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La mesure du bien-être

Publié le 16 novembre 2009 par Dominique Lemoine @lemoinedo
Le produit intérieur brut [PIB] est devenu LA référence internationale, oubliant complètement la durabilité et l’amélioration du bien-être de l’humanité.
L’homme dans tout cela semble bien oublié. Son existence se résume-t-elle à une simple équation économique ?
La prise de conscience de la primauté de l’économique n’est pas nouvelle. Bertrand de Jouvenel (1903-1987), philosophe politique, rappelait dès 1950, les limites de la comptabilité économique qui ne prend pas en compte les services et les biens gratuits pourtant essentiels à la vie et à la société.
Les soixante-huitards, qui s’érigeaient contre le culte de la croissance (économique) à tout prix, rappelaient déjà que la richesse (monétaire) ne fait pas le bonheur. Mais pour beaucoup, ce n’était que des soixante-huitards !
Jacques Delors publiait en 1971 un livre sur les indicateurs sociaux. Il soulignait la nécessité de recourir à des instruments de mesures plus pertinentes que les seuls indicateurs économiques.
Les choses avancent doucement, tout doucement, trop doucement….
A la demande du Président de la République, deux prix Nobel d’économie, Joseph Stigliz et Amartya Sen et un économiste français Jean-Paul Fitoussi ont réfléchi sur les limites du PIB en tant qu’indicateur économique et de progrès social ;
Un document remarquable a été remis au Président de la République le 14 septembre 2009. Suite à la présentation de ce rapport par ses auteurs, Nicolas Sarkozy a considéré « que si nous voulons que notre avenir et que celui des générations futures ne soient pas semé de catastrophes financières, économiques, sociales et écologiques, nous devons changer notre manière de vivre et de consommer ».
C’est vrai que ce changement de comportement doit s’opérer. Il convient de développer un nouvel indicateur qui prend en compte le bien-être social, l’économie non marchande, les atteintes et la sauvegarde de l’environnement….
De plus, il est important de bien différencier les systèmes de mesure qui, par définition, ne peuvent porter que sur des faits accomplis, des systèmes qui permettent de déceler les futures discontinuités et les ruptures.
Enfin, militer pour le développement d’autres indicateurs plus aptes à mesurer le niveau de bien être constitue une véritable avancée pour autant que l’on arrive à développer un indicateur composite (comme l’indice de développement humain) compréhensible par tous.
Mais changer d’instrument de mesure ne suffit pas, il faut également changer de cap. Disposer d’un bon tableau de bord c’est bien mais cela ne nous affranchit d’aucune manière de définir l’objectif.
Dominique Lemoine

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