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Malaise grandissant à la Protection judiciaire de la jeunesse

Publié le 14 novembre 2009 par Politistution
Dans un contexte de stigmatisation des mineurs délinquants, d’augmentation de l’arsenal répressif, les 9.000 éducateurs dont la vocation est d’accompagner les mineurs en perdition, se sentent mal aimés, mal utilisés et malmenés.
Pour preuve, alors que le budget du ministère de la Justice progresse chaque année (+2,6% en 2009), la PJJ voit ses effectifs fondre d’année en année.
Quelque 150 suppressions en postes en 2009, le redéploiement de 800 autres et une activité "recentrée sur les mineurs délinquants" , dit le ministère.
Désormais, les éducateurs sont priés de se préoccuper davantage des mineurs délinquants, abandonnant à l’Aide sociale à l’enfance (dépendant des conseils généraux) les mineurs victimes bien que ce soient souvent les mêmes publics.
Ce malaise a été évoqué au cours de la discussion sur le Projet de loi de finances pour 2010 jeudi 12 Nov.
Extrait :
M. Serge Blisko. Je terminerai d’un mot sur le déplorable budget affecté aux mineurs et aux jeunes majeurs. Nous avons bien compris que dans une optique d’économie, et au risque de solliciter toujours plus les collectivités territoriales, le Gouvernement a décidé de « recentrer » les services de la PJJ sur la seule prise en charge des mineurs délinquants, avec tous les drames que nous connaissons à la PJJ, laissant de côté les mineurs en danger et les jeunes majeurs. Le budget de la PJJ continuera à s’étiole en 2010, comme c’est le cas depuis 2006 et c’est une très mauvaise nouvelle.
M. André Chassaigne. le programme « Protection judiciaire de la jeunesse », avec 776 millions d’euros est amputé de 10 millions. Les mesures destinées aux mineurs délinquants représentent 71,35 % du budget contre seulement 9,26 % pour celles consacrées aux mineurs en danger ou aux jeunes majeurs. Pour mémoire, l’année dernière, le rapport était de 62 % contre 19 %.
Ce projet de budget confirme les orientations du Gouvernement qui privilégie, pour les jeunes en délicatesse avec la justice ou en danger, le répressif sur l’éducatif.
L’approche strictement comptable de la mission « Protection judiciaire de la jeunesse » et du nombre des personnels nécessaires à la mise en œuvre des orientations déshumanise totalement les relations entre les professionnels et dégrade profondément l’action éducative. Ajoutons que la réorganisation administrative en cours de la PJJ ne vise qu’à diminuer le nombre d’emplois et à transformer les missions éducatives.
Pour conclure sur l’ensemble de ce budget, je dirai qu’il n’est pas sans poser certaines questions. D’abord, comment le Gouvernement compte-t-il encourager le développement des aménagements de peine alors que les moyens alloués aux programmes « Justice judiciaire », « Administration pénitentiaire » et « Protection judiciaire de la jeunesse » restent si faibles ?

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