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Philippe Martel : l’homme orchestre de la fable de Nicolas Sarkozy au Mur de Berlin ?

Publié le 14 novembre 2009 par Kamizole

sarkozy-au-mur-de-berlin-16-nov-1989.1258183425.jpgC’est la conviction que je me suis forgée en dépouillant la presse quotidienne et hebdomadaire sur ce nouveau feuilleton de la saga écrite par et pour Nicolas Sarkozy… Je préfère pour ma part le terme de saga – sans doute mes lointaines origines vikings par ailleurs nourries des lectures de Régis Boyer – au mot anglais “storytelling” fort en vogue depuis quelques temps. Manquerions-nous à ce point de mots bien français et tout aussi sinon plus significatifs : conte, fable, hagiographie, légende, mythologie ?… Le monument érigé à la gloire de Nicolas Sarkozy – pour l’édification du bon peuple de France et de Navarre - me semble tenir de tout cela à la fois.

Telle est la fonction du mythe lato sensu et je n’entends pas la ridiculiser ni en contester l’utilité sur les plans religieux, culturels (et donc politiques en dernière ana-lyse) entendus également dans le sens le plus large. Les mythes et légendes s’enracinent au plus profond de la mémoire et de l’inconscient collectif des peuples et des humains. Ils assurent la cohésion et une certaine permanence de pensée et d’attitudes des différents groupes humains. Nous en sommes tous nourris même – et surtout - à notre insu.

Je me plonge toujours avec délices, ravissements et le plus grand intérêt dans les sources de cette “archéologie du savoir” qui donnent de nombreuses et précieuses clefs pour comprendre et apprécier les multiples et complexes ressorts de l’âme humaine et tirer des leçons de l’histoire, la grande comme la petite : tout peut être sujet de recherches et j’avoue faire mon miel avec les travaux des historiens qui exhument des archives la description de la vie quotidienne de telle ou telle époque.

La vie d’un simple particulier qui a tenu quelque “livre de raison” - entre livre de comptes et “agenda” ! – tel celui du “Sire de Gouberville” qui vécut dans le Cotentin au XVIe siècle qu’a dépouillé Madeleine Foisil nous éclaire sur les mœurs de son époque. Les correspondances, mémoires et monographies sur tel ou tel sujet constituent une mine d’or d’une incroyable richesse. Ce n’est pas pour rien – moi qui déteste au plus haut point les histoires “romancées” – que je dis que “l’histoire est un roman”… L’histoire en général comme celle des gens les plus simples.

Mais nos menteurs “chroniques” – dans les deux acceptions du terme : comme maladie durable et récit (pseudo) historique – qui ont sans doute pris mon aphorisme au pied de la lettre pour nous concocter leur minable fable n’ont visiblement pas conscience que mythes et légendes s’enracinent profondément dans le passé et ont subi moult transformations avant de nous parvenir.

Or, si la véracité des faits qu’ils évoquent, à supposer que l’on pût en déceler quelque trace à l’origine, se perdant dans la nuit des temps, est difficilement contrôlable, il n’en est pas de même à notre époque pour des faits qui remontent à 20 ans ! Outre la mémoire humaine –certes faillible – les médias conservent force archives écrites ou audio-visuelles.

La “geste” sarkoïdale n’est donc rien d’autre qu’une lamentable et continuelle réécriture de l’histoire. Les faits réels reviennent en boomerang sur leurs auteurs et inspirateurs.

N’est pas Commynes (chroniqueur des règnes de Louis XI et Charles VIII) ni Joinville (“La vie de Saint-Louis”) ou Froissart (dont les célèbres “Chroniques” ont été écrites entre 1370 et 1400) qui veut… Sans doute aussi forger une légende requière-t-il recul dans le temps et quelque vraisemblance outre l’intelligence et le talent dont à l’évidence ces gribouilles branquignolesques sont totalement démunis.

Philippe Martel qui se pique d’avoir fait un travail “d’archéologue” en exhumant son agenda de 1989 pour nous convaincre de la présence de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé au Mur de Berlin le soir du 9 novembre 2009 – au mépris de la réalité des faits dûment consignés par des sources autrement crédibles – aura bien du mal à nous convaincre. Au fait, qui a vu cet agenda ?

