Magazine Politique

Olé n°161 : Un visage en Trompuy (prononcer tromp’l'oeil)

Publié le 20 novembre 2009 par Toreador

Entre ici Van Rompuy !

Le président de l’Union s’appelle Rompuy. Prononcer Rompeuille, comme dans trompe l’oeil. Déjà les « vrais » européens se lamentent : « faible », « on a touché le fond », « pas charismatique ». Bonjour le délit de sale gueule. Au contraire, européens, vous devriez sabrer le champagne. Après Schuman, Monnet et Adenauer, les pilgrim fathers de l’U.E, Van Rompuy comme alter-ego historique de Georges Washington, ça n’a pas suffisamment de la gueule, pour vous ?

De quoi se plaint-on ? Il s’agissait de donner son visage à l’Europe. On n’allait quand même pas lui donner les traits riants et sympathiques de Tony Blair ? Admirons :

LEurope a un visage

L'Europe a un visage : quoi, ma gueule...

Ecoute Bruxelles, tous les deux on a un point commun : on peut pas tout miser sur le physique…

Regardez-moi cette face un peu livide de technocrate congestionné, ce coté bureaucrate bruxellois constipé : n’est-ce pas justement le visage de l’Europe aujourd’hui, perdue dans le méandre de ses directives et de ses règlements, de ses règles de majorité qualifiée ou pondérée, de ses négociations de marchands de tapis ?

J’ai lu une critique sur Rompuy, comme quoi il serait incolore, inodore et sans saveur. Sans blague.

Si je vous demandais la couleur de l’Europe, vous me répondriez « bleu défraîchi ». L’odeur de l’Europe ? Celui du rouage rouillé. La saveur de l’Europe ? Amère. Finalement, le très plat Van Rompuy est toujours préférable à un schtroumpf mal rafraîchi qui aurait mariné toute la nuit dans de l’huile de vidange mélangée à de l’huile de ricin.

Réjouissons-nous. Laudate omnes gentes.

Bisbilles communautaires : Un Président rompuy à ce genre d’exercice

En réalité, Van Rompuy est le représentant par excellence des incohérences européennes. Nous avons voulu le traité de Lisbonne pour donner à l’Europe une voix politique forte. En fin de parcours, on se retrouve avec un escargot, une limace et un petit bolet des bois.

Faute d’accord sur rien, on s’est mis d’accord pour limiter la casse au plus petit dénominateur commun. Lorsqu’on a supprimé tous les gens trop brillants, tous les gens trop mauvais, ceux des pays trop puissants, ceux qui sont trop à l’Est, ceux qui ont des idées trop avancées, ceux qui ont des idées trop régressives, il reste le centre absolu : le bénelux mou, et son coeur – la Belgique, qui a érigé en dogme l’équilibrisme entre des gens qui ne s’aiment pas. Ironie du sort : l’Europe importe du pays le plus malade du continent ses leaders. C’est un peu comme si le FMI prenait un ministre des finances islandais comme directeur.

Et notre diplomate en chef, Catherine Ashton ? On s’offusque qu’elle soit inexpérimentée à l’international. Mais c’est exactement à cela que ressemble la PESC, un à-peu-près de diplomatie. Réjouissons-nous : it’s a girl !

Et notre président de Commission, José Manuel Barroso, dont personne ne loue les qualités ? Comment a-t-il été sélectionné ? C’était le moins mauvais candidat possible, en réalité le seul qui ne fasse de l’ombre à personne.

L’Europe, comme Labruyère, rend à son public ce qu’il lui a prêté : de l’indifférence, de la médiocrité, ou de l’hostilité. Du coup, il lui manque « les caractères ». Qui s’en étonne ?

AshtonUEVan Rompuy

Sujets: Olé | 7 Comments »


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toreador 41 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines