Magazine Environnement

Le réchauffement climatique, on s'en fout !

Publié le 23 novembre 2009 par Bix

Des hackers piratent des fichiers et des e-mails échangés entre scientifiques qui travaillent en collaboration avec le Giec. On y apprendrait des choses extrêmement grave : mensonges, manipulation, dissimulation, complot... Le réchauffement devient une invention de scientifiques intéressés (à quoi ?) qui échangent des mesages pour cacher leurs manipulations. La communauté écolo va-t-elle s'émouvoir et tout renier en bloc pour courir acheter des Hummers chinois ?

Personnellement, je ne crois pas.

Faits partiels

Dans les commentaires, c'est du délire : le réchauffement climatique est devenu le plus grand complot depuis le 11 septembre, c'est pour imposer une dictature verte, empêcher les pays pauvres de se développer, etc. Florilège de commentaires postés chez Agoravox ou Rue89, où tous ce que le web compte de "anti-réchauffistes" s'est réuni pour déblatérer des conneries aussi grosses que Claude Allègre :

Vous comprendrez alors quelle idéologie anti-démocratique, élitiste, misanthrope, bouffie d’orgueil a mis en route la stratégie de la peur pour faire aboutir son rêve d’installer au commandes du monde une alliance contre nature de banquiers et multimilliardaires, de gouvernants et politiques de haut rang, et d’ONG environnementales, pour exploiter les humains et leur travail, accaparer toujours plus, et se positionner au dessus des lois.

il est évidenent que la thèse du réchauffement lié à l’homme n’a que pour but de pouvoir empecher certains pays de se développer puisque pour cela il faut passer par une phase d’industrialisation poluante, elle permet aussi d’imposer une nouvelle taxe mondiale et enfin de parler de dépopulation, sujet cher à au club de rome.

La thèse du réchauffement climatique causé par l’homme sera bientôt, comme le 11 septembre, la plus grande escroquerie du XXI° siècle. Les gauchos-écolos-tartuffes auront été complices de cette grande farce malthusienne propagée par les US et leurs valets européens, avec de bonnes bouilles vertes comme Gore ou YAB pour marteller cette propagande à coups de mauvaise conscience devant tous les blaireaux du petit et grand écran.

Et pourquoi les écologistes tiennent ils tend à ce qu’il y ait réchauffement ? Parce ce que l’écologie est aussi une façade pour transformer la société vers le socialisme, un moyen. Regardez le programme des Verts ou des partis de gauche ( Parti de Gauche , PCF ) en général.

Il reste que les hackers, s’ils sont des délinquants, n’en sont pas moins des bienfaiteurs de l’humanité si leur action parvient à ruiner ce qui reste de crédibilité aux thèses réchauffistes du GIEC. Leur forfait s’apparente à de la désobéissance civile, à de la rebelion légitimée par le fait que le pouvoir, en Grande Bretagne, comme dans beaucoup de pays occidentaux, cache volontairement les vérités scientifiques pour maintenir une stratégie de la peur propice à ses intérêts égoïstes ou à leur solidarité de caste de ses membres.

Le Réchauffisme est une vessie faite baudruche dont tu n'es le partisan que grâce aux médias-aux-ordres (Rue33 entre autres) qui t'en ont tartiné les neurones à coup d'Ouchouaïa, d'AlGogore et autres HitlerJügend.
Le but de l'opération, promue par toutes les puissances en place, consiste à faire en sorte que l'occident capitalistique reste maître de la donne énergétique, industrielle et technologique à l'échelle mondiale, pour continuer de faire main-basse permanente sur les tiers- et quart-monde

Mais comme le note le bon article de Rue89, qui est allé chercher les explications à la source des piratés pour en traduire les principaux passages, il s'agit surtout de correspondances privées où les chercheurs laissent apparaître leurs doutes.

Il semblerait donc que ça ne soit qu'un gros pétard mouillé, qui permettra aux négationnistes du réchauffement climatiques de se pignoler entre eux avec un vocabulaire complotiste. Ces négationnistes ont l'air de réunir des pseudo-gaucho-anarchistes et la pire crème des libéraux à la sauce Hayek ou Friedman. Je leur souhaite bien du plaisir pour leurs réunions communes.

Le réchauffement climatique, OSEF![1]

Et après ? Le réchauffement climatique n'est finalement, comme le remarque judicieusement un des commentaires cités plus haut, qu'un "prétexte". Mais pas pour imposer un socialisme fantasmé ou une dictature verte[2] : la justice sociale est présence de manière consubstantielle dans le projet écologique. Pas de justice écologique sans égalité sociale.

Comme je suis un gros flemmard, je vais vous copier-coller ce que j'en ai déjà dit dans 2 billets écrits il y a un an et deux ans :

Si l'écologie servait simplement à sauver la planète, le diagnostic serait simple : nous sommes responsables des problèmes écologiques (pollutions atmosphériques, réchauffement climatique, etc.), il nous suffit de disparaître. Ce serait radical, simple et probablement assez rapide. Sauf que personne ne souhaite réellement la disparition de l'humain, de la culture, de ses cultures...
Tout ça pour dire que l'écologie politique, c'est d'abord et avant tout "sauver l'humain" des désastres qu'il a provoqué. C'est arrêter de polluer les sols pour manger sain, c'est arrêter de racler les fonds marins pour éviter de vivre dans Soleil Vert, c'est arrêter de créer des déchets toxiques dont on ne sait que faire, c'est assurer un avenir meilleur pour la population mondiale, ici et maintenant mais également plus tard.
On ne sauvera pas la planète. Elle n'a pas besoin de nous et la tâche serait de toute façon titanesque ; en fait elle ne nous concerne même pas. Nous avons en revanche besoin d'elle et des conditions nécessaires à la vie qui sont apparues à sa surface. Nous avons besoin de cette infinie diversité biologique, pour manger, nous soigner, respirer. Autant de choses mises en danger par les industries polluantes et les comportements irresponsables, à l'échelle collective et individuelle.

Les conséquences du réchauffement climatique global sont telles qu’elles impliquent l’ensemble de la société et de notre vie quotidienne. Les quelques degrés supplémentaires de moyenne que la Terre doit prendre dans les décennies à venir, associés à la raréfaction du pétrole, vont affecter nos manières de manger, nous déplacer, travailler, etc. Il est donc tout à fait normal de s’en préoccuper.

Focaliser uniquement sur le réchauffement climatique, c’est oublier la pollution des sols, de l’air, de l’eau, la disparition d’espèces en raison du manque d’espaces naturels, en Europe ou dans les forêts tropicales, c’est oublier le mal-vivre causé par la dépendance à la voiture, la nourriture de mauvaise qualité.
Ne parler que du réchauffement climatique, c’est ne penser qu’à l’aval des actions humaines, jamais à l’amont. C’est-à-dire qu’on fait quasiment l’impasse sur les ressources nécessaires pour construire tel ou tel matériel : même une voiture dite “propre” nécessite du métal, du plastique, de l’énergie pour être produite.
Les solutions, on ne le répétera jamais assez, ne sont pas que techniques, contrairement à ce que la plupart des dirigeants actuels, aveuglés par le “progrès”, voudraient faire accroire. Désolé d’être pessimiste, mais le monde de demain sera marqué par les migrations massives de 250 millions à un milliard de réfugiés écologiques (habitants des littoraux, victimes de sécheresse ou de la désertification). Ce fait ne se prépare pas en vantant les mérites de la Toyota Prius sur le nouveau contournement autouroutier de Bordeaux, par exemple.
Ce qui me chagrine, quand j’entends à longueur de discours et de sommets qu’il faut “lutter contre le réchauffement climatique”, c’est qu’à côté on continue à promouvoir l’agriculture intensive à la sauce OGM et pesticides, les hypermarchés, le modèle urbain basé sur la dépendance à la voiture (propre, bien sûr), etc., etc. Autant de sujets qui, contributeurs ou non du réchauffement global de la planète, posent au moins autant de problème écologiques et sociaux que ce qui est sans cesse qualifié de “plus grand défi du 21è siècle”.
La plupart du temps, hélas, cet appel à la luttre contre le réchauffement climatique permet de justifier des mesures ou des technologies anti-écolos comme le nucléaire ou les agrocarburants, autant de manières d’éviter de se poser la question des économies d’énergie, par exemple.

Voilà, ça n'a hélas pas tellement vieilli.

Le réchauffement climatique, oui c'est important. Son origine anthropique aussi, prouvée ou non. Mais ce qui est le plus important, ce sont les solutions novatrices et le changement de civilisation que cette urgence nous fait opérer. La pression de l'humain sur la nature est trop forte, trop importante, comme le montrent ces photos prises en Chine récemment. Alors, les histoires de degrés, hein...

Finalement, même si on m'apporte demain la preuve irréfutable que l'homme n'est pour rien dans le réchauffement climatique, ou que le réchauffement climatique n'est qu'une vaste fumisterie de professeurs Nimbus, ça ne changera rien.

Les cancers, la bouffe industrielle, les inégalités Nord-Sud, le milliard de souffrants de la faim, le détournement de milliers de milliards dans les paradis fiscaux, le semi-esclavage dans une bonne partie de l'industrie planétaire, la déforestation, l'épuisement des réserves de poissons, la disparition de la biodiversité... autant de claques mondiales dont on sait avec certitude qu'elles sont d'origine humaines.

Notes

[1] Osef : On s'en fout

[2] Sans pour autant nier que la tentation autoritaire existe chez certains écolos, au moins de manière larvée.


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