Ce livre m'avait été conseillé par... err quelqu'un. Je ne sais comment le qualifier : ce n'est pas un parent, ni un ami, ni un collègue de boulot ou autres, ni l'ami d'un ami... alors, err... un irrévérencieux virtuel ! Oui, ça lui va bien. Mais revenons au livre.
Fake est le premier roman, écrit directement en français, de l'italien Giulio Minghini. Suite à une rupture douloureuse, notre "héros" - qui n'en a pas les attributs - s'inscrit sur des sites de rencontres, sur les conseils d'une amie. Il va peu à peu décrocher du réel et se noyer corps et âme dans cette abîme virtuelle. S'oublier un peu plus chaque jour... Additionner les rencontres pour se soustraire...utiliser le sexe comme anesthésique.
Ce livre pourrait servir de "Guide des prénoms féminins", tant les femmes, que dis-je, les corps défilent dans son lit, quand ce n'est pas lui dans le leur. Ce qui nous donne un patchwork de portraits féminins, bien loin des Contes de Perrault.
Fake en anglais signifie "faire semblant"... Faire semblant d'être quelqu'un d'autre, d'être le personnage que l'on se construit derrière l'écran... Et pourquoi s'arrêter à un d'ailleurs ? Faire semblant d'être les personnages que l'on s'invente, au gré de ses envies, de ses humeurs, des attentes que l'on prête à l'autre.... Tant de "fakes" qu'il finit par ne plus se reconnaître.
Narré à la première personne, le style est vif, facile à lire. Phrases chocs, vocabulaire cru : il appelle un chat un chat, ou plutôt...
On passe très vite de l'excitation à l'écoeurement... et de la curiosité à la pitié pour toutes ces solitudes qui se croisent sans jamais se trouver.
Un livre à l'intérêt pédagogique certain si l'on veut s'inscrire sur un site de rencontres, mais à la tonalité déprimante.
On n'est quand même pas là pour rigoler.