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Ségolène Royal s'engage en campagne avec un brillant retour sur les fondamentaux de 2006.
Il y a incontestablement matière à parler d'un " phénomène Ségolène Royal".
D'une part, elle oppose des "réponses de vraie vie" au décalage entre les repères traditionnels des politiques de 1er plan et les préoccupations des individus.
Les premiers ne parlent pas comme les seconds. Tout est en décalage.
Le 1er terme ci-dessous est celui utilisé par les responsables politiques. Le second est celui attendu par les individus. Le décalage est édifiant :
- collectivité / individu,
- productivité/ sécurité,
- religion / matérialisme,
- efforts / jouissance,
- certitude / doute,
- optimisme / angoisse,
- croyance / peurs,
…
Cet décalage crée un divorce. Comme ce divorce est plus important que jamais, il est aussi exact que se libèrent des espaces politiques nouveaux.
Le second repère est que l'ambiance actuelle est aux valeurs féminines. Dans un monde d'angoisses et de précarités, la recherche d'harmonie et de protection appelle des concepts, des mots, des attitudes plus proches des valeurs féminines traditionnelles.
De la conjugaison de ces deux facteurs résulte un réel créneau pour Ségolène Royal comme ce fut le cas en 2006.
Mais surtout, à la différence de 2006, dans un pays à la conception marquée par " l'homme providentiel ", le caractère de S. Royal est désormais ressenti comme suffisamment forgé par les épreuves. Sur ce dernier volet, force est de constater que les dernières années n'ont pas été avares en la matière. Dans la durée, c'est peut-être ce volet là qui sera son atout principal car il a montré sa solidité dans l'adversité.