intérêts à son seul et unique service, capable de se mobiliser pour les sauvegarder et les étendre, c’est le rôle assigné au prolétariat que de verser son sang après avoir produit les richesses dont la bourgeoisie se gave. C’est le peuple qui paye l’addition de la guerre, dans tous ses aspects et la bourgeoisie n’est pas regardante sur l’origine du sang versé. Pire « d’origine douteuse » il ne figurera pas sur la liste des morts pour la patrie. Le bon français pour la bourgeoisie, c’est celui qui se soumet à son ordre.
                          Gambetta, Dreyfus, Zola, Blum, Mendes France, Zay, entre de nombreux autres ont subi l’insulte suprême. Jaurès le boche, « herr Jaurès » qu’un bon français Raoul Vilain aurait fait œuvre de salut public en lui mettant dans la tête le plomb qui lui manquait. Il y avait les bons français et la cohorte des « métèques » ; Telle est la droite, comme elle a toujours été, en temps de paix et pire encore en temps de guerre et de conflit. Ce n’est pas mieux ailleurs, dans les autres pays car ce n’est pas la particularité de la bourgeoisie française, c’est celle de toutes les bourgeoisies relayées par tous les imbéciles de leurs pays respectifs. En Espagne, le franquisme avait instauré le « jour de la race » sorte de fête nationale, pays sur lequel  le soleil ne se couche jamais, « Une Grande et Libre » dirigée par Franco, par la grâce de dieu. Rien que ça . Race , catholicisme, ordre, nation, armée, courage , virilité et surtout abnégation, voilà ce qui caractérise  selon la grande bourgeoisie espagnole , les traits de l’espagnol de race. Plus c’est débile et plus ça passe et comme les cons sont légion. L’Italie fasciste n’est pas en reste et l’Allemagne nazi est en pointe dans ce domaine. Ce processus  a fait ses preuves dans la production de criminels . Mais en France, le pays des lumières, il reste bien des zones d’ombre, la question de l’identité nationale et française reste dans son histoire celle de l’ignominie et n’est pas plus brillante que celle de nos voisins sous bien des aspect.
                             La France vaincue devient l’alliée de l’Allemagne nazi . Le bon français est forcément pétainiste . Actif , il est à la légion et défend la patrie lorsqu’il s’engage dans la milice. Les autres sont de mauvais français, entraînés par des aventuriers et des métèques dans le terrorisme , des bandits, des assassins. Le bon français est catholique et des milliers de juifs sont déchus de la nationalité française ; L’identité nationale est même contrôlée en baissant la culotte, y compris à même la rue. Les camps de concentration accueillent les républicains espagnols, des juifs, des combattants des Brigades internationales , des réfugiés antifascistes allemands et italiens, des polonais  et tout ce qui ne correspond pas aux critères établis de l’identité française du moment. On puni dans ces camps, on torture et on y meurt.
                        Enfin, la Libération, Paris libéré. Les bons français sont les mauvais d’hier et ceux d’hier ne sont que des collabos. Pétainistes en 40, gaullistes en 45, c’est un mouvement de masse. Nords africains, sénégalais ne figurent pas sur les grandes tables des libérateurs. Les républicains espagnols de la libération de Paris sont effacés, leur présence dans les maquis, majoritaire dans de nombreux départements français oubliée et les batailles et les affrontements qu’ils ont dirigé, révisées. Ils ont déposé les armes et ont retrouvé le flot des invectives jetées à la face de ceux « qui viennent manger le pain des français ». Bougnouls , bamboula, macaroni, sale espagnol en 40 et à nouveau les combats terminés. Les bons français ont libéré la France, à quoi bon citer les autres puisqu’ils ne sont pas français. Curieusement ceux qui avaient vendu la France et qui lui avait ôté toute humanité, le sont resté en prolongeant le mythe de l’identité nationale et en se servant d’elle comme une vertu qu’ils avaient pourtant perdu.
                                C’est un trait commun au fascisme et au national catholicisme de rechercher la filiation, l’origine, l’ethnie, la race ; c’est pour eux ce qui détermine le reste, ce qu’on est, à leurs yeux. Ils ont besoin de consoler les plus pauvres et les plus démunis, pour leur prouver qu’ils ne sont pas les derniers. Donner de la contenance au dernier des cons, pauvre certes mais français. Il lui reste une qualité et son malheur de pauvre et bien c’est la faute des autres, de ces étrangers. La bourgeoisie fabrique des boucs émissaires, livrés à la vindicte populaire pour éviter que celui ci ne se retourne contre ceux qui l’exploitent.
                                Une fois de plus, ils ouvrent un débat duquel le pire risque de jaillir, propice au populisme et à la démagogie, ils amusent le peuple. Chacun ira de son critère et de sa définition de l’identité nationale, un débat de coquins.
                        

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