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Grippe H1 N1 : vaccination et maladie de Guillain-Barré ou Campylobacter jejuni ? De quoi nous couper l’appétit ou nous «faire passer le goût du pain» !

Publié le 24 novembre 2009 par Kamizole

grippe-h1n1-vaccination.1258972127.jpgPour ceux qui n’entraveraient pas l’argomuche, je précise que «faire passer le goût du pain» est tout simplement mourir. «Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés» dit La Fontaine dans «les animaux malades de la peste». Ce ne sera sans doute pas le cas pour la pandémie de grippe H1 N1, longtemps appelée «grippe porcine» avant que la gent cochon ne s’en offusquât, de même que ceux qui s’abstiennent de cet aliment en raison de préceptes religieux…

Ce qui ne les empêchera nullement de contracter cette affection, laquelle ne se transmet nullement par la viande de porc mais entre humains. Précisément, par une de ses cruelles ironies dont l’histoire a le secret, le “hadj” – pèlerinage à la Mecque – est touché par le virus H1N1 et nous apprenions le 21 novembre 2009 En Arabie Saoudite, les pèlerins venus pour le “hadj” touchés par la grippe A que 16 personnes étaient atteintes alors que 4 étaient mortes. Je ne sais si leur famille se consolera que ce soit arrivé sur une jugée sacrée et en accomplissant le principal des cinq préceptes fondamentaux de l’Islam, ce qui devrait les conduire directement dans leur Paradis.

Toujours est-il que sur Wikipedia j’ai trouvé des informations fort intéressantes au sujet de la bactérie C. jejuni qui serait considérée selon le Pr Annane “Il faut toujours prendre au sérieux des signes de Guillain-Barré”, chef du service de réanimation médico-chirurgicale adulte à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches et doyen de la faculté de Médecine de St-Quentin en Yvelynes, interviewé par l’Express, comme étant grandement responsable de l’apparition des cas de maladie de Guillain-Barré dans une proportion relativement importante : environ 30 % contre 13,7 % au décours d’une grippe saisonnière.

J’avouerais que quelque chose me trouble dans ce que j’ai lu au sujet de cette bactérie. Une curieuse ressemblance avec les conditions d’émergence des virus responsables tant de la grippe aviaire (H5N1) pandémie partie de Chine au début 2004 que de la grippe porcine (H1NI) pandémie partie du Mexique en mars 2009.

J’y ajouterais bien volontiers l’épidémie de SRAS – acronyme de syndrome respiratoire aigu sévère – même s’il ne s’agit pas d’un virus de la même famille mais d’un coronavirus – apparue pour la première fois en Chine – dans un hôtel de Hong-Kong, ce me semble – en novembre 2002 et qui a provoqué une épidémie mondiale en mai 2003.. Même si le séquençage du génome a permis de constater qu’il ne s’agissait pas d’un type connu de coronavirus affectant les aninmaux : ni un mutant ni une recomposition des virus connus. Et que les coronavirus humains connus étaient jusqu’alors associés à des pathologies bénignes.

J’en reviens aux bactéries de la famille C.jejuni qui étaient connues depuis plus d’un siècle comme étant responsables de diarrhées dans les troupeaux de bovins et de moutons sans avoir été pendant très longtemps soupçonnées d’avoir une incidence pathologique sur les humains.

J’y vois une troublante coîncidence avec la fameuse “tremblante du mouton” qui à ma connaissance n’avait pas été transmise aux humains jusqu’à ce que des imbéciles de première bourre imaginent de donner à des ruminants herbivores des farines animales !… ce qui fut à l’origine de l’épidémie de la “vache folle”, laquelle affection fut transmise à l’homme et donna une nouvelle forme de la maladie de Kreutzfeld-Jacob.

Or, aujourd’hui l’on considère que C. jejuni est la première cause de pathologie entérique d’origine bactérienne dans les pays industrialisés… Nous mangeons de plus en plus de merde, c’est le cas de le dire ! Plus l’on impose des normes sanitaires prétendues drastiques dans l’agro-alimentaire, plus nous risquons en permanence d’être infectés par diverses bactéries et autres germes.

Mon attention a été attirée par un autre fait, à savoir que C.jejuni, qui se transmet par des aliments contaminés ou de l’eau souillée, se développe tout particulièrement dans le tractus digestif des volailles – et une moindre mesure celui des animaux domestiques - avec un grand risque de contamination quand la viande est insuffisamment cuite.

