Maraude du Vendredi 20 Mars 2009

MARAUDE du Vendredi 20 Mars 2009 

Equipe : Jean Paul - Raphaël - Anne 

Partons vers la place d’Italie.

A la sortie de l’hôpital, rencontrons : Francine et René.

Elle porte leurs affaires sur un caddy, et s’en sert pour marcher…

Lui, est assis sur le banc. 

Tous deux paraissent fatigués, nerveux.

Acceptent à manger et à boire chaud, car la nuit n’est pas très chaude.

Nous leur laissons un message pour Yves, qui est souvent avec eux. 

Place d’Italie, rencontrons le groupe de Polonais :

Le groupe est réduit, Daniel en pleine forme, qui cherche à faire du sport, et demande des adresses où il pourrait en faire gratuitement.

Raphaël parle polonais et peut discuter avec eux.

Daniel est avec deux amis et une jeune fille polonaise qui habite le quartier et vient tenir compagnie au groupe. 

Elle nous fait part de son désir de faire la maraude avec nous. 

Jean Paul lui donne les coordonnées de la maison du13ème pour qu’elle présente

sa candidature à Mamadou.

Ils disent n’avoir pas de nouvelles des autres. 

Sur la place, près du métro, nous rencontrons deux frères, qui font la manche. Ils ont environ 25 et 30 ans à peine. Semblent très infantiles ; français, d’origine africaine ou TOM, semblent tout perdus, et hors de la vie : leur père est à Fresnes, nous parlent les larmes aux yeux de la mort de leur mère….elle est morte il y a 13 ans, mais comme ils en parlaient, nous pensions que l’évènement venait d’arriver.

Ils sont sous tutelle, et très seuls. Deux sœurs sont mariées, à Paris et en Banlieue, mais ne viennent jamais les voir.

Ils ont très faim, et besoin de contact et d’amour…

Nous leur parlons et leur laissons les coordonnées de la maison du 13 ème….En fin de nuit, nous les verrons dans un camion du SAMU social. 

Nous continuons par l’avenue d’Italie. 

Dans un recoin, nous rencontrons Yvan : il est Ukrainien, la cinquantaine, ne parle ni français, ni anglais, ni polonais….Il est difficile de communiquer avec lui. Mais, on a pu comprendre quelques morceaux de sa vie :

Il est en France depuis 5 ans….Il s’est fait soigné son œil gauche, ici, mais visiblement on n’a pas pu lui sauver….Il a fait la guerre en Afghanistan, est ingénieur mécanicien…Depuis la chute de l’URSS, la vie en Ukraine est très dure.

Il est démuni, et accepte de la nourriture, du café et des cigarettes.

 

Par les petites rues, nous arrivons au métro Glacière, où nous retrouvons : 

Isabelle : sur sa bouche de métro, avec un matelas sur le corps, et différentes affaires réparties autour d’elle, dont ses chaussures.

Femme brune, d’environ 35 /40 ans. Très abîmée et délirante. Moins agressive que la dernière fois. Le contact avec elle est plus facile. Elle accepte de la soupe, de quoi manger, café et cigarettes. Elle est suivie par ST Anne et selon qu’elle prenne ou pas ses médicaments, son état est plus ou moins clair. 

Elle parle avec une logorrhée verbale importante, souvent difficile à suivre, parfois un dialogue peut se faire lors de quelques plages de lucidité, et par deux fois même, on peut rire ensemble.  

A côté, la tente du couple des pays de l’Est, est réinstallée. 

Il y a 10 jours, la police leur a jeté toutes leurs affaires…Avec divers services, Jean Paul a pu leur faire redonner des duvets et vêtements.

Ils attendent pour vendredi prochain des places dans les bungalows de l’hôpital Rostand à Ivry….On verra si cela se fait.

Lui a très mal au dos : scoliose et arthrose. 

Elle est en forme, et parle beaucoup, est avide de relations.

Elle est bulgare, et a été infirmière pendant des années. 

Nous remontons sur la place, avenue des gobelins.

En bas de cette avenue, au 15, nous rencontrons Jean Claude : dans la porte cochère du Crédit du Nord….La directrice lui permet de dormir là à condition qu’il garde la place propre quand il en part le matin. Cette place lui a été indiquée par un ami, qui s’en est sorti et a retrouvé du travail….

Il est très affable, gentil, s’est fait des « amis » de voisinage qui l’aident, lui donnent la pièce…Lui donnons l’adresse de la maison du 13…N’est pas encore au courant de toutes les adresses, car n’est dans la rue que depuis décembre. 

Rue du Fer à Moulin, nous retrouvons Christian à sa place, au pied de l’université.. Sa situation n’a pas beaucoup évolué depuis 15 jours, son assistant social ne semble pas très rapide….Il a un rendez-vous pour son dossier de surendettement, concernant les dettes au Trésor Public, en Avril.

Pour les dettes à la consommation, n’a pas eu de nouvelles depuis 1 An.

Sa maman est morte, le notaire chargé de la succession l’a retrouvé et il attend un rendez-vous avec lui.

Il a réussi à se sortir d’une phase très dure, de la bouteille et du groupe des SDF très alcoolisés des bords de seine….Tout seul. Depuis il est là, et s’accroche à régler ses dossiers, et à retrouver le fil de sa vie.  

Rue Poliveau, nous finissons auprès de Patrick. 

Toujours très bavard, son sujet de prédilection est l’informatique et ses aventures du jour sur son portable et internet. 

Il est installé dans un coin à l’abri près d’un centre de police, où les policiers viennent se changer. Tous les policiers qui passent nous saluent très gentiment. Ils connaissent Patrick et le tolèrent là depuis deux ans. 

Il est très difficile avec lui d’aborder d’autres sujets. Il s’arrange  pour parler tout le temps et ne rien dire d’important sur lui-même.