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Quelques irritants de la dernière semaine

Publié le 16 novembre 2009 par Jeangagnon

Mercredi, 11 novembre 2009

La démocratie à son meilleur

Le Congrès américain a finalement adopté samedi dernier par un vote serré de 220 à 215 la réforme de l’assurance des soins de santé mise de l’avant par le président Obama. On s’attaquera maintenant à l’étape de l’adoption par le Sénat, ce qui ne sera pas une sinécure.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on tente d’en arriver là chez les démocrates. On a qu’à se rappeler qu’au début des années 1980 le sénateur Edward Kennedy était même venu au Québec pour s’informer du programme mis en place par Claude Castonguay. En 1993, Hilary Clinton, devenue première dame, avait fait de la question de l’assurance-santé son cheval de bataille, mais sans succès.

Le vote de samedi dernier illustre bien comment plusieurs démocrates s’opposent toujours à certains éléments de la réforme. Avec 258 membres élus au Congrès, les démocrates disposent d’une solide majorité. Mais pour en réunir 220 en faveur du projet de loi, il a fallu un compromis que j’ai trouvé vraiment irritant. Pour obtenir la majorité, il a fallu que l’ensemble des représentants démocrates acceptent un amendement au projet de loi qui limitera l’utilisation des fonds gouvernements pour payer les avortements.

Dans un régime d’assurance maladie avec participation du privé et du public comme on tente de mettre en place aux États-Unis, on devine que les fonds publics visent à couvrir principalement les plus démunis. Il semble donc qu’aux États-Unis, ceux-ci n’auront pas la même opportunité de payer pour un avortement que les mieux nantis. Cet exercice au Congrès américain samedi dernier n’est sûrement le plus bel exemple de ce que la démocratie peut nous apporter. C’est désolant que le débat sur le droit à l’avortement se retrouve galvaudé de la sorte. 

Il suffirait d’être aussi riche qu’eux

Ministre du développement économique depuis le 23 juin, Clément Gignac a prononcé son premier grand discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Dans la conclusion de son exposé. il disait :” Mon rêve c’est que le niveau de vie des québécois qui est présentement inférieur de l’ordre de 10 %, à celui de l’Ontario, puisse au cours de la prochaine décennie rejoindre ou même dépasser celui de la province voisine. Ce jour-là, les québécois ne se verront plus de la même façon au sein de la fédération canadienne et le reste du Canada ne nous percevra plus de la même façon “. Et il en rajoute, selon ses propos rapportés par le journaliste Sylvain Larocque de La Presse Canadienne :” Et pour connaître assez bien les autres canadiens qui vivent dans les autres provinces, la journée où le niveau de vie du Québec va dépasser celui de l’Ontario, ou même la moyenne canadienne, je peux vous garantir que le reste du Canada ne nous regardera plus de la même façon. Et je pense que ce sera aussi un élément de grande unité nationale”.

Ai-je bien compris ? Les différends entre les québécois et les anglophones des autres provinces proviennent du fait que l’on est pas assez riches ? Ah bon. Moi qui croyait que la source de ces différends provenait plutôt de la défense d’une identité culturelle.

Mais pour le reste, j’ai bien aimé l’enthousiasme que met le nouveau ministre dans l’élaboration de la stratégie de développement économique du Québec.

Encore Air Canada

Notre transporteur national continue de perdre de l’argent, et son président nous informe qu’il veut changer la culture d’entreprise.

Bien qu’Air Canada vient d’annoncer un bénéfice net de 277 millions de dollars pour le troisième trimestre, il ne faut pas croire que la compagnie va mieux pour autant. C’est que ce bénéfice provient uniquement du fait que le dollar canadien s’est apprécié. En effet, le résultat tient compte d’un gain de change de 295 millions. En fait, ce ne sont pas les avions d’Air Canada qui volent haut, mais plutôt le dollar canadien.

Conscient de cette réalité, le président Calin Rovinescu, qui est revenu à la direction de la compagnie au printemps après 5 ans passés chez le courtier Genuity Capital à s’occuper entre autres choses des financements d’Air Canada, a déclaré que des changements structuraux sont nécessaires pour assurer la pérennité de l’entreprise. Et pour y arriver, il préconise en priorité un changement dans la culture de l’entreprise.

Désolé, mais c’est trop pour moi. M. Rovinescu était là lors de la faillite de l’entreprise en 2002. Il en a orchestré la restructuration en 2004. Et c’est aujourd’hui qu’il découvre qu’il faut changer la culture de l’entreprise.

Je crois qu’il identifie très mal le problème. Ce n’est pas la culture de l’entreprise qu’il faut changer, mais celle des dirigeants. Air Canada doit cesser d’être une vache à lait pour ses dirigeants qui continuent de s’enrichir de façon éhontée alors que l’entreprise continue de crouler sous le poids des pertes et des dettes, et que le personnel et la clientèle en font les frais.  


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