Si chose est désormais certaine c’est bien que personne et surtout ni les journalistes ni les blogueurs de la blogosphère anti-Sarko - ne croit plus Nicolas Sarkozy ni ses chantres – de l’Elysée ou de l’UMP – sur parole !

On se demandera utilement pourquoi Philippe Martel est – avec Nicolas Sarkozy, les services de l’Elysée et ceux de Matignon – le seul à persister dans le «grand mensonge».

Il suffira peut-être de savoir que l’actuel directeur de l’Etablissement public du domaine de Chambord – nommé le 21 juillet 2005 par décret en Conseil des ministres, donc par Jacques Chirac – qui est un proche d’Alain Juppé compta au nombre des bénéficiaires des “emplois fictifs” de la Ville de Paris. D’ailleurs, dans les archives du 1er ministre (Dominique de Villepin à l’époque) il est présenté comme administrateur hors classe de la ville de Paris… Alain Juppé paya cash - sans mouiller Chirac, ce qui est tout à son honneur. La réouverture probable et prochaine de ce dossier entraîne peut-être notre homme à ouvrir nombre de parapluies et se faire bien voir du côté de l’Elysée…

Je remarque que ce fait n’est signalé que par Le Point Les révélations de l’organisateur du voyage de Nicolas Sarkozy en novembre 1989 à Berlin et Marianne2 Sarkozy à Berlin le 9 novembre 89: le storytelling s’effrite.. Preuve encore une fois que j’ai bien raison de solliciter et travailler sur le plus grand nombre de sources possibles même si l’exercice est éminemment chronophage.

De surcroît, à en croire 20 minutes Nicolas Sarkozy était-il vraiment à Berlin le 9 novembre 1989 ? Philippe Martel serait l’auteur de la photo illustrant le la page FaceBook de Nicolas Sarkozy… photo qui, curieusement est également revendiquée par un photographe Paul Clave : «Cette photo, je l’ai faite le 10 novembre au soir» apprend-je sur un autre article de 20 minutes.

L’un des deux ment nécessairement sur la paternité de la photo et Paul Clave itou sur la date du cliché tant il est à présent évident que Nicolas Sarkozy n’a pu être présent à Berlin que le 16 novembre… Le doute n’est plus permis lorsque je lis sur 20 minutes Nicolas Sarkozy à Berlin le 9 novembre 1989 ? Récit d’une folle journée que c’est Philippe Martel qui a donné le nom du photographe à Rue89… et qu’en outre c’est lui qui posséderait cette photo !

Philippe Martel nous prend décidément pour des guiches ! A-t-on jamais vu un photographe – de presse ou non – se séparer d’un original ? L’histoire ne nous dit rien du négatif – à l’époque le numérique n’existait pas. Poker menteur, encore ! “Incredible”… diront les anglophones.

Il est déjà fort difficile de démêler le vrai du faux quand l’un des 4 mousquetaires – Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jean-Jacques de Peretti et Philippe Martel – qui prétendent avoir fait le pieux pèlerinage au Mur de Berlin dès le 9 novembre 1989, affirme qu’ils sont partis en train (Peretti) Nicolas Sarkozy était-il vraiment à Berlin le 9 novembre 1989 ? alors que l’autre (Martel) Nicolas Sarkozy serait allé deux fois à Berlin en novembre 1989 prétend avoir affrété un avion privé, les avions de ligne étant pris d’assaut.

Mais l’on atteint le summum du ridicule quand Philippe Martel affirme sur Libération Nicolas Sarkozy ou Berlin l’enchanteur avoir organisé avant le départ une rencontre avec Walter Momper – gouverneur-maire de Berlin – qu’il prétend avoir rencontré et même trouvé “dans l’expectative” selon la fable qu’il raconte au Point Les révélations de l’organisateur du voyage de Nicolas Sarkozy en novembre 1989 à Berlin en même temps que Jean-Jacques de Peretti affirmait même dans un communiqué à l’AFP Sarkozy au mur de Berlin: “c’était le 9 novembre au soir” (Peretti, UMP) «avoir des photos avec lui» ! Que ne les produit-il ?…

Hélas pour eux, mais cette rencontre avec le maire de Berlin a été démentie par Werner Kolhoff, ancien chargé de presse de Walter Momper. auprès de l’AFP… Chute du Mur: la bande à Sarko se prend les pieds dans le tapis… ironise Libération

Cette lamentable histoire ne peut finir qu’en eau de boudin !

