Le suite de l’affaire concernant Nouméa Diving et Raoul Monthouel, un article des Nouvelles Calédonienne :
Raoul Monthouel a été rejugé pour « mise en danger de la vie d’autrui ». A plusieurs reprises, la coque de son bateau était passée tout près de plongeurs à l’eau. Décision le 22 décembre.
En février 2008, au spot des surfeurs, Raoul Mouthouel, à la barre de son bateau, était passé au-dessus d’une palanquée d’un club concurrent. « Vous arrivez après eux et vous vous placez juste avant, en mettant aussitôt des plongeurs à l’eau, pour la plupart des clients japonais », résume le président Durand. Sauf que ceux de Lagoon Safari se préparaient aussi à s’immerger.
« Je leur ai dit de ne pas se mettre à l’eau puis l’un d’eux m’a provoqué en disant « Viens ! », raconte le patron du club de plongée Nouméa Diving.De l’autre bord, les plongeurs l’ont entendu lancer des menaces. « Des disputes de cour d’école », a résumé le président du tribunal. « Je ne pouvais pas savoir qu’ils allaient mettre leurs plongeurs là où je mets les miens », a rétorqué Raoul Monthouel à la barre. « En plus, ils évoluaient sans signalisation. »« Dans tous ses dossiers, Raoul Monthouel estime être dans son bon droit »
Côté partie civile, on a mis en avant le portrait d’un homme pour qui « l’enfer, c’est les autres » et « qui refuse d’admettre l’évidence ». 500 000 francs de dommages et intérêts ont été réclamés par l’Association des plongeurs de Nouvelle-Calédonie.
Géraldine Pion
« Raoul Monthouel estime toujours être dans son bon droit. Mais c’est bien lui qui a délibérément créé les conditions de la mise en danger des autres plongeurs. » Le procureur a requis huit mois de prison avec sursis et l’interdiction d’exercer toute profession en lien avec la plongée pendant cinq ans. La défense n’a évidemment pas vu les choses de la même manière. Pour Me Jean-Jacques Deswarte, c’est bien « Lagoon Safari qui a mis en danger ses propres plongeurs », du fait de l’absence de signalisation. Il a plaidé la relaxe.
Raoul Mouthouel devait aussi s’expliquer dans un dossier similaire, où le parquet a requis trois mois avec sursis et son conseil a également plaidé la relaxe. Enfin, il a été jugé pour un troisième dossier de défaut d’agrément pour lequel une amende de 150 000 francs a été requise. Au terme de plusieurs heures d’audience, le tribunal a mis ses décisions en délibéré au 22 décembre.Le dossier pour lequel Raoul Monthouel a été jugé vendredi avait déjà été évoqué en septembre dernier sous la présidence de Cyril Ozoux. Mais ce dernier avait préféré se désister : une semaine plus tôt, son épouse assurait l’accusation dans un autre dossier « Monthouel » jugé en appel, celui de la mort d’un touriste japonais après un baptême de plongée. Au cours de ce procès, la défense avait mis en avant cette « proximité conjugale » en estimant qu’elle « ne garantissait pas l’apparence d’impartialité nécessaire à toute décision de justice ». Mais en raison de la présence de la famille de la victime, venue exprès du Japon pour le procès, le président de la cour d’appel n’avait pas souhaité reporter le procès dans une autre composition.