Les harkis et leurs enfants descendent dans la rue…
Résumé : Témoignage vécu lors de la manifestation dans le centre d’Orléans à l’appel des associations de la région Centre le samedi 4 et dimanche 5 mai 1991. La femme d’un ancien harki Ftoma C qui, à 63 ans, a participer à la manifestation pour dénoncer l’abandon de la France après le cesser le feu du 19 mars 1962, a du s'enfuir en France où ils s'installèrent dans les camps d’infortunes. Après lui en avoir demandé l’autorisation, je me suis décidé à publier un extrait de ce témoignage sur le site Mon Harki.com afin que d’autres puissent en profiter ou raconter leur histoire. J’espère donc que cet article constituera un outil de références utiles pour les générations futures. Un récit palpitant, illustré d'anecdotes personnelles et écrit avec exactitude.
Manifestation de haris le 4 mai 1991 à Orléans
Orléans : Banderoles déployées, en compagnie de leurs fils, et parfois de leur famille, ils se sont rendus dans l’ordre et le silence, du théâtre à la préfecture de région, où Ftoma et d’autres ont demandés à être reçus.
Le motif de cette manifestation de harkis venus de toute la région Centre, organisées par les associations de harkis : la demande de reconnaissance d’un statut spécifique, et l’étude des questions touchant à leur situation en général, et une indemnisation des biens réellement perdus.
Un contentieux déjà ancien
C’est en effet un contentieux déjà ancien nous rappelle Ftoma qui oppose ces anciens combattants d’Algérie à l’administration française. Un difficile dialogue au sein duquel s’opposent droit civil de France, et droit coutumier d’Algérie.
En fait, beaucoup de ces harkis ne peuvent prouver la propriété de biens perdus, la plupart des transactions s’étant conclues de gré à gré par-devant des autorités coutumières.
Les harkis, rappelons-le, avaient été engagés auprès de l’armée française, lors des opérations de la sauvegarde des villages en Algérie. D’origine rurale pour beaucoup, petits propriétaires de terrains et de troupeaux, la majorité s’est trouvée rapatriée en France, face à un labyrinthe bureaucratique, à l’intérieur duquel Ftoma et bien d’autres ont eu du mal à se faire entendre, handicapés par la langue et l’écriture. Ce qui explique le retard mis à revendiquer des droits.
C’est en effet la seconde génération, nos enfants qui ont repris les choses en main explique Ftoma malgré ses 81 ans.
Volet revendicatif
Mais que demandez-vous ?
Je souhaite d’abord « faire savoir que nos enfants sont capables de se prendre en charge, et de laisser personne d’autre le soin de les représenter ». Partant de là, je pense et conteste les lois d’indemnisations promulguées jusqu’ici. Je les estime « injustes et discriminatoires en raison des conditions très restrictives qu’elles imposent ». Justement du fait de l’opposition des deux formes de droit.
En conséquence, les harkis exigeront par la discussion avec les représentants de l’Etat d’un texte prenant en compte l’indemnisation réelle, la scolarité des enfants de harkis, les retraites et l’aide à la seconde génération par un système de prêts adapté.
C’est donc un cahier de doléances, précis et détaillé que Ftoma m’a présenté. En attendant, Les responsables politique, le Président de la République Nicolas Sarkozy, donneront-il lieu à une réouverture du dossier harkis ? L’avenir le dira, mais aujourd’hui, que font les animateurs d’associations de harkis ? Serait-on à la fin des épisodes ?