Sachant d’une part qu’Alain Juppé a lui-même reconnu ne plus se souvenir des dates et qu’il est attesté qu’il ne pouvait être à Berlin en même temps qu’à Colombey-les-Deux-Eglises sauf à être doué du don d’ubiquité et que sa présence à la cérémonie commémorative du 20e anniversaire de la disparition du Général de Gaule est incontestablement établie par un article du Figaro de même que par des dépêches de l’AFP ;

que d’autre part même la présence de François Fillon – caution magique ! – à Berlin le 9 octobre 2009 : «J‘étais à Berlin depuis le 7 novembre, je participais à un colloque organisé à la fois par l’Allemagne de l’ouest et l’Allemagne de l’est sur les relations est-ouest» est aujourd’hui fortement remise en doute selon Le Parisien Sarkozy était à Berlin le 9 novembre, selon Fillon qui n’y était pas qui fait état du compte-rendu – par le Journal officiel ! - de la séance de l’Assemblée nationale du 8 novembre 1989 qui établit que non seulement François Fillon était présent dans l’hémicycle ce jour-là mais qu’au surplus il y a pris la parole, apostrophant Pierre Bérégovoy, alors ministre de l’Economie… Matignon indiquant «s’en tenir aux commentaires» du Premier ministre».

Si ça leur chante ! Les conseillers de l’Elysée et Matignon peuvent bien rester «droits dans leur botte» autant qu’ils le veulent quand bien même leur ch…rait-on dedans… Les mensonges ne doivent pas avoir plus d’odeur que le fric à moins qu’ils n’interprétassent à leur sauce leur nouvelle Bible - ses faits et gestes rapportés par leur idole – dans un nouveau “Lévitique” : «une odeur agréable au Seigneur» ?

Ce n’est d’ailleurs guère plus ridicule que la déclaration de Bernard Kouchner - qui s’enfonce de plus en plus dans l’obséquiosité lèche-cul envers Nicolas Sarkozy ! - faite à l’AFP le 10 novembre 2009 polémique “dérisoire” “Ce n’est pas une polémique intéressante”, “par rapport à ce qui s’est passé” au Mur de Berlin, “c’est dérisoire”

Ben, si ! Duschnock… Pourquoi veulent-ils désespé-rément prouver «qu’ils y étaient» ? Sinon pour faire accroire au bon peuple – qui ne l’a suivi qu’en téléspectateur, sans être ni acteur ni héros de cet événement - qu’eux avaient participé – en personne - à ce moment historique.

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Je ne peux m’empêcher de lire une bonne dose d’ironie dans le titre de l’article qu’’Alice Antheaume consacre dans 20 minutes à la participation de François Fillon au “gros mensonge” de Nicolas Sarkozy Mur de Berlin: François Fillon veut être dans l’Histoire aussi… Si souvent malmené et méprisé par Nicolas Sarkozy, le 1er ministre qui dans les faits ne gouverne rien tente désespérément de redorer son blason. Quitte à commettre lui aussi – c’est pas beau pour un catho que l’on dit de stricte observance ! lui aussi ira tout droit en enfer… – un énorme mensonge puisque, comme elle le souligne, il n’a pu comme il le soutient, être présent à Berlin du 7 au 10 novembre 1989 comme en témoigne le fait rapporté par Sylvain Mouillard dans Libération – le titre vaut également son pesant de cacahuètes ! témoignant du plus profond mépris dans lequel on tient désormais l’entourage de Nicolas Sarkozy - Chute du Mur : la bande à Sarko se prend les pieds dans le tapis, le Journal officiel attestant la présence de François Fillon à l’Assemblée nationale le 8 novembre 1989…

