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Les Impromptus Littéraires : un étrange équipage.

Par Sandy458

Cette semaine, les impromptus exigent que ces quelques mots figurent dans nos textes : "un étrange équipage".
Equipage? Je crois que je vais emmener mon lecteur très loin, jusqu'à une époque que j'ai étudié de long en large...
Si vous voulez prendre place,
nous partons.


Les Impromptus Littéraires : un étrange équipage.

"Four Horsemen of Apocalypse" (1887)
, par Viktor Vasnetsov, wikimedia commons,
domaine public.


« Oyez, braves gens, la geste d’un pauvre ménestrel,

Oyez, braves gens, le destin funeste de Jehan.

Il était un enfançon, Jeannot nous l’appelions,

Epris du vent, de l’aventure, du souffle épique du dragon.

Jehan partit sur le chemin de Saint-Vitus, par son père envoyé.

En cheminant, un étrange équipage, il vint à rencontrer !

Juché sur Némésis, sa famélique ânesse, il se prit à rêver…

Car il avait emboîté le pas de quatre mystérieux cavaliers !

Destriers, écus, étincelantes épées, ils cherchaient un écuyer.

Mais en les croisant, on se terrait, on se signait…

Sur leur chemin, on gémissait, on se frappait…

Oyez, braves gens, la geste d’un pauvre ménestrel,

Oyez, braves gens, le destin funeste de Jehan.

Le premier cavalier portait arc et couronne, chevauchait un cheval blanc.

Conquérant mais chantre de la perdition, il était loin d’être innocent.

La vue du deuxième cavalier faisait trembler jusqu’aux plus preux.

Il maniait une épée écarlate du haut de son destrier rouge-feu.

Le troisième cavalier usait d’une injuste balance dédiée au désespoir !

Et la famine remplaçait l’opulence là où galopait sa monture noire.

Du quatrième cavalier, j’ai bien grande crainte à médire.

Ainsi que de son cheval pâle dont l’évocation suffit à faire périr.

Oyez, braves gens, la geste d’un pauvre ménestrel,

Oyez, braves gens, le destin funeste de Jehan.

Jehan, l’espiègle, le brave, le cœur sans peur,

Jehan, le brave, l’espiègle, comprit son erreur :

Il s’était lié à ceux qui sont précédés par une éclipse,

Il s’était lié aux Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.

Du pauvre Jehan on ne retrouvera rien, pas un ossement.

L’enfançon Jeannot partira, dit-on, sans même un sacrement…

Oyez, braves gens, la geste d’un pauvre ménestrel,

Oyez, braves gens, le destin funeste de Jehan… 

Prenez garde, braves gens, prenez garde réellement,

Gentes dames, damoiseaux, ou même enfants,

Les Quatre Cavaliers sont arrivés dans la plaine ! 

Tremblez et repentez-vous, avant la grande peine…»
Pour une ambiance musicale adéquate, je vous propose la "Ductia", air médiéval des plus fameux et si la curiosité vous saisit, écoutez des estampies, ça vaut le détour...



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