Exilée en Allemagne depuis deux ans, la romancière n'a fait que suivre le conseil de Sarkozy, qui disait en 2007: "La France, aimez-là ou quittez-là".
Je trouve que monsieur Eric Raoult a la mémoire bien courte car après tout, madame Marie Ndiaye n'a fait que suivre à la lettre le conseil que prodiguait le chef de monsieur Raoult, monsieur Nicolas Sarkozy, en 2007, pendant la campagne présidentielle. Ce conseil avait d'ailleurs fait couler de l'encre car d'une part, depuis l'extrême droite jusqu'au mouvement pour la France de monsieur Philippe de Villiers, ils avaient été nombreux à s'accaparer la paternité de cette phrase et d'autre part, plus important parce que le conseil était odieux. Cette phrase, c'était "La France, aimez-là ou quittez-là".
Il se trouve que pour des raisons, tout à fait honorables, qu'elle a clairement exprimée dans un interview aux Inrocks, parue en août, madame NDiaye a moins aimé la France. Par conséquent, elle a décidé de suivre le conseil de monsieur Sarkozy et de quitter la France. Monsieur Raoult aurait pu intervenir si le conseil de son chef avait été énoncé comme tel : "La France, aimez-là ou fermez-là et quittez-là".
J'ajouterai que ce n'est pas parce que madame NDiaye est tombée en désamour avec la France - ce qui est inexact ; elle est tombée en désamour avec la France de monsieur Sarkozy. La nuance est de taille et c'est elle qui doit déplaire à monsieur Raoult - que la France, fut-elle de monsieur Sarkozy ne doit pas aimer madame NDiaye et son prix est parfaitement justifié (sous réserve que le livre soit bon ; je ne l'ai pas lu) . Quant au "devoir de réserve des lauréats du Goncourt" c'est une belle invention que nous devons au cerveau fertile de monsieur Raoult, une bonne blague.
Personnellement, je partage pas mal des propos tenus par madame NDiaye mais il paraît que je n'ai pas le droit de les énoncer, en tant que fonctionnaire tenu au devoir de réserve. Contrairement à madame NDiaye, je n'ai pas le courage de changer de vie et de quitter la France. Et puis de toute manière, je ne crois pas au conseil de monsieur Sarkozy, je trouve qu'il est mauvais. Pour ma part, je préfèrerais/ "La France, aimez-là ou changez-là".