Il est maintenant établi que Nicolas Sarkozy n'était pas, contrairement à ce qu'il affirme, à Berlin le 9 novembre 1989. Et pourtant, sur le site Facebook, il offre une multitude de détails, il évoque une rencontre impromptue avec Fillon (qui confirme ce fait alors qu'un compte rendu du journal officiel évoque une question posée par celui-ci à Pierre Bérégovoy le 9-11-1989)…il apparaît que la mémoire de Sarkozy est sérieusement défaillante et celle de certains de ses amis se trouve dans le même état. Le malaise vagal du président aurait-il laissé des traces collectives ?
Je ne le pense pas. Nicolas Sarkozy veut être tout et partout. L'hyperprésident hyperactif et hyperstressé ne supporte pas qu'un événement survienne ou soit survenu sans qu'il en ait pris une part réelle ou rêvée. Quel mal y a-t-il pourtant à avouer qu'il n'était pas à Berlin le 9 novembre mais le 16 novembre 1989, une semaine après la chute symbolique du mur ?
Le 9 novembre 1989 l'Histoire se faisait mais le 16 novembre 1989, Sarkozy, membre du RPR, n'était plus qu'un touriste politique. Là est la différence. Ce mensonge présidentiel pourrait être considéré avec une certaine bienveillance. Après tout, à huit jours près, est-ce bien important ? Dans les faits, cela ne l'est pas mais Nicolas Sarkozy est devenu président de la République et il a une façon de gouverner bien à lui : autoritaire, populiste, touche à tout et, on le voit, peu regardant sur la vérité.
En affirmant qu'il était à Berlin le 9 novembre 1989, il veut s'attribuer une partie du mur démoli, démontrer qu'il avait compris le sens de l'histoire, qu'il était là où il fallait être. Comment a-t-il pu imaginer une seconde qu'en 2009, ce mensonge ne serait pas mis au jour ? Manque de professionalisme…ou mode de gouvernance ?
