Eoliennes : les freins se multiplient

Publié le 17 novembre 2009 par Arnaudgossement

Je publie à dessein cette photo. Nicolas Wolff, directeur général France du fabricant danois de turbines pour éoliennes Vestas, interrogé par le site Actu Environnement, rappelle avec raison que le problème esthétique des 150 000 pylones à haute tension est sans doute plus grave que celui des 2300 éoliennes installées.

Il rappelle aussi l'opposition de la filière éolienne au classement de cette énergie renouvelable au titre de la police des installations classées. A titre personnel, je n'ai jamais cessé de militer contre cette réforme contenue dans le projet de loi "Grenelle 2" portant "Engagement national pour l'environnement" qui doit encore être voté par l'Assemblée nationale aprés l'avoir été par le Sénat le 8 octobre dernier.

Quelques chiffres : alors que la puissance éolienne installée en France dépasse péniblement les 4000 MW, le Grenelle de l'environnement a fixé un objectif de 25 000 MW en 2020. Comment atteindre cet objectif et développer réellement les énergies renouvelables en durcissant encore un peu plus une réglementation qui impose déjà un délai de 4 ans en moyenne pour qu'une ferme éolienne commence à fonctionner ?

En réalité, la résistance ne vient pas tant de la population. Non, la résistance vient surtout de la "haute" administration et je le constate chaque jour comme avocat : les Préfets multiplient les refus de permis de construire ou de définition d'une Zone de développement éolien. Un exemple parmi d'autres  : cet article de La Voix du Nord sur la situation du Groupe "Les Carrières du Boulonnais", confronté à un refus préfectoral de définir une ZDE, qui autoriserait un rachat de l'électricité ainsi produite. En réalité, l'éolien ne correspond pas à la culture des grands corps de fonctionnaires, dont certains sont encore attachés à un modèle de production énergétique monopolistique, centralisé et fondé sur le nucléaire.

Demain, les éoliennes feront donc l'objet d'une nouvelle procédure d'autorisation, une de plus, celle qui sera préalable à l'obtention d'une autorisation délivrée au titre de la police des installations classées. Qu'est ce que cela apportera ? Rien puisque les fermes éoliennes font déjà l'objet d'une évaluation environnementale et d'une enquête publique. A l'inverse, la procédure sera plus lourde, le Conseil supérieur des installations classées devra être consulté etc.... Cela allongera le délai d'instruction du dossier et accoîtra le risque contentieux déjà élevé au moment de la délivrance du permis de construire. L'éolien terrestre risque de souffrir à un moment où l'éolien marin est loin de pouvoir compenser cette situation puisque....aucune éolienne n'est implantée au large de nos côtes !