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Jamais deux sans trois

Publié le 22 novembre 2009 par Doespirito @Doespirito

C'est déjà la fin de cette deuxième session. Je remercie d'abord tous les participants qui ont remis un texte. Nous en avons 14 textes, cette fois-ci, et même 15 car un dernier texte m'est parvenu hier soir et je n'ai pas terminé de le revoir avant de le publier. Nous avons une majorité de femmes, que je félicite pour leur implication, mais trois hommes s'y sont collés (une sorte de règle des 80/20 est en train de se mettre en place sur ce plan) et je les remercie chaleureusement. Je n'ai pas atteint mon objectif secret (20), mais je constate que nous sommes plus nombreux : 11 la dernière fois, contre 15 cette fois-ci. Quant au groupe Facebook, il progresse également : nous sommes 77 contre 61 la dernière fois.

Que dire de cette session ? J'avais introduit deux contraintes: démarrer par la première phrase d'un des quatre romans célèbres listés au départ, et ne pas dépasser 2000 signes. La première contrainte a été bien respectée, hormis Antoine qui est parti avec l'incipit de Du côté de chez Swann, de Marcel Proust («Longtemps, je me suis couché de bonne heure...»), et Martine avec celui de L'étranger, («Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas...») d'Albert Camus... Je ne leur en ai pas tenu rigueur : je comprends que deux contraintes puissent faire beaucoup.

En revanche, je n'ai pas cédé sur la longueur des textes (2000 signes). Non que je sois psycho-rigide, mais parce qu'il me semble que cette contrainte du format sera celle à laquelle vous serez confrontés le plus souvent, si vous poursuivez dans la voie de l'écriture. Il faut s'habituer à écrire dans un cadre. Et puis cette contrainte vous permettra de réfléchir à l'exposé de vos idées, de vos sentiments, des images que vous avez en tête... En s'obligeant à faire court, on fait des choix, on apprend à renoncer et on se pose la question de l'intérêt de chaque mot. Bien entendu, on ne fait pas court pour le plaisir. Mais il faut pouvoir le faire si la nécessité s'en fait sentir, et s'habituer à cet exercice qui vous ramène à la signification profonde des phrases que vous rédigez.

Pour le reste, j'ai retravaillé certains des textes remis (avec l'accord des participants), pour donner un peu de corps à certaines phrases, du punch à d'autres, ménager quelques effets. Sur un texte aussi court, il valait mieux garder le meilleur pour la fin... J'ai en mémoire le texte reçu d'Agnès, où la narratrice évoquait son accident dès le premier paragraphe. En le réservant pour l'avant-dernier paragraphe, on gagnait incontestablement en intensité dramatique.

Pensez aussi à rythmer vos phrases selon les situations. Un bon exemple est fourni par le texte du Vengeur masqué :
- J'ai attendu ses nouvelles pendant deux jours. Voici le matin du troisième. J'ai tellement espéré la revoir. Elle n'a jamais décroché.

Les phrases courtes collent au rythme de la respiration du narrateur, qui attend en vain que son interlocutrice décroche... On voit presque la buée qui s'échappe de ses lèvres. Attention aux concordances de temps : en démarrant à l'imparfait («On était en janvier...»), il fallait s'assurer que les autres verbes suivaient bien le mouvement. Avec les exceptions découlant du sens de la phrase : «Elle savait pourtant que la terre tourne».

Habituez-vous à relire à haute voix (exemple de Flaubert et son fameux gueuloir dans le fond du jardin, où il déclamait ses textes...). La musicalité est un bon indice de la qualité de votre rédaction. Dernier détail : pensez aussi à la ponctuation. Si on néglige le bon emploi des points, des virgules, des espaces, le texte perd en qualité de lecture : nous sommes habitués à lire des livres ou des articles avec une haute qualité de correction typographique. Nous devons proposer aux lecteurs de cet atelier un même confort visuel. Prenez le temps de regarder les textes des magazines, des livres, pour vous en inspirer et pour respecter au mieux cette ardent obligation dans vos prochaines textes. 

Un regret : très peu de réactions aux textes publiés. Il faut que cet atelier soit davantage animé, pour éviter qu'il ronronne. J'ai donc demandé à une des participantes de faire une véritable critique littéraire de vos textes. Je la publierai dans quelques jours et je vous enverrai le lien. La connaissant, je pense que ça vous fera réagir...

La prochaine session ? Jamais deux sans trois. Nous allons nous efforcer de donner une note de gaité et d'humour à cet atelier virtuel. Je vous demande donc de me raconter une situation comique :

- Une histoire amusante que vous avez vécue, ou bien que vous inventez

- Un dialogue amusant (dans ce cas, n'utiliser que des phrases qui se répondent) entre deux personnages au café, dans un train, sur un banc... L'un des deux raconte une anecdote et l'autre réagit, rebondit, s'esclaffe, ou bien au contraire s'emporte, comprend de travers, ou répond à côté, etc.

Ce qui m'importe n'est pas le niveau comique de l'histoire racontée, mais la façon avec laquelle vous racontez, les effets de surprise, les réactions, les réponses des protagonistes, la chute...

Restez simple ! Je ne vous demande pas un sketch de Gad Elmaleh...

A vous de jouer. Je ramasse les copies le 19 décembre. Déposez-les sous le sapin !


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