C’est précisément cette volonté de travestir l’histoire sur un détail somme toutes sans importance qui pose problème : s’ils prennent la peine de mentir pour si peu au point d’en faire des tonnes ! il est de plus en plus évident qu’ils nous mentent sur tout et des sujets autrement graves…

De cela Bernard Kouchner ne veut avoir cure et sa bassesse est sans limite quand il ose déclarer “J’ai entendu le président (…) Je crois ce que dit le président, systématiquement” remarquant sèchement: “vous ne m’apprenez rien et vous n’apportez aucune preuve”… Et pourtant, Dieu sait que les preuves s’accumulent contre la fable sarkoïdale. Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut point entendre ni pire aveugle que celui qui ne veut rien voir. Bernard Kouchner boira la coupe jusqu’à la lie. Il mérite plus qu’amplement le sobriquet de “Koukouchpanier” dont je l’ai affublé.

Il n’est guère plus ridicule que Luc Chatel qui n’avait que 25 ans à l’époque. Il prend la défense de la fable de Sarkozy – il est assez ambitieux pour ne pas risquer de se mettre le chef à dos ! lis-je sur Le Figaro Berlin : Chatel défend Sarkozy et trouve quant à lui que sur le Mur de Berlin : la polémique sur Nicolas Sarkozy est “grotesque” selon Luc Chatel cité par le Nouvel Observateur «au regard de l’ampleur de cet événement et des cérémonies de commémoration»… le porte-parole du gouvernement – et accessoirement ministre de l’Educ-Nat… il va devenir le chou-chou des profs d’histoire ! – «confirme par la même occasion la version officielle de l’Elysée sur un “président de la République qui a vécu ces événements et qui apporte sa pierre à l’édifice” (…) “Nicolas Sarkozy a porté témoignage de sa participation à un événement planétaire, la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989″ (…)”Il a prolongé ce témoignage en se rendant hier à Berlin aux cérémonies du 20e anniversaire en compagnie d’une trentaine de chefs d’Etat. Autour de la table, il y avait deux chefs d’Etat et de gouvernement qui avaient vécu cette période en direct, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy”

No comment : ces propos ont été prononcés à l’issue du Conseil des Ministres qui s’est tenu à l’Elysée le 10 novembre. Il s’agit donc bel et bien de la version «officielle» telle qu’elle émane directement du Chef de l’Etat et ce n’est guère surprenant, surtout quand on sait que Nicolas Sarkozy y soliloque !

Cela ne gène nullement Luc Chatel de croire et tenter de nous faire accroire la fable que Nicolas Sarkozy nous sert et cherche à nous faire avaler comme parole d’Evangile : “L’important, c’est qu’on a un chef de l’Etat aujourd’hui qui a vécu cet événement, qui a participé, et qui donc porte témoignage de cette expérience. C’est ça le plus important” (…) “La polémique autour de cette date, de ce qui se serait passé, me paraît grotesque au regard de l’ampleur de cet événement et des cérémonies de commémoration”. Lui aussi mérite bien son surnom : Bécassin !

Le moins que l’on puisse dire est que le récit de la “geste” sarkoïdale ne prend plus ! Qu’on la nommât storytelling, conte, fable, hagiographie, légende, mythologie… nous sommes de plus nombreux à révoquer en doute chaque nouvelle affirmation de Nicolas Sarkozy et tenir dans la plus haute suspicion les témoignages de tous ceux qui participent par complaisance ou conviction à la création de cette légende à la gloire de Nicolas Sarkoy. S’il croyait ainsi nous “édifier” c’est bien en nous servant sur un plateau une preuve supplémentaire de son extraordinaire capa-cité à travestir la vérité en toute occasion…

Je ne peux donc qu’être totalement d’accord avec ce qu’en dit Christian Salmon interviewé par Sylvain Lepoix pour Marianne2 Salmon : Sarkozy sur le mur c’est un storytelling modèle «Dans la réécriture de la temporalité – parler du 9 novembre 1989 quand tout tend à prouver qu’il n’a pu être à Berlin que le 16 novembre 2009 ! - il bascule de la fiction simple à son extrémité manipu-latoire : le mensonge !»

De même quand il affirme «Le retentissement de l’événement par rapport à l’importance très relative de l’anecdote montre la perte de crédibilité énorme de Nicolas Sarkozy. La première réaction des journalistes a été d’aller vérifier que c’était vrai : en d’autres temps, comme au début du mandat, la plupart auraient pris ça comme argent comptant ! (…) Le phénomène est lié à Internet mais surtout à la stratégie de Nicolas Sarkozy : il a tellement fictionné sa vie, privée comme publique, depuis le début de son quinquennat qu’aujourd’hui, quand il monte sur scène, on n’écoute plus son récit, on essaie de savoir si c’est vrai. (…) Si, comme les journalistes l’ont souligné, la politique de communication est le principal atout de Nicolas Sarkozy, alors il est atteint au cœur même de son dispositif. (…) Nous sommes maintenant dans l’ère du soupçon : toute information qui vient du sommet de l’Etat est mise en doute et les journalistes prouvent qu’ils peuvent mettre en place une contre narration».

Je pense d’ailleurs que si les journalistes – toutes tendances confondues – s’en donnent autant à cœur joie c’est sans doute qu’ils se vengent du mépris affiché à leur encontre par Nicolas Sarkozy quand il les tenait en haleine avec son fameux “agenda médiatique” qui les faisait courir ventre à terre par peur de manquer un scoop, en même temps que Nicolas Sarkozy osait dire qu’il lui suffisait de «les siffler» pour qu’ils accourent…

C’est dans la nature humaine que les personnes que l’on traite comme des chiens ne ratent jamais une occasion de mordre la main de celui qui les bat ! Et je suis certaine que les journalistes qui lui étaient le plus favorables à l’origine comptent parmi ceux qui l’égratignent – sinon le déchirent à belles dents - le plus volontiers !

De toute la presse que j’ai pu lire ce sont Libération et 20 minutes qui ont consacré le plus d’articles à cette nouvelle “affaire”… Hein ! Pas mal pour un “gratuit” que les bobos et intellos méprisent si fort : un “torchon” tout juste bon à bourrer le mou des pöv’ cons qui n’ont pas les moyens de se payer un “vrai” journal…

Dans un autre article de Marianne2, Sarkozy à Berlin le 9 novembre 89: le storytelling s’effrite… Sylvain Lepoix remarque que Philippe Seguin qui était alors proche de la direction du RPR n’a pas eu vent de ce déplacement “historique” et a répondu très simplement à Marianne2 : «je n’y étais pas et n’en ai jamais entendu parler»… Curieux, non ?

Sylvain Lepoix ne commet qu’une erreur, à savoir accréditer la thèse de la présence de François Fillon à Berlin le 9 octobre 1989. Mais cette supercherie a été découverte postérieurement à son article. Ainsi se rompt le dernier fil ténu de l’inepte toile d’araignée dans laquelle Nicolas Sarkozy avait cru pouvoir enfermer la vérité et la crédulité supposée de ses ouailles et des journalistes.

N’est pas Louis XI qui veut : la “subtile araigne” était sans doute fort roué mais surtout d’une intelligence très pénétrante qui lui valut de fort nombreux – et véritables - succès en diplomatie. J’ajouterais pour faire bonne mesure qu’il n’eût pas succombé au luxe “bling-bling” car il n’y avait aucune affectation de sa part à se vêtir et vivre comme les simples bourgeois de Tours où il résidait le plus souvent.

Sylvain Lepoix pointe également le rôle central joué par Philippe Martel dans l’édification du récit de cette épopée qui prend sacrément l’eau mais constate-t-il dans le chapeau de l’article : «Le mythe de la prétendue visite de Nicolas Sarkozy à Berlin le 9 novembre 1989 a du plomb dans l’aile : de Philippe Séguin au correspondant élyséen de Sud Ouest en passant par Alain Madelin, les démentis tombent sec. Fin d’une légende»

Je lui laisse volontiers le mot de la fin (prémonitoire ?) : «Etonnant que ce déplacement historique ait laissé si peu de traces tangibles. Malheureusement pour Nicolas Sarkozy, il est possible que son épopée berlinoise marque autant les mémoires»


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