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La Truyère

Publié le 20 novembre 2009 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
Une impression profonde

La Truyère a creusé, dans les plateaux granitiques de la Haute-Auvergne, des gorges étroites, profondes, sinueuses, souvent boisées et sauvages. Elles figurent parmi les plus belles curiosités naturelles du centre de la France. Des barrages, créés pour l'industrie de la houille blanche, les ont transformées en lacs sur une grande longueur, modifiant ainsi leur aspect, sans pour autant nuire à leur beauté.

La découverte de sites majestueux, tels celui de Garabit ou du château d'Alleuze, laissent une impression profonde qui reste longtemps en mémoire.

La Truyère

Le viaduc de Garabit enjambant la Truyère

Les gorges de la Truyère commencent au Sud-Est de Saint-Flour, juste avant le viaduc de Garabit et se terminent à Entraygues, à la confluence avec le Lot. Aucune route ne permet de suivre longtemps la vallée mais beaucoup la coupent et offrent sur ses sites, de très beaux points de vue.

La Truyère, un nom magique qui évoque aussitôt des langues d'eaux bleues qui n'en finissent pas de s'étirer entre les parois rocheuses. Un pays de légendes où l'on trouve encore des sorciers et des louves grises, qui ne sont que de belles filles ayant commercé avec le malin.

Viaduc de Garabit

Depuis l'achèvement du barrage de Grandval, l'eau atteint les piles de soutien de l'ouvrage qui domine encore de 95 m le niveau maximal de la retenue d'eau. C'est par l'expérience acquise à Garabit, qu'Eiffel put concevoir et réaliser à Paris, sa fameuse tour de 300 m à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1889. Il a été repeint en rouge, sa couleur d'origine, ce qui tranche bien sur les versants verts de la vallée, profondément encaissés, couverts de bois ou hérissés de rochers.

Le viaduc de Garabit est une oeuvre élégante et audacieuse, dont les plans ont été conçus par Léon Boyer et la construction réalisée par Gustave Eiffel.

A la sortie Sud du pont, la route franchit le ravin rocheux de l'Arcomie, affluent de la Truyère, noyé aux plus hautes eaux par la retenue de Grandval puis longeant le lac de barrage, traverse le ruisseau d'Arling et s'élève sur le plateau vers Faverolles d'où l'on aperçoit successivement les monts du Cantal, de la Margeride et de l'Aubrac.

Château du Chassan

Le corps de logis, dont la sombre façade s'orne d'un balcon sculpté, est flanqué de deux ailes. L'une est habitée, la seconde sert de lieu d'exposition. Dans le vestibule, s'élève un très bel escalier surmonté d'une arcade en anse de panier. Au mur, une couverture de cheval du XVè siècle porte les armes des Ponsonnaille : trois cloches ou sonnailles encadrées par deux lions et coiffées de la couronne comtale.

Dans la salle à manger, le vaisselier en chêne occupe la place pour laquelle il a été conçu : ses harmonieuses proportions lui donnent une allure de légèreté. De belles tapisseries de Felletin, dont les sujets sont empruntés à la Bible, garnissent les murs du salon et de l'antichambre.

C'est au XVIIIè siècle que Jean-François de Ponsonnaille démolît le château féodal de Faverolles pour construire l'actuel château, resté depuis lors, propriété de la famille.

Barrage et retenue de Grandval

Au barrage de Grandval, la voûte centrale abrite une usine circulaire couverte d'un dôme métallique. Equipée de deux groupes de 34000 kW chacun, elle assure une production annuelle de 144 millions de kWh. D'une capacité de 270.6 millions de m3, la retenue s'étend sur une longueur de 28 Kms à l'amont du barrage et recouvre une surface de 1 100 ha.

La route descend dans la vallée boisée du ruisseau d'Alleuze, noyée par la retenue de Grandval et offre de superbes vues sur les ruines du château d'Alleuze qui se dressent sur l'autre versant.

Château d'Alleuze

La Truyère

Il n'est guère, en Auvergne, de lieu plus romantique que celui du château d'Alleuze. Au Nord du barrage de Grandval, cet endroit pittoresque se cache au sein d'une vallée boisée. C'est sur les routes sinueuses qui entourent le site qui fut tournée la fameuse scène de poursuite du film de Gérard Oury, La Grande Vadrouille.

Accessible par un sentier escarpé, le château a été bâtit au XIIIè siècle par les connétables d'Auvergne. La forteresse, composée d'un vaste donjon flanqué de quatre tours rondes, appartenait aux évêques de Clermont, quand, au cours de la Guerre de Cents Ans, un aventurier du parti des Anglais, Bernard de Garlan, s'en empara. Durant sept longues années, il sema la terreur, pillant et rançonnant les pays voisins. Pour éviter que Garlan ait des successeurs, les habitants de Saint-Flour incendièrent le château en 1405.

Prés de la butte qui porte le château, un calvaire moderne avoisine l'ancienne église d'Alleuze ( XIIe - XVe ) et le cimetière.

La D 48, à l'Ouest du Barry, contourne le vallon du ruisseau d'Alleuze et offre des vues saisissantes sur les ruines du château. La route descend ensuite dans la vallée de la Truyère que l'on franchit au pont de Lanau. Par le vallon du Remontalou, aux flancs dénudés, on atteint Chaudes-Aigues.


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