Or, la grande majorité des carcasses de poulets (entre 50 et 90 %) seraient contaminées suite aux processus d’abattages J’avais déjà mis en évidence le même problème s’agissant de la bactérie E.coli en ce qui concerne l’abattage des bovins et la contamination par de la viande hachée dans les filières de l’agro-alimentaire.

Au-delà de ce fait, je ne peux m’empêcher de faire un autre rapprochement avec les épidémies de grippe aviaire ou porcine.

Dans ces deux cas, d’une part en Chine et d’autre part en mars dernier au Mexique, à chaque fois les conditions d’élevage et/ou d’abattage déplorables ont été mises en cause.

En Chine, de nombreux observateurs ont mis l’accent sur la promiscuité entre les porcs et les volailles dans la cour de fermes généralement très mal entretenues… quand on sait que le tractus respiratoires du porc contient des capteurs lui permettant de retenir des virus aviaires ou humains… la recombinaison des virus humains, aviaires et porcins entre eux s’explique d’elle-même.

Les conditions d’hygiène déplorables dans l’élevage et l’abattage des porcs au Mexique a été prouvée, selon un article paru dans Le Monde le 28 avril 2009 Au Mexique, l’origine de l’épidémie demeure mystérieuse. Pas si mystérieuse que cela… L’article faisait un lien entre l’élevage et l’abattage des porcs «dans une vallée située non loin de la capitale de Veracruz et dominée par l’entreprise Granjas Carroll, qui y élève chaque année 950 000 pourceaux», Il s’agit d’une filiale (à capitaux américains et mexicains) de Smithfield Foods, le plus gros producteur mondial de porc, sanctionné jadis aux Etats-Unis pour pollution de l’environnement»

Quand les pays industrialisés n’acceptent plus des conditions d’hygiène indignes ou certains risques – idem pour les déchets nucléaires et autres – ils les transfèrent chez les «salauds de (pays) pauvres». Ajoutez à cela le moindre coût de la main d’œuvre qui ne bénéficie d’aucune protection et le tour est joué.

Toujours est-il que l’article mettait en évidence les conditions d’hygiène absolument épouvantables. Comme il n’est certainement plus en accès libre, j’en citerais un paragraphe significatif : «Selon le site d’information américain Grist et le correspondant régional du quotidien La Jornada, les trois mille habitants de La Gloria, qui n’ont d’autre source d’emploi que les porcheries, se sont plaints tout le mois de mars d’une épidémie galopante de pneumonie et autres maladies infectieuses, attribuées aux millions de mouches que nourrissent les charognes de porc pourrissant à l’air libre (c’est moi qui souligne). Sans que les autorités de Veracruz s’en émeuvent. Plusieurs protestataires sont en revanche inculpés.

Deux bébés sont morts de pneumonie, fin février et fin mars. Par chance, l’échantillon prélevé sur un garçonnet qui a survécu à la maladie est envoyé à Atlanta : on détecte alors le H1N1. Comment ce virus mutant s’est-il retrouvé dans une communauté isolée de Veracruz ?»

Dans un article de Libération Grippe porcine, la hantise d’une pandémie, le Pr Flahaut qui fut longtemps responsable du réseau de surveillance de la grippe en France précisait qu’«A Mexico, c’est une souche virale de H1N1 inconnue, avec des marques génétiques inédites de porc, d’oiseau et d’homme», L’on sait de surcroît que l’appareil respiratoire des porcs sert de réceptacle à nombre de virus et qu’en outre le porc est l’animal qui présente le plus de ressemblances génétiques avec l’homme.

Bien entendu, je ne saurais établir un lien direct entre la bactérie C. jejuni – responsable de la maladie de Guillain-Barré - et les infections grippales, aviaire (H5N1) et porcine (H1-N1) transmises à l’homme sous une forme relativement sévère ces dernières années. Je constate toutefois une certaine analogie : elles prospèrent sur le même “terreau” à savoir des conditions d’élevage déplorables et pourraient avoir un vecteur commun, les volailles et – peut-être ? – des infections bactériennes de leur tractus digestif.

C’est une intuition bien plus qu’une hypothèse, même d’école, que je serais bien en peine de démontrer. Certains me traiteront sans nul doute de quasi foldingue, à n’en point douter. Je commence à en avoir l’habitude !

:)
D’autres, plus scientifiques que moi – ce n’est guère difficile ! - apporteront de manière constructive et plus gentiment, des pistes de réflexion ou des réfutations pertinentes.

Pour l’instant, et sauf nouveaux développements ou informations importantes, je crois avoir “vidé mon sac” au sujet de la grippe H1N